Jean-François Lamour n’en revient toujours pas. « On a vécu quatre jours de folie avec Taylor Swift. C’était extraordinaire », s’emballe encore le vice-président d’Ovalto, propriétaire de la Paris La Défense Arena, à Nanterre, où la chanteuse américaine s’est produite du 9 au 12 mai. Concerts à guichets fermés – 180 000 spectateurs au total – pour un show XXL et une exposition médiatique mondiale.
Ce 15 mai, l’ancien ministre des sports affiche un sourire satisfait. Trois jours après le dernier concert de la superstar de la pop, il vient de remettre les clés de La Défense Arena aux équipes du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 (Cojop). Pour un autre projet, tout aussi fou : transformer la plus grande salle d’Europe (40 000 places) en piscine olympique.
Les délais sont serrés : dès le 20 mai, le fournisseur et sponsor des Jeux Myrtha Pools a fait venir d’Italie le premier d’une vingtaine de camions contenant les éléments en kit nécessaires à l’installation des deux bassins de 50 m – un pour les compétitions, l’autre pour l’échauffement. Ils doivent être mis en eau au plus tard le 23 juin et prêts un mois avant le début des compétitions (du 27 juillet au 11 août).
Depuis son inauguration en octobre 2017, Paris La Défense Arena, dessinée par l’architecte Christian de Portzamparc et financée par le multimillionnaire Jacky Lorenzetti, accueille des concerts, mais aussi des matchs de rugby – le Racing 92 en est le club résident – ou de basket, des compétitions de moto-cross ou des tournois de boxe. Mais jamais la salle en forme de U n’a accueilli de compétition aquatique.
Le retard du chantier du Grand Paris Express
La Paris La Défense Arena n’avait été raccrochée qu’in extremis à la liste des sites retenus par Paris 2024. Jean-François Lamour se souvient : « Jacky Lorenzetti a donné son accord dans un mail à Tony Estanguet [le président du Cojop] le 12 juillet 2016, quelques semaines avant l’envoi au CIO [Comité international olympique] du dossier de candidature. »
A l’obtention des Jeux, en septembre 2017, c’est la gymnastique que l’Arena devait accueillir. Mais le propriétaire de la salle et du Racing 92 en voulait plus, lorgnant les phases finales de handball. Toutefois, un élément extérieur a rebattu la carte des sites olympiques établie par le Cojop : le chantier du Grand Paris Express, censé permettre d’acheminer un maximum de spectateurs sur les sites de compétition de Seine-Saint-Denis, n’avançait pas aussi vite que prévu.
« On s’est rendu compte que les lignes de métro 16 et 17 ne seraient pas livrées à temps pour les Jeux. Cela a été le point de départ d’une refonte de nos sites, il fallait qu’on désengorge cette partie nord des sites, se remémore Etienne Thobois, directeur général de Paris 2024. C’est à ce moment que l’on a réfléchi à mettre la “natation course” et les finales de water-polo à La Défense Arena. On les a un peu surpris. La natation, ce n’était pas dans leur radar. »
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