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Législatives 2024 : « le grand malaise » des dirigeants du sport français face au RN

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, rares sont les présidents de fédération à s’être publiquement positionnés avant le premier tour des élections, malgré la possibilité de voir l’extrême droite gouverner à quelques semaines des Jeux olympiques.

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Publié le 26 juin 2024 à 16h56, modifié le 26 juin 2024 à 18h11

Temps de Lecture 7 min.

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Marine Le Pen et Jordan Bardella avec des militants du Rassemblement national, le 2 juin à Paris.

Que dire ? Le moins possible. Que faire ? Se taire. Un peu, beaucoup, amèrement. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, un monde a le souffle coupé, pris de court par la perspective que le Rassemblement national (RN) remporte les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. « Mon cœur est contre le RN et tout ce qu’il représente », assure un président d’une grande fédération sportive.

Pas question de donner son nom. Lui et tant d’autres dirigeants, que Le Monde a contactés, refusent de se positionner publiquement sur les élections et la possibilité que l’extrême droite gouverne la France à quelques semaines des Jeux olympiques et paralympiques (JOP). On les sent tourmentés, hésitants, embarrassés. « Oui, il y a un grand malaise chez les présidents de fédération », admet Dominique Nato, lui-même à la tête de la boxe française. « On connaît ceux [les partis politiques] qui ont été en responsabilité, pas ceux qui n’ont pas été au pouvoir », résume-t-il.

Pour l’heure, la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT, 240 000 pratiquants), fondée en 1934 pour lutter contre la montée du fascisme, et l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep, 350 000 adhérents) assument d’appeler à voter contre le RN. « Nous soutenons toute initiative citoyenne qui permettra un élan de résistance et de changement », clame Céline Machado, coprésidente de la FSGT.

Un autre responsable se démarque : Stéphane Nomis. Le président de la Fédération française de judo a choisi de mettre en avant, le 24 juin, lors d’une rencontre avec la presse, le côté « multiculturel » de sa sélection nationale et son propre parcours métissé comme autant de contrepoids aux thèses de l’extrême droite. « Ma mère est née à Oran, en Algérie, mes grands-parents sont martiniquais, j’ai grandi à Grigny [Essonne], et j’ai été éduqué dans le partage, c’est aussi ça les valeurs du judo », détaille-t-il.

« Je ne comprends pas leur silence »

A quelques semaines des JOP, il estime être à la tête « de la plus belle équipe de France de tous les temps », qui, en cette période « compliquée », peut transmettre « un message d’espoir ». « La sélection nationale est un sacré mélange de profils, d’athlètes de toutes origines, dont un réfugié politique géorgien [Luka Mkheidze, devenu français en 2015]. Mais ils sont avant tout bleu, blanc, rouge, souligne auprès du Monde M. Nomis. Mes judokas s’aiment malgré leurs différences. On ne parle pas assez de ces destins français. »

Hormis ces quelques responsables, pas grand-chose. Très peu de dirigeants ont osé prendre la parole ou signer, à l’image de Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, la tribune de grands champions (essentiellement d’anciens athlètes) – publiée, le 16 juin, par le journal L’Equipe – appelant à faire barrage au RN. « Je ne comprends pas leur silence », s’emporte Bernard Amsalem, administrateur du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), ancien président de la Fédération d’athlétisme (2001-2016).

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