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Paris 2024 : « Les valeurs olympiques ont-elles un sens ? »

Il a fallu cent trente ans au Comité international olympique pour intégrer le « respect des droits humains reconnus au plan international », fait valoir l’historien du sport Patrick Clastres.

Publié le 26 juin 2024 à 08h00, modifié le 26 juin 2024 à 10h17 Temps de Lecture 3 min.

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Si surprenant que cela soit, la charte qui sert de statut au Comité international olympique (CIO) ne contient aucun énoncé stricto sensu des valeurs olympiques dont on parle tant. Elle précise que l’olympisme est « une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit » visant à créer « un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels ».

Depuis Pierre de Coubertin, fondateur du Comité, qui n’emploie jamais l’expression « valeurs olympiques », le référentiel éducatif et moralisateur du CIO a bien changé. Les valeurs olympiques ont une histoire que les athlètes, dirigeants sportifs, éducateurs et enseignants ne devraient pas méconnaître.

En juin 1894, le congrès fondateur de la Sorbonne a adopté la devise que Pierre de Coubertin avait empruntée au père dominicain Henri Didon, alors engagé dans la défense de l’Eglise et du patronat. « Plus vite, plus fort, plus haut » encourageait à perfectionner son corps pour se rapprocher de Dieu. Mais, six ans plus tard, Pierre de Coubertin a subrepticement décalé « plus haut » au milieu de la devise, afin d’en neutraliser le fondement chrétien, et donc la charge politique, en pleine affaire Dreyfus.

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Force est de constater qu’il aura été le seul théoricien de l’olympisme. Aucun de ses successeurs n’a esquissé ne serait-ce qu’un aménagement à son projet de paix par le sport entre les nations, ni produit aucune idée éducative nouvelle. En supprimant, au seuil des années 1980, la règle de l’amateurisme et en entrant dans l’ère du sponsoring, le président espagnol Juan Antonio Samaranch a bien compris que le CIO devait continuer de se distinguer des autres organisations sportives internationales en affichant un corpus de valeurs. Cela s’est simplement traduit par un retour incantatoire à Coubertin et par la commercialisation des valeurs individualistes du dépassement et de la performance.

Flou conceptuel

L’année 2007 constitue un tournant pour le CIO et son président Jacques Rogge, qui a pour mandat de redorer le blason d’une institution décriée pour sa corruption, et de redonner aux jeunesses consommatrices du monde occidental le goût des Jeux olympiques. La décision est alors prise de lancer des Jeux de la jeunesse d’été à Singapour en 2010 et d’hiver à Innsbruck (Autriche) en 2012, et d’offrir aux enseignants d’éducation physique du monde entier des manuels d’éducation aux valeurs olympiques.

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