En attendant la représentation du perchiste « Mondo » Duplantis en clou du spectacle, le lendemain, les spectateurs du grand chapiteau romain ont assisté, mardi 11 juin, à de grands numéros. L’immense Stade olympique de la capitale italienne – qui n’a jamais été aussi garni depuis le début de la compétition – avait des allures de piste aux étoiles, en présence du président (démocrate-chrétien) de la République italienne, Sergio Mattarella.
En l’honneur de l’homme d’Etat, l’hymne Fratelli d’Italia a été joué pour la première fois dans l’enceinte du stade. A moins qu’il ne l’ait été en vérité pour Gianmarco Tamberi. Dans le rôle de vedette, voici le showman local, le chouchou des tifosi, l’excentrique sauteur en hauteur qui s’y prend comme personne pour chauffer les foules.
L’Italien a remporté une septième médaille d’or en grands championnats en carrière. Le champion d’Europe, champion olympique et champion du monde en titre a bataillé lors du concours de saut en hauteur face à l’Ukrainien Vladyslav Lavskyy. Après avoir franchi 2,29 m au troisième essai, il s’est imposé en sautant finalement 2,31 m. Pour le plaisir de tous, il a effacé 2,34 m, puis 2,37 m, battant au passage le record des championnats.
A son arrivée de rock star, sur l’air de Volare, la foule a vrombi. Théâtral, Gianmarco Tamberi balance son sac à dos, salue la Curva sud, effectue une révérence, puis tape du poing sur son cœur. Pantin désarticulé qui s’anime subitement, « Gimbo » arbore son style unique : suivant qu’on l’observe de la droite ou de la gauche, on le voit visage rasé à blanc ou la barbe finement taillée, tel un personnage de la Comedia dell’arte aux deux visages.
Après sa qualification aisée en finale – en un seul saut à 2,21 m –, il avait déjà harangué le public : « L’équipe italienne est en train de faire de la magie sur le terrain. Nous avons besoin de vos encouragements et de votre soutien, venez vous amuser avec nous ! » Il a été entendu.
Léger et acrobatique, le capitaine de l’équipe d’Italie a fait chavirer le public romain. Il est l’artiste numéro 1 d’un athlétisme italien remonté comme jamais depuis ses cinq médailles d’or olympiques à Tokyo en 2021. A domicile et avant la dernière journée, les Italiens caracolent en tête du classement, forts de 20 médailles, dont 10 en or.
Karsten Warholm sans concurrent sur le continent
A côté du sautoir, autel dédié à l’omniprésent Tamberi, la piste a été le territoire de deux phénomènes du tour de piste avec obstacles. Comme l’Italien, qui aura l’honneur de porter le drapeau transalpin lors de la cérémonie d’ouverture des JO 2024, ces deux champions européens seront au rendez-vous du Stade de France cet été. Pas pour y faire de la figuration, mais pour tenir le haut de l’affiche.
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