Il était à Olympie, en Grèce, le 16 avril pour l’allumage de la flamme olympique. Et à Marseille, le 8 mai, pour son arrivée sur le sol français. Avec sa stature massive et carrée d’ancien volleyeur en Nationale 2, Patrick Weiten, 69 ans, ne passe pas inaperçu dans les cérémonies préparatoires aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024.
Le président (UDI) du conseil départemental de Moselle fait partie des élus français les plus investis dans la préparation de l’événement. Vice-président de l’Assemblée des départements de France, dont il est le référent sports et JOP, il est le seul « patron » de département à siéger au conseil d’administration du Comité d’organisation des Jeux (Cojop).
C’est d’ailleurs lui qui a négocié avec le Cojop la possibilité pour les départements d’accueillir le relais de la flamme durant une journée, moyennant un ticket d’entrée de 180 000 euros, payable sur trois ans. Un tarif qui a été loin de faire l’unanimité, puisque seulement 65 d’entre eux, sur 101, ont consenti à investir cette somme. « Dans le département, si on ramène ça à la population, cela revient à 18 centimes par habitant. Quand je vois la fête populaire que cela représente, je me dis que ce n’est rien pour un événement planétaire attendu depuis un siècle », estime l’intéressé.
« Ne pas y aller, c’était priver les villes et la ruralité d’un spectacle extraordinaire offert à tous les publics. Chaque jour cela rassemble 30 000 spectateurs. Tous ont une immense fierté d’être sur le bord de la route. Il y a des retombées sociales, économiques, populaires, sportives, touristiques, promotionnelles. Tout cela a un certain prix. Ceux qui ont dit non passent à côté d’un magnifique moment », argumente l’élu avec le ton cassant qu’il peut parfois utiliser pour clore les débats qui lui déplaisent.
Une vitrine pour le département
A Metz, il suffit de passer devant l’hôtel du département pour mesurer l’engagement de la collectivité. Un pictogramme représentant un sport olympique y recouvre chaque fenêtre. A la tête de la Moselle depuis 2011, Patrick Weiten est connu pour être un grand passionné de sport. Quand il est devenu maire de Yutz, en 1995, il s’est empressé d’y créer un quartier Olympe, où chaque rue porte le nom d’un athlète olympique français : « La première, c’était la rue Alain Mimoun. Après, il y a eu Colette Besson, David Douillet, Marielle Goitschel, Sébastien Flute. Jean-François Lamour a pleuré quand on a dévoilé la plaque », rappelle-t-il.
L’élu souligne ce que le sport peut générer en matière de cohésion sociale : « Il n’y a pas mieux pour rassembler. » D’où sa politique proactive dans ce domaine. Il voit aussi dans ces JO une vitrine exceptionnelle pour un département qui « a besoin de changer son image et d’une identité démontrant son attractivité pour enrayer la baisse annoncée de la démographie ». « Les JO peuvent nous y aider », assure-t-il.
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