Le couperet est tombé. Plusieurs fédérations de sports collectifs (handball, football, volley, basket) ont dévoilé, lundi 8 juillet, les listes des athlètes français sélectionnés pour les Jeux de Paris (26 juillet-11 août), chez les hommes et chez les femmes. Des annonces qui ont donné lieu à peu de surprises.
- Handball : Grâce Zaadi et Samir Bellahcene remplaçants de luxe
Les listes des handballeuses et handballeurs retenus pour défendre les titres olympiques obtenus à Tokyo contiennent chacune dix-sept noms (14 + 3 remplaçants). Chez les femmes, la seule surprise est le statut de remplaçante de la demi-centre Grâce Zaadi (31 ans), qui était de toutes les campagnes victorieuses des Bleues depuis une décennie.
La non-sélection de la championne du monde Déborah Lassource au poste d’arrière droite et, surtout, la sélection comme remplaçante de la gardienne Cléopâtre Darleux, étaient attendues. Championne olympique à Tokyo, victime d’une commotion cérébrale en février 2023, cette dernière est supplantée par Hatadou Sako, décisive lors du dernier championnat du monde.
Chez les hommes, c’est aussi le poste de demi-centre qui a donné lieu à la plus grosse surprise. Pilier de l’équipe de France depuis le titre mondial de 2015, Kentin Mahé paie sa saison difficile à Veszprem, où il a peu joué. Récent champion d’Europe avec Barcelone, Timothey N’Guessan est, lui, victime de la forte concurrence au poste d’arrière gauche, occupé en Bleu par les Parisiens Elohim Prandi et Nikola Karabatic. Véritable légende de ce sport, ce dernier s’apprête à disputer, à 40 ans, ses sixièmes Jeux.
Au poste de gardien, ils étaient trois pour deux places. Le sélectionneur Guillaume Gille a finalement retenu Rémi Desbonnet et Vincent Gérard, meilleur gardien des Jeux de Tokyo. Absent du dernier Euro en raison d’une pubalgie, ce dernier a réussi son pari de revenir au plus haut niveau en se relançant à Istres, en deuxième division, à 37 ans. Vainqueur de l’Euro en janvier, Samir Bellahcene n’est donc que remplaçant.
- Football : Hervé Renard a tranché
Avant le match qualificatif à l’Euro 2025 face à la Suède, vendredi 12 juillet, Hervé Renard devait trancher et constituer déjà son groupe pour les Jeux olympiques. Pour cela, il a dû retirer trois joueuses de la liste des 25 retenues pour affronter la Suède et l’Irlande quatre jours plus tard : Julie Dufour (Paris FC), Thiniba Samoura (PSG) et Inès Benyahia (OL). Ce trio quittera le groupe des Bleues après le déplacement à Cork, mardi 16 juillet.
Le travail de sélectionneur de l’homme à la chemise blanche ne s’arrête pas là. Il a désigné, parmi les 22 footballeuses restantes, les quatre joueuses réservistes pendant le tournoi olympique, qui commence le 25 juillet, à Décines-Charpieu (Rhône), contre la Colombie.
Elles seront quatre à prendre place en tribunes pendant les rencontres : Solène Durand (gardienne de Sassuolo), Eve Périsset (défenseuse de Chelsea), Léa Le Garrec (milieu de terrain de Fleury) et Vicky Becho (attaquante de l’OL). Présentes lors des entraînements, ces réservistes pourront, en cas de blessure, remplacer à n’importe quel moment l’une de leurs coéquipières dans le groupe de 18.
La seule interrogation de cette liste concernait la présence d’Eugénie Le Sommer, blessée depuis le mois d’avril et de retour, après une opération, depuis le début du rassemblement de l’équipe de France, le 20 juin. Visiblement, la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues est apte à jouer puisqu’elle figure dans la liste des heureuses élues pour disputer les JO à domicile.
- Volley-ball : Quentin Jouffroy sera le troisième central
En volley-ball, les listes des joueuses et des joueurs retenus ont été communiquées par les sélectionneurs Emile Rousseaux (femmes) et Andrea Giani (hommes). Les douze noms respectivement retenus – avec un(e) réserviste supplémentaire, en cas de blessure – ne comportent aucune surprise.
Pour sa première participation aux JO, l’équipe de France féminine n’avait qu’une interrogation, portant sur le nombre de centrales à retenir. Elles seront finalement trois (Amandha Sylves, Christina Bauer et Léandra Olinga Andela) alors que deux libéros (Amandine Giardino et Juliette Gelin) ont été conservées. « Il était hors de question de sacrifier la réception, le secteur de jeu qui a été le plus mis à l’épreuve pendant la Ligue des nations », a expliqué l’entraîneur adjoint Félix André. A noter aussi qu’une deuxième pointue, Iman Ndiaye, au côté de Lucille Gicquel, a été préférée à une quatrième réceptionneuse-attaquante.
Chez les hommes, on s’attendait encore moins à des changements depuis que ceux-ci ont remporté la Ligue des nations en battant (3-1) le Japon en finale, le 30 juin, à Lodz (Pologne). Les deux joueurs qui avaient été blessés pendant cette compétition seront présents, soient Earvin Ngapeth, le réceptionneur-attaquant du Halkbank Ankara, qui est candidat pour être porte-drapeau de la délégation française, et Barthélémy Chinenyeze, central du Lube Civitanova, club des Marches italiennes. Pour le poste de troisième central, l’expérience du joueur du Plessis-Robinson Quentin Jouffroy (31 ans) a été préférée à la jeunesse de Joris Seddik (18 ans).
A l’arrivée, dix des douze sélectionnés avaient été sacrés champions olympiques à Tokyo (victoire 3-2 face à la Russie), le premier dans l’histoire de l’équipe de France masculine, et six étaient déjà présents en 2016 aux jeux de Rio de Janeiro. Le tournoi olympique sera une découverte pour les seuls Quentin Jouffroy et Théo Faure, pointu qui s’est distingué cette saison dans le championnat italien en tant que meilleur marqueur avec son club de Cisterna.
- Basket : le meneur Nando De Colo avec Victor Wembanyama
Le meneur-arrière Nando De Colo figure parmi les 12 basketteurs français retenus pour les Jeux. Depuis l’annonce, en mai, de la liste élargie retenue pour les JO, un point d’interrogation entourait la présence du vétéran des Bleus (37 ans, 199 sélections), qui a connu une saison émaillée de nombreuses blessures avec l’Asvel. De Colo a été préféré au Monégasque Élie Okobo, présent lors du fiasco du Mondial 2023.
Au poste de meneur, point faible de l’équipe, Vincent Collet a choisi Matthew Strazel (Monaco) plutôt que Théo Maledon, vice-champion d’Europe en 2022, pour accompagner Andrew Albicy et Frank Ntilikina. Le sélectionneur veut faire de la défense la clé du renouveau des Bleus. Vice-championne olympique à Tokyo, L’équipe de France pourra compter sur un secteur intérieur impressionnant emmené par le prodige Victor Wembanyama.
Chez les femmes, la meneuse Carla Leite, l’ailière Migna Touré et l’ailière-forte Marie-Paule Fopposi sont les trois dernières joueuses écartées par le sélectionneur Jean-Aimé Toupane. Les Tricolores tenteront de faire aussi bien qu’à Tokyo, où elles avaient décroché le bronze.
- En rugby, Antoine Dupont sur sa lancée
En rugby à sept, Antoine Dupont, récent vainqueur de la Coupe d’Europe et du Bouclier de Brennus, ainsi que l’expérimentée Anne-Cécile Ciofani, figurent sans surprise parmi les 24 joueurs et joueuses qui disputeront le tournoi olympique du 24 au 30 juillet. Absente à Tokyo, l’équipe de France masculine, qui a remporté, en juin, la médaille d’or lors du tournoi final du circuit mondial à Madrid, fait figure de favorite.
L’équipe de France féminine, elle, devra relever un autre challenge : faire mieux que vice-championne olympique à Tokyo. Trois des douze joueuses retenues ont disputé la Coupe du monde à XV à l’automne 2022 en Nouvelle-Zélande, que la France avait terminé à la troisième place : Caroline Drouin, Joanna Grisez et Chloé Jacquet.
- En cyclisme, confiance à Julian Alaphilippe et Kévin Vauquelin
En cyclisme sur route, l’épreuve en ligne se déroulera le 3 août, et les quatre Tricolores sélectionnés sont Julian Alaphilippe, Christophe Laporte, Valentin Madouas et Kévin Vauquelin. Ce dernier sera également aligné sur le contre-la-montre, qui aura lieu le 27 juillet.
Tenant compte du profil de la course en ligne, très longue (273 km), le sélectionneur Thomas Voeckler a privilégié des profils de puncheurs-sprinteurs et la forme du moment. Kévin Vauquelin vient de remporter une victoire d’étape en solitaire sur le Tour de France, puis a terminé sixième du contre-la-montre. Quant à Julian Alaphilippe, double champion du monde 2020 et 2021, il a fait une croix cette année sur le Tour pour mieux préparer les JO.
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