![La Seine au niveau du pont Alexandre-III, à Paris, le 29 juin 2024.](https://img.lemde.fr/2024/07/10/0/0/7518/5012/664/0/75/0/d4facad_1720615377546-000-34zy8rt.jpg)
La qualité des eaux de la Seine n’est pas le seul sujet d’inquiétude des organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Pouvoirs publics et Comité d’organisation (Cojop) scrutent également avec anxiété le débit du fleuve de la capitale, gonflé par les fortes précipitations enregistrées au printemps et au début de l’été. A la station hydrométrique de Paris-Austerlitz, la Seine affiche, mercredi 10 juillet, plus de 500 mètres cubes par seconde, soit quatre à cinq fois la normale estivale (100 à 150 m3/s). Après l’averse orageuse qui a frappé le 20 juin la région Ile-de-France, elle coulait même à plus de 670 m3/s.
Or, depuis une quinzaine de jours, malgré le – timide – soleil qui a rendu les eaux fluviales propres à la baignade, le débit ne baisse pas. Une situation qui pourrait menacer le bon déroulement de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet dans la soirée, entre les ponts d’Austerlitz et d’Iéna.
Le débit peut en effet « poser des problèmes de vitesse de bateau et de manœuvrabilité », a reconnu le 4 juillet à l’Agence France-Presse Thierry Reboul, le directeur des cérémonies de Paris 2024 : « Ce qu’il faut éviter, c’est [que la Seine soit] au-dessus de 500 m3/s, [car] les bateaux ne vont plus à 9 km/h mais à 12 km/h. » La bonne synchronisation de la parade fluviale avec le déroulement du spectacle sur les quais s’en trouverait bouleversée, explique le responsable de l’événement.
La situation n’est pas alarmante, soutiennent pourtant les organisateurs. Si le débit se maintient entre 300 et 500 m3/s, la cérémonie sera « adaptée ». Comprendre : les bateaux les plus hauts seraient remplacés par d’autres, de peur qu’ils ne passent plus sous les ponts. Une demi-douzaine d’embarcations, « pas plus », seraient concernées – sur les 180 que comptera la parade –, assure Marc Guillaume. Le préfet de la région Ile-de-France se veut confiant. Le débit de la Seine devrait connaître « un plateau ce week-end, avant de redescendre à 300 m3/sec d’ici à la fin de semaine prochaine », seuil en deçà duquel la cérémonie se déroulerait comme prévu.
« On a toujours une marge de sécurité »
Pour cela, Marc Guillaume et le Cojop misent beaucoup sur les quatre grands réservoirs artificiels situés à l’est de Paris, en amont de la Seine et de ses affluents, pour réguler le débit du fleuve. Gérés par l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, les lacs de Pannecière-Chaumard (réservoir de l’Yonne), du Der-Chantecoq (réservoir de la Marne), d’Amance-Temple (Aube) et d’Orient (Seine), mis en service après-guerre, ont une capacité totale de plus de 800 millions de mètres cubes – soit l’équivalent de 16 000 bassins de rétention d’Austerlitz.
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