Le temps file. Un peu comme le débit de la Seine en ce moment, sous l’effet de pluies persistantes. Il reste ainsi seulement 33 jours avant le début des Jeux olympiques et 39 jours avant les premières épreuves prévues dans la Seine – le triathlon, à partir du 30 juillet.
Ce gros mois pourrait ne pas être de trop pour que le fleuve présente un tout autre visage que celui qu’il offre aujourd’hui et que la qualité de son eau soit jugée suffisante, sinon pour que M. et Mme Tout-le-Monde envisagent de s’y baigner, du moins pour que puissent s’y tenir les compétitions olympiques – triathlon et natation marathon.
A ce jour, on en est encore loin. « La qualité de l’eau n’est pas au rendez-vous. Les prélèvements dans la Seine ne correspondent pas aux standards » requis pour y faire plonger des athlètes, a commenté, vendredi 21 juin, le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, alors qu’ont été publiés, le même jour, les résultats des analyses désormais effectuées par les autorités publiques (la région et la Ville de Paris) en vue des Jeux.
Le niveau de concentration en bactérie fécale E.Coli a ainsi été, quasiment tous les jours du 10 au 16 juin, supérieur au seuil retenu par les fédérations internationales de triathlon et de natation marathon pour autoriser la tenue d’épreuves.
Compte tenu des précipitations, « le débit de la Seine était de 250 m3 [par seconde] il y a trois jours, de 500 m3 aujourd’hui », a expliqué M. Guillaume, soulignant que cela a un impact direct sur la qualité de l’eau – notamment du fait du rejet dans le fleuve des eaux usées.
« Il va arrêter de pleuvoir, il va bien y avoir du soleil »
Une bonne partie des nouveaux équipements mis en place pour dépolluer la Seine, et pour lesquels 1,4 milliard d’euros d’argent public ont été investis depuis 2016, sont pourtant désormais opérationnels. « Nous avons un plan qui arrive à bon port, il y a encore quelques travaux à réaliser », a relevé M. Guillaume.
Le préfet reconnaît qu’il faut désormais aussi s’en remettre au… ciel. « A un moment donné, la météo va évoluer. Il va arrêter de pleuvoir, il va bien y avoir du soleil », pronostique-t-il. Ce qui lui fait dire qu’« avec le COJO [Comité d’organisation des Jeux], nous sommes confiants sur la tenue des épreuves fin juillet, début août dans la Seine ».
Des journées dites de contingence sont prévues dans le calendrier des Jeux : selon les conditions météorologiques, les épreuves peuvent être décalées de quelques jours. Dans le pire des cas, le programme des Jeux prévoit aussi que triathlon pourrait se réduire à un duathlon.
Avant cela, la maire (Parti socialiste) de Paris, Anne Hidalgo, entend démontrer que les investissements consentis pour une part par la Ville de Paris portent leur fruit. Mercredi 19 juin, elle a réitéré sa volonté de se baigner dans la Seine : ce devrait être dans la semaine du 15 juillet. « Ou la semaine d’après, en fonction de la météo », a-t-elle prévenu. On ne sera alors plus qu’à quelques encablures du début des Jeux.
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