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Le voyage intérieur de Kevin Mayer vers Paris 2024

L’athlète français a réalisé, lundi à Rome, lors de la première journée du décathlon des championnats d’Europe, des performances en ligne avec les minima synonymes de qualification pour les Jeux olympiques.

Par  (Rome, envoyé spécial)

Publié le 11 juin 2024 à 00h27, modifié le 11 juin 2024 à 09h45

Temps de Lecture 4 min.

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Kevin Mayer, lors de la première journée du décathlon des championnats d’Europe, à Rome, le 10 juin 2024.

Traditionnellement, les décathloniens s’embrassent et se souhaitent bonne chance avant le début de la compétition. Ils sont comme des guerriers de la même armée qui vont affronter un ennemi commun : les dix épreuves au programme des deux jours. Lundi 10 juin, à l’occasion de leur première journée des championnats d’Europe, à Rome, les athlètes n’ont pas fait exception à l’entame de leur combat. Ils se sont donnés du courage, à grandes tapes sur les épaules. Tant pis si leur ville d’accueil a fondé une partie de sa réputation sur les tueries entre gladiateurs, que le meilleur survive. Sans eux, les décathloniens, ces mœurs à coups de glaive dans le dos et ces vacheries de mirmillon.

Pour les trois compétiteurs français engagés, cette paix romaine était d’autant plus évidente qu’ils ignoraient leurs vingt et un adversaires pour ne se concentrer que sur un chiffre : 8 460. Le minima qui leur permettrait de participer aux Jeux olympiques à Paris. Puisqu’en décathlon, les temps et les distances, les performances et les défaillances, les rires et les pleurs, se convertissent en une glaciale comptabilité de points. Kevin Mayer, 32 ans, est un habitué de ce chiffre sacramentel. Cette marque, il la côtoie depuis tant d’années. Il l’a franchie bien des fois. Il détient même le record du monde avec 9 126 points. Autant dire que cela n’aurait dû être qu’une formalité.

Son problème, à Kevin Mayer, ce n’est pas une barre, un poids, des haies, un disque, tout ce fatras du métier qu’il maîtrise depuis le temps et les séances d’entraînement. Non, son problème, c’est son corps de champion trentenaire qui ne lui laisse plus guère de répit. Il enchaîne les blessures. Sa principale préoccupation est donc de finir une compétition, ce qu’il n’a pas fait depuis 2022.

« J’ai les jambes, j’ai l’envie, je fais le taf »

En revanche, pour Mackenson Gletty, 25 ans, et plus encore pour Téo Bastien, 21 ans, ce minima olympique n’était encore lundi matin qu’une supposition. Le premier avait un record personnel avant Rome à 8 443 points et le second à 7 976 points. Autant dire que ce 8 460 était pour les impétrants une terra incognita, un continent à explorer, à découvrir. « Mr Livingstone, I presume… »

C’est donc le regard fixé sur ce froid bilan comptable que les trois hommes ont passé la journée, comme des banquiers du sport. A côté mais si loin des compétiteurs estoniens, belges, allemands, norvégiens ou italiens, qui faisaient sans doute de même pour certains, ils ont joué de la calculette. Ils ont engrangé les centaines de points comme des Picsou bodybuildés, lors du 100 m, du saut en longueur, du poids, du saut en hauteur et du 400 m, au programme de cette première journée. Ils se sont parlé, encouragés, motivés. Ils ont ferraillé ensemble et non l’un contre l’autre. Kevin Mayer a discuté avec ses cadets. Il a aussi écouté son corps qui ne cesse de lui envoyer des messages contradictoires depuis tant des années. « J’ai les jambes, j’ai l’envie, je fais le taf », disait-il à la mi-journée.

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