Cyrille Chahboune
Tchat terminé

« On bénéficie aussi de l’effet Jeux paralympiques à la maison », estime Cyrille Chahboune, athlète de l’équipe de France de volley assis

« Dessein olympique ». L’ancien commando est l’un des sportifs que « Le Monde » suit dans la dernière ligne droite avant les Jeux paralympiques de Paris 2024. Il a réponde à vos questions, mercredi.

Le 29/05 à 11:02

Merci à tous et à toutes de votre participation active à ce tchat avec Cyrille Chahboune que vous retrouverez fin août et début septembre lors des Jeux paralympiques. L’équipe de France de volley assis affrontera l’Egypte, la Bosnie et le Kazakhstan.

Le 29/05 à 11:00
Tout ke monde parle du prix des tickets pour les Jeux olympiques, mais ceux des Jeux paralympiques sont vraiment plus accessibles. Est-ce que vous espérez que ça fera venir plus de monde lors de vos matchs ? Et au passage, merci au Monde pour ces Desseins olympiques très intéressants
Jerre-aime

C’est le but des prix moins élevés : créer un engouement et toucher un public plus large. N’hésitez à venir nombreux pour nous encourager !

Le 29/05 à 10:59
Bonjour et merci. Qui pour allumer la vasque olympique selon vous ? Et le dernier porteur pour les paralympiques, qui serait bien ?
Ricky

Il peut y avoir beaucoup de personnalités possibles mais j’aimerais que celui ou celle qui allume la vasque soit quelqu’un qui mette en avant les valeurs sportives et les valeurs attachées au drapeau français.

Le 29/05 à 10:57
Existe-t-il des compétitions internationales entre clubs (du type Ligue des champions), ou les ligues nationales sont-elles encore trop récentes et trop peu fournies pour que cela aie un intérêt ?
Bib

Il existe des compétitions entre clubs sauf que, encore une fois, nos clubs en France sont souvent des associations qui n’ont pas de budget. Donc, nous nous reposons sur des sponsors pour pouvoir y participer.

Le 29/05 à 10:54
Bonjour Cyrille. Y a-t-il beaucoup d'autres blessés de guerre aux paralympiques ? Et est-ce déjà arrivé que des blessés d'une même guerre, mais de deux camps, se croisent sur le terrain ?
Burdigala

Au sein de la délégation française, oui, nous devrions être six blessés militaires. Il y en a en canoë-kayak, en tir et en volley assis.

Pour les Français, actuellement, ce n’est pas le cas car nos derniers combats se sont déroulés contre Daech et l’état islamique. Mais lors de mes premiers championnats d’Europe, il y avait une équipe ukrainienne et une équipe russe.

Le 29/05 à 10:50
On parle beaucoup des difficultés des bénévoles pour se loger pendant les jeux. Comment ça se passe pour vous? Etes vous aidés ? Cela va être un bon moment de communion entre pays, est-ce que vous avez souvent l'occasion de rencontrer d'autres équipes internationales dans votre sport?
jemedemande

Les athlètes sont logés au village olympique à cheval sur Saint-Ouen et l’Ile-de-Saint Denis, au Nord de Paris.
Nous recontrons d’autres sélections internationales à peu près tous les quatre mois. Les Jeux vont être l’occasion de rencontrer d’autres sportifs paralympiques.

Le 29/05 à 10:48
Bonjour, Combien d'entraînement avez vous ? Les joueurs et joueuses sélectionnés appartiennent t'ils au même club? Si non combien d'entraînements en commun avez vous pour vous préparer au jeu?
Flo

En club, au Haillan, et au Creps de Talence, on peut avoir un à deux entraînements par jour. En plus, j’ai des entraînements de préparation physique.

L’équipe de France est composée de joueurs qui viennent de plusieurs régions de France. Au Haillan, nous sommes trois joueurs internationaux et deux joueuses internationales. D’autres sont licenciés à Lyon, Voiron ou Nantes…

Les rassemblements équipe de France se déroulent sur une périodicité d’environ une fois tous les mois et demi, au Creps de Vichy.

Le 29/05 à 10:44
Avez-vous une équipe autour de vous, préparateur physique, mental, et tout le toutim, ou alors c'est beaucoup plus "artisanal" faute de moyens ?
Duo de choc

Cela dépend des moyens de chacun. Un staff avec un préparateur physique, un diététicien, un kiné, un osthéo et un préparateur mental, sans oublier un coach spécifique pour l’aspect volley, a un coût élevé. C’est pour ça que nous avons besoin de sponsors.

Le 29/05 à 10:42
Bonjour, les ventes de billets pour les Jeux paralympiques peinent à décoller. Comment ressentez-vous vous ça à votre niveau ? Pensez-vous que le Comité d'organisation des jeux en fasse assez pour promouvoir l'événement (tout autant que les Jeux olympiques) ?
Kate

Comme j’ai pu le dire lors d’une question précédente, le côté paralympique a été jusqu’à présent très peu médiatisé et les handicapés n’intéressent pas spécialement les gens. La France et le comité paralympique français communiquent plutôt très bien mais les mentalités ne se changent pas du jour au lendemain.

Lors des épreuves paralympiques, nous espérons avoir un beau public !

Le 29/05 à 10:39 Tchat
Quelles sont les figures ou personnalités qui vous inspirent (sportifs ou autres), s'il y en a ?
T800

Il n’y en a pas. Je n’ai jamais pris de sportif comme modèle. Je n’aime pas le côté « fan de ». Chacun son parcours, chacun son chemin.

Le 29/05 à 10:38
Bonjour, Cyrille Chabhoune.Quelles sont les chances françaises ,dans votre discipline,de se distinguer ? Merci .
Detonnant

Nos chances pour les Jeux sont très faibles. On va essayer d’obtenir au moins une victoire dans notre poule qui se compose de l’Egypte, de la Bosnie (l’un des grands favoris) et du Kazakhstan.

L’équipe a été créée en 2019. Depuis, nous avons disputé différentes compétitions au niveau européen, deux Coupes d’Europe et une Coupe du monde, pour laquelle nous avons bénéficié d’une invitation grâce à notre statut de pays hôte.

Le 29/05 à 10:34 Tchat
Quelle équipe est la favorite des Jeux, dans votre catégorie ? Et y-a-t-il des stars ? (je m'excuse ne de pas tout connaître, mais je suis très curieux de venir vous voir aux Jeux)
Pére Amptoire

Les favoris sont les Iraniens et les Bosniens. Morteza Mehrzad est le joueur le plus connu. C’est un Iranien qui mesure 2m47. Assis, il peut lever son bras jusqu’à 1m90. Merci pour vos encouragements. La compétition pour le volley assis se déroulera à l’Arena Paris Nord, au Parc des expositions de Villepinte.

Le 29/05 à 10:31
Peut-on faire du volley assis quand on est valide ? Et quels muscles ça active en particulier ? (j'ai l'impression qu'il faut être sévèrement gainé pour ça)
Jeanne Oh

Totalement ! Dans le championnat de France, pour le développement de notre pratique, les valides jouent avec nous. On en a même besoin puisque nous ne sommes pas assez de parathlètes dans les clubs locaux. Il faut au moins deux parathlètes sur le terrain, en même temps, sur une équipe de six.

Exactement, la chaîne abdominale est extrêmement sollicitée et également les muscles fessiers. Il nous arrive souvent de plonger en arrière pour effectuer des sauvetages spectaculaires.

Le 29/05 à 10:28 Tchat
L'accessibilité est un enjeu majeur et malheureusement souvent oublié. Mathieu Lartot, le présentateur de France Télévision lui même en situation de handicap, disait il y a peu que les stades de rugby sont peu accessibles. Qu'en est il pour le volley ? Est-ce que les stades sont globalement accessibles? Bonne chance pour les JO! On est avec vous!
jemedemande

L’acessibilité s’améliore en France depuis quelques années, mais il est vrai que pour les bâtiments vieilissants, c’est plus compliqué. Nous avons un train de retard par rapport aux pays anglo-saxons. Pour exemple, dans le métro parisien, il n’y a que 27 stations équipées sur 309 !

Le 29/05 à 10:25
Vous avez une histoire de vie incroyable, et ça a l'air d'être le cas de beaucoup d'athlètes para. Pensez-vous qu’on s’intéresse malheureusement davantage aux parathlètes pour leur histoire que pour leurs exploits sur le terrain ?
J’ose et fine

Non, pas forcément. Pour ma part, c’est sûr que j’ai une histoire particulière qui a attiré l’attention en premier. J’essaie de faire connaître le volley assis par le biais des médias qui s’intéressent à moi.

On bénéficie de l’effet Jeux paralympiques à la maison mais il est vrai que notre quotidien n’est pas aussi mis en avant que les athlètes valides.

Le 29/05 à 10:21 Tchat
Bonjour, comment vit-on lorsque l'on est un athlète para ? Peut-on vivre uniquement de son sport ? Y a-t-il un soutien financier suffisant notamment de la part de l'Etat ?
Rosy

Il faut bien différencier le statut de sportif de haut niveau et celui de sportif professionnel. En étant sportif de haut niveau, on ne dispose d’aucune rémunération, donc il faut avoir un travail à côté ou trouver des sponsors. Dans mon cas, je suis retraité militaire et je touche une pension d’invalidité militaire qui me permettent de me consacrer entièrement à la préparation des Jeux.
J’essaie d’intégrer « l’armée des champions » au bataillon de Joinville, un régiment qui rassemble les sportifs de haut niveau de l’armée française. Venant d’un sport peu médiatisé et peu développé, c’est plus difficile.


Le 29/05 à 10:15
Bonjour, pratiquiez-vous déjà le volley (debout) avant votre accident ? Si oui, l'adaptation au volley assis a-t-elle été compliquée ? Si non, comment avez-vous découvert le volley assis, et parmi les différents sports que vous pratiquez, comment expliquez-vous que celui-ci en particulier vous aie tellement plu ?
Lou

Non, je ne pratiquais pas le volley debout. J’ai découvert le volley assis pendant mon année d’hospitalisation à l’hôpital des armées à Percy où le staff médical mettait en place le volley assis le vendredi pour créer de la cohésion entre les blessés.

Quand je suis sorti de l’hôpital, j’ai appris par un camarade la création d’une équipe de France pour les Jeux paralympiques. J’ai débuté la pratique dans un club à Orléans avant d’aller rejoindre ma région natale en Gironde. J’ai intégré le volley club du Haillan, près de Bordeaux.

Le 29/05 à 10:12 Tchat
Bonjour. Merci pour cette discussion, j'ai lu votre portrait avec intérêt, quel parcours, mazette. Vous avez l'air d'aimer l'engagement et l'adrénaline, les retrouvez-vous dans le volley assis et le sport en général ?
Aloha

Je ne retrouve pas ça dans le volley assis, mais j’y retrouve d’autres valeurs comme la cohésion et l’esprit de groupe. Pour ce qui est de l’adrénaline, je continue de sauter en parachute en soufflerie (simulation de chute libre). Je suis champion de France et vice-champion du monde dans cette discipline.

Le 29/05 à 10:10
Je viens de lire l'article qui vous est décerné. Cela me touche d'autant plus que mon mari né avec une agenesie femorale me montre tous les jours l'exemple du courage et de la volonté. En revanche il s'interdit de dévoiler sa jambe et ne va jamais à la piscine ou dans la mer. Vous est-il arrivé de ressentir cette gêne ?
Cali

J’ai vite surmonté le regard des gens. J’ai dès le début évité de cacher mon handicap, je porte toujours un short. Parfois, il m’arrive de rencontrer des regards insistants mais il faut passer outre et vivre pour soi.

Le 29/05 à 10:07 Tchat
Quand vous avez appris que vous deviez être amputé des deux jambes, comment avez-vous réagi ? Et pardon pour cette indiscrétion, mais qu'est-ce qui est le plus sur avec des prothèses ? J'imagine que ça doit s'entretenir avec précision, genre, ça aussi, ça casse ou se bloque...
Paradoxe

Quand j’ai subi l’explosion, ma jambe gauche a été arrachée et il me restait la jambe droite complète, qui a été amputée quand j’étais dans le coma, donc je n’ai pas eu à choisir.
Le plus dur, c’est l’effort physique que ça demande pour se déplacer en marchant. Mais ça permet d’être autonome, donc il n’y a pas à se plaindre. Parfois, la prothèse peut casser et soit on change la pièce, soit il faut refaire la prothèse. Pour l’entretien, ça nécessite une révision annuelle chez le fabriquant et des révisions mensuelles chez mon prothésiste.

Le contexte

Tchat animé par Anthony Hernandez et Jérôme Porier

Image de couverture : Cyrille Chahboune Kieran Panda

Pendant les six premiers mois de l’année 2024, Le Monde suit des sportives et des sportifs français qui participeront aux Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) ou paralympiques (du 28 août au 8 septembre) de Paris. A travers des reportages, des portraits et des interviews, nous vous racontons comment ils se préparent pour ce rendez-vous d’une vie.

Dans le cadre de cette série baptisée « Dessein olympique », vous avez l’occasion d’échanger directement avec eux lors d’un tchat organisé sur Lemonde.fr.

Nous recevons aujourd’hui Cyrille Chahboune, joueur de volley assis dans l’équipe de France qui participera pour la première fois de sa courte histoire (elle a été créée en 2018) aux Jeux paralympiques. Cet ancien commando parachutiste a été gravement blessé – il est amputé des deux jambes – lors d’une opération spéciale en Irak, en 2016. Il s’est reconstruit grâce à de multiples sports, dont le tir sportif, la voile et le parachutisme, qu’il pratique toujours. Il est très impliqué dans le développement de la section volley assis du club du Haillan (Gironde), en compagnie de son frère d’armes, blessé lors de la même explosion, Guillaume Ducrocq.

Pour approfondir

  • Notre série « Dessein olympique »

« Dessein olympique », un regard sensible et différent sur la préparation des Jeux

  • Portraits

Cyrille Chahboune, ancien commando amputé des deux jambes, s’est reconstruit par le sport

Titouan Castryck, le crack qui « révolutionne » le kayak

L’ultime défi de la sprinteuse Nantenin Keïta, en quête d’un dernier podium paralympique

La volleyeuse Lucille Gicquel, pionnière olympique d’une famille de champions

Pour le basketteur Rudy Gobert, « devenir champion olympique à Paris, c’est l’opportunité d’une vie »

  • Reportages

Aux Jeux paralympiques de Paris, Cyrille Chahboune et les volleyeurs français seront assis pour la première fois

Sur le bassin des Jeux, Titouan Castryck, espoir du kayak, dompte le froid et les remous

Inauguration et bain de foule pour Clarisse Agbégnénou avant la dernière ligne droite de sa préparation olympique

La dernière préparation de Nantenin Keïta, entre doutes et bonne humeur

  • Tchats

Clarisse Agbégnénou, championne de judo : « Les Jeux olympiques de Paris 2024 seront pour sûr mes derniers »

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Rudy Gobert : « Se faire battre un an avant les JO nous a montré ce qu’on doit améliorer, pour revenir encore plus forts » à Paris

  • Nos précédents tchats sur les Jeux olympiques de Paris 2024

Billetterie, sécurité, personnes en situation de handicap… Tchat avec Marie-Amélie Le Fur, championne paralympique et présidente du Comité paralympique et sportif français

« Les trente jours de compétition doivent être réussis, mais les trente ans d’héritage, c’est ça qui nous mobilise », selon Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis

« Paris et l’Ile-de-France ont un énorme déficit en matière d’équipements, de lieux » pour pratiquer le sport, selon Anne Hidalgo

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