Le « gorille » a fondu et au bord des bassins, cela n’a échappé à personne. A la fin de mars, Florent Manaudou pesait encore 109 kg. Deux mois et demi plus tard, le nageur affiche « seulement » un quintal de muscles sur la balance – 101 kg pour être précis. « Je pense que je n’ai jamais été aussi affûté », assurait-il samedi 15 juin à Chartres, à la veille de son entrée en lice aux championnats de France où lui et ses compatriotes jouent leur qualification pour les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août).
A 33 ans, Florent Manaudou reste d’abord un colosse : 1,99 m sous la toise, des tablettes de chocolat herculéennes et 2,08 m d’envergure de bras qui lui valent le surnom du plus grand primate existant. L’animal totem est même inscrit dans sa chair, tatoué derrière son triceps gauche et décalqué sur le bonnet de son équipementier dissimulant sa coupe mulet.
Le secret de sa silhouette « amincie » ? « Au niveau alimentaire, je n’ai jamais vraiment eu une hygiène de vie très, très bonne. J’ai décidé de ne plus trop manger entre les repas parce que le problème, c’est que j’aime beaucoup manger, admet le sprinteur avec sa franchise habituelle. Dès qu’il y a quelque chose à manger sur la table, je mange. Donc, ç’a été un peu une privation. »
A six semaines des JO, il est revenu à son poids de forme, celui qu’il affichait déjà en 2013, l’année qui a suivi son sacre dans l’épreuve du 50 m nage libre à Londres, dès sa première participation olympique. A 21 ans, l’outsider au visage encore poupon s’était fait un prénom, reprenant le flambeau laissé par sa sœur Laure (championne olympique du 400 m à Athènes en 2004).
Depuis, le petit dernier de la plus célèbre fratrie d’Ambérieu-en-Bugey (Ain) a collectionné deux autres médailles aux Jeux sur sa distance fétiche, en argent cette fois, à Rio (2016) puis à Tokyo (2021). Il rêve d’un dernier podium individuel à Paris, son ultime défi après une carrière internationale longue de treize ans – mise en pause pendant deux ans après Rio pour faire une parenthèse handball.
La chance de communier avec les Français
Cette préparation pour ses quatrièmes Jeux d’affilée, « c’est du bonus », insistait-il samedi. « J’ai réussi à avoir tout ce que je voulais depuis bien longtemps déjà en tant que sportif. Evidemment, j’ai envie de bien nager et je m’entraîne pour gagner… » Sans la perspective de tirer sa révérence devant son public sur la plus grande scène sportive qui soit, le capitaine de l’équipe de France aurait déjà rangé le maillot de bain au placard : « On a eu de très bons résultats depuis 2004, on a eu pas mal de titres olympiques, de titres mondiaux…, mais on n’a jamais eu la chance de communier avec les Français dans une compétition. »
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