Toutes les équipes de sport collectif tricolores ont attaqué la dernière ligne droite de leur préparation aux Jeux olympiques (JO) de Paris et multiplient les matchs de préparation. Toutes sauf une, puisque les Bleues ont la drôle de particularité de disputer deux rencontres de qualification à l’Euro 2025 en guise de hors-d’œuvre à leur tournoi olympique.
Vendredi 12 juillet, l’équipe accueille la Suède à Dijon (21 h 10), avant de terminer ses éliminatoires pour les prochains championnats d’Europe en Suisse par un déplacement en Irlande, le 16 juillet à Cork. Une fois le ticket acquis – elles sont bien parties, en tête de leur groupe avec 9 points – les Françaises auront moins de dix jours pour se tourner vers les JO. Dès le jeudi 25 juillet, elles affrontent la Colombie à Décines-Charpieu (Rhône), pour leur entrée en lice olympique.
« Il y a d’abord une échéance de qualification pour l’Euro à aller chercher, c’est important et ça nous permet aussi de ne pas penser qu’aux JO, assène Hervé Renard, interrogé par Le Monde. Ces deux matchs font aussi partie de notre préparation olympique. Après eux, on aura le temps de se focaliser sur les Jeux. »
« C’est normal qu’il y ait des déçues »
En début de semaine, le sélectionneur tricolore a été contraint de jongler avec ces deux temporalités. Il a communiqué sa liste des 18 joueuses retenues pour Paris 2024, auxquelles s’ajoutent quatre réservistes – amenées à pallier d’éventuels forfaits pendant la compétition. Mais pour les qualifications européennes, le groupe est constitué de 25 joueuses. « Ce n’est pas facile de rester focalisé. Jusqu’au 16 au soir après le match en Irlande, le groupe doit être concentré sur l’Euro 2025, ne penser qu’à ça », a-t-il assuré, lundi, en conférence de presse.
Gardienne de but titulaire, Pauline Peyraud-Magnin raconte comment les Bleues ont réagi à cette restriction du groupe, puisque trois joueuses le quitteront au retour d’Irlande. « C’est normal qu’il y ait des déçues. On a toujours envie de participer à toutes les compétitions, livre-t-elle. On n’a pas senti une baisse de moral, mais c’est vrai que lors du premier repas après l’annonce, on se regardait un peu… » La milieu de terrain Sandie Toletti confirme : « Le staff nous en a parlé au début du stage et nous a bien préparées à cela. »
Les joueuses tricolores ne perdent pas de vue le premier objectif. « Tout le monde est reparti de plus belle en sachant qu’avant les Jeux, on a des échéances importantes dès ce vendredi contre la Suède », ajoute Pauline Peyraud-Magnin. Face aux Suédoises, deuxièmes du groupe avec 7 points à égalité avec les Anglaises, les Bleues seront privées de la latérale gauche Selma Bacha, suspendue. Elles ne pourront également pas compter sur l’attaquante Eugénie Le Sommer, présente dans le groupe de 18 des JO, mais pas totalement remise d’une blessure subie lors de la victoire au match aller en Suède (1-0) au mois d’avril.
Conforter son statut
Ce succès, ainsi que celui arraché en Angleterre le 31 mai (2-1) forment deux des meilleurs matchs de l’ère Renard à la tête de l’équipe de France. A l’inverse de la première période ratée, le 4 juin, lors de la défaite contre les Anglaises à Saint-Etienne (2-1). « C’est notre faute, quand on ne harcèle pas l’adversaire comme on l’a fait sur trois mi-temps contre les Anglaises, ça ne marche pas, analyse Hervé Renard. Parfois, c’est bien de prendre une petite claque. Il n’y a pas de secret. On a le mode d’emploi. Il faut l’employer correctement. »
L’ancien sélectionneur de l’équipe de Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en 2015, prône la constance. « A-t-on pensé que le fait d’avoir battu l’Angleterre là-bas rendait le retour chez nous plus simple ? Ce n’est jamais simple et il faut faire preuve de la même exigence », insiste-t-il.
Deuxième nation mondiale au classement de la Fédération internationale de football (paru le 14 juin), la France doit conforter son statut. Cela passe par une qualification décrochée avant la dernière rencontre. « L’idéal serait de l’obtenir contre la Suède, plaide Hervé Renard. Ce match revêt une importance considérable. A nous de l’utiliser pour bien préparer notre entrée en lice contre la Colombie le 25 juillet. » Un premier objectif avant un mois de juillet très spécial pour les Bleues, qui rêvent d’écrire enfin une première ligne à leur palmarès international, cet été en France.
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