Dans un groupe des éliminatoires à l’Euro 2025 ultra-relevé, les Bleues continuent leur sans-faute. Vendredi 31 mai, devant 42 561 spectateurs au St James’Park de Newcastle, les joueuses françaises ont remporté une troisième victoire en trois rencontres, en battant les Anglaises (2-1), invaincues depuis vingt-quatre ans en matchs de qualification à un championnat d’Europe.
Près de deux mois après une belle victoire en Suède (1-0), la bande de Wendie Renard, qui a égalé le record de capitanat de Sandrine Soubeyrand (84), se confrontait pourtant à un cador du football féminin mondial. L’Angleterre est championne d’Europe et vice-championne du monde en titre. Les Anglaises occupent même la deuxième place au classement FIFA, derrière les intouchables espagnoles.
Dans le nord de l’Angleterre, l’équipe de France a enchaîné le bon et le moins bon. Mais plus d’un siècle après le premier match organisé outre-Manche entre des footballeuses anglaises et des footballeuses françaises, vainqueures (2-0) et emmenées par la pionnière du sport féminin tricolore Alice Milliat, les Bleues sont venues surprendre les « Lionesses » sur leur territoire.
Le sans-faute des Bleues
Premières du groupe A3 avant ce périlleux déplacement, les joueuses françaises avaient à cœur de conserver ce statut. C’est chose faite puisqu’elles comptent désormais neuf points, devant la Suède et l’Angleterre (4 points) et l’Irlande (0 point). Mardi 4 juin à Saint-Etienne, elles accueilleront les Anglaises pour le match retour.
Relégué en tribune à la suite de son exclusion lors du dernier match, le sélectionneur français, Hervé Renard, a observé avec de la hauteur le bon comportement de ses protégées, coachées par son adjoint, Laurent Bonadéi. La sanction ayant été levée quinze minutes après le coup de sifflet final, le sélectionneur a pu participer à la conférence de presse d’après-match. « Félicitations à Laurent [Bonadéi], au staff et aux filles. Ce n’est peut-être pas le match le plus beau, mais il faut être solide quand on voyage ici », a-t-il salué.
Le début de match des Anglaises est plutôt fébrile, à l’image de l’erreur de relance de la gardienne Mary Earps. La Mancunienne se blesse sur l’action et sort quelques minutes plus tard, remplacée par Hannah Hampton. Mais l’entame timorée des locales ne profite pas aux Françaises, qui n’insistent pas assez sur le pressing qui met facilement en difficulté la défense anglaise.
A l’inverse, ce sont les Lionesses qui vont faire craquer les premières leurs adversaires. Un premier avertissement permet à Lauren Hemp, partie dans le dos d’Elisa De Almeida, de servir en retrait Ella Toone, qui ne parvient pas à cadrer (23ᵉ).
A la demi-heure de jeu, les atermoiements de la défense tricolore permettent aux Anglaises d’ouvrir le score. Maëlle Lakrar manque d’abord d’attention sur un ballon contré. De Almeida laisse une nouvelle fois Hemp centrer, Selma Bacha manque son intervention et Beth Mead surgit pour marquer sans opposition (1-0). Formée à Sunderland, le club voisin et rival de Newcastle, l’attaquante est l’une des locales de l’étape.
Comme souvent depuis le début de l’ère Hervé Renard en mars 2023, les coéquipières de Wendie Renard se montrent dangereuses sur les coups de pied arrêtés. Un premier corner de Bacha est bien repris de la tête par Lakrar et oblige Hampton à un bel arrêt (33ᵉ).
Sur un autre coup de pied de coin, tiré cette fois-ci par Kenza Dali, Elisa De Almeida rattrape son début de match délicat en effectuant une reprise de volée qui lobe la gardienne adverse (1-1, 41ᵉ). Désormais, les neuf des douze derniers buts des Bleues ont été inscrits de cette manière. « On marque encore une fois sur des coups de pied arrêtés, c’est un domaine que l’on travaille sans relâche », a réagi Laurent Bonadéi.
Juste avant la pause, l’équipe d’Angleterre passe proche de reprendre l’avantage au plus mauvais moment. En difficulté défensivement, comme il y a une semaine en finale de Ligue des champions avec l’OL contre le Barça, Selma Bacha est dribblée facilement par Beth Mead, qui est privée d’un doublé par un superbe sauvetage de Pauline Peyraud-Magnin (45ᵉ + 4 minutes). La gardienne des Bleues et de la Juventus Turin a été très performante, notamment lors de ses sorties aériennes.
Alors que le jeu est plutôt équilibré en deuxième période, les coéquipières de Wendie Renard se procurent les meilleures occasions. Delphine Cascarino sème la pagaille dans l’arrière-garde anglaise, mais son tir manque de précision (54ᵉ).
Marie-Antoinette Katoto donne la victoire
Les Françaises vont faire la différence à une vingtaine de minutes de la fin du match. Elles obtiennent d’abord un corner, qui est mal repoussé une première fois par l’adversaire, puis remisé par Kenza Dali et une nouvelle fois mollement dégagé. Le ballon est ensuite dévié de la tête par Kadidiatou Diani pour son ancienne coéquipière du PSG, Marie-Antoinette Katoto.
Jusque-là cantonnée à un rôle ingrat à la pointe de l’attaque, la buteuse réussit une magnifique reprise de volée en pivot pour inscrire le but de la victoire (68ᵉ, 2-1).
Laurent Bonadéi effectue le premier de se trois changements pour tenter de résister aux derniers assauts des vice-championnes du monde : Amandine Henry remplace Cascarino (69ᵉ). Avant que, en fin de match, Elisa De Almeida ne cède sa place à Eve Périsset et que Marie-Antoinette Katoto ne laisse la sienne à une débutante, Louna Ribadeira.
Grâce à ce résultat, les Bleues continuent leur bon parcours. Elles visent plus que jamais une huitième participation de rang aux championnats d’Europe, qui auront lieu l’an prochain en Suisse. Depuis leur première qualification en 1997, leur meilleur résultat – une demi-finale – a été décroché en 2022 en Angleterre.
« On doit aller chercher cette qualification le plus rapidement possible pour préparer au mieux les Jeux olympiques, qui sont le principal objectif cet été », a lâché Hervé Renard. Les Bleues commenceront leur tournoi olympique, le 25 juillet à Lyon face à la Colombie.
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