Soudain, la troupe se met en place et lève les bras. L’orage vient à peine de se terminer que le cortège s’ébranle au son de la chanson de Stromae Alors on danse. Une petite foule s’est formée autour et, sur le terrain de jeux à côté, les enfants et parents se sont figés. Vêtus tout de noir, un foulard bariolé coincé dans la poche de leur pantalon, une centaine de jeunes entre 15 et 30 ans entament leur ballet.
Ce dimanche 26 mai, dans le Grand Parc de Saint-Ouen, la chorégraphe Leïla Ka supervise la répétition générale du segment audonien de la parade dansée « On ne va pas se défiler », organisée dans le cadre de l’Olympiade culturelle de Seine-Saint-Denis, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques.
Des grands, des petits, des ronds et des minces de toutes origines, se déhanchent dans un mélange de mouvements de danse contemporaine, de pas de mambo et de hip-hop, encadrés par les danseurs de la compagnie en résidence à l’Espace 1789, lieu culturel de Saint-Ouen. La gestuelle est précise, dans un beau mouvement d’ensemble que complètent les foulards soudain brandis.
Cette partie viendra se greffer le 23 juin à l’ensemble du défilé de mille cinq cents jeunes, qui traversera le territoire, d’Aubervilliers à Pantin, et qui constituera l’initiative phare de l’Olympiade culturelle financée par le département à hauteur de 2,4 millions d’euros sur un total de près de 6 millions.
« Cela a attiré des jeunes que l’on n’a jamais vus dans nos théâtres »
Chacune des parties du défilé a été conçue et travaillée par les huit organismes culturels de Seine-Saint-Denis : les centres dramatiques nationaux d’Aubervilliers, Montreuil, et Saint-Denis, les scènes conventionnées de Tremblay-en-France, La Courneuve et Saint-Ouen, le Centre national de danse de Pantin et la MC93, la Maison de la culture de Bobigny.
C’est la première fois que ces huit structures, réunies au sein du collectif La Beauté du geste, travaillent ensemble à un projet. Elles ont chacune en charge un segment du défilé mis en scène avec un artiste invité (chorégraphe, circassien, musicien ou acteur) autour d’une envie : montrer un autre visage de la jeunesse des banlieues défavorisées, en faisant découvrir la richesse de sa création contemporaine, à l’occasion des animations culturelles liées au Jeux olympiques et paralympiques.
« C’est un projet fort qui va montrer au monde une image différente de celle de Paris. Sans les Olympiades, on n’aurait jamais pu faire une manifestation d’une telle ampleur dans l’espace public », se réjouit Hortense Archambault, directrice de la MC93 et coordinatrice du projet.
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