10 000 repas à servir pour les Jeux paralympiques : le Brésil passe aux fourneaux à Troyes

Courant août, la sélection paralympique brésilienne posera ses valides dans l’Aube. C’est à Troyes que les auriverde ont décidé d’établir leur camp de base pour Paris 2024. Aucun détail n’est négligé dans la quête de la performance : des cuisiniers sont venus en éclaireurs début mars.

Des représentants brésiliens étaient à Troyes entre ce lundi 4 au mercredi 6 mars pour tester les cuisines du Centre sportif de l'Aube où séjournera la délégation auriverde. LP/Stéphane Magnoux
Des représentants brésiliens étaient à Troyes entre ce lundi 4 au mercredi 6 mars pour tester les cuisines du Centre sportif de l'Aube où séjournera la délégation auriverde. LP/Stéphane Magnoux

    Ce mardi 5 mars en fin de matinée, on s’affaire dans les cuisines du centre sportif de l’Aube (CSA). Rien d’extraordinaire jusque-là. Si on tend bien l’oreille, on décèle quelques phrases en portugais. Saura Scarabotta est l’un des cuisiniers de l’équipe paralympique du Brésil. Avec plusieurs de ses collègues, il a posé ses valises à Troyes de ce lundi 4 au mercredi 6 mars.

    La sélection brésilienne a choisi la ville préfecture de l’Aube comme camp de base pour les Jeux paralympiques de Paris 2024, programmés du 28 août au 8 septembre. Pas moins de 400 personnes, dont 300 athlètes, vont se succéder dans le département au fil des compétitions et seront hébergées au CSA et dans divers hôtels de Troyes. C’est autant de bouches à (bien) nourrir. L’une des clés de la réussite, c’est évidemment l’alimentation. D’autant plus quand on débarque dans un pays aux habitudes alimentaires différentes.

    « L’enjeu est primordial »

    Ancien footballeur professionnel en Ligues 1 et 2, Frédéric Adam, le directeur du CSA, connaît bien le sujet. « L’hébergement et la restauration sont deux points essentiels pour les sportifs quand ils partent en déplacement. La délégation brésilienne peut avoir des demandes particulières. » D’où ces repérages pendant quelques jours.

    « L’enjeu est primordial, souffle le directeur. On joue les quinze années à venir. Après les Jeux, il y aura d’autres compétitions nationales et internationales dans les années à venir. On veut montrer nos capacités d’adaptation. » C’est peu de dire que les forces vives du département se plient en quatre pour la sélection brésilienne. Lundi prochain (le 11 mars), Frédéric Adam et son binôme de la marque Troyes Aube 24, qui vante les mérites des centres de préparation aux Jeux de l’Aube, Stéphane Van de Gehugte, s’envoleront pour Sao Paulo. Ils y rencontreront l’ensemble des DTN (directeurs techniques nationaux) du mouvement paralympique brésilien et débrieferont les essais en cuisine pour les éventuels ajustements.

    500 kg de haricots noirs consommés

    À première vue, l’expérience a été concluante et il n’y aura que des détails à régler. « Tous les repas, c’est-à-dire les petits-déjeuners, déjeuners et dîners seront produits au CSA, dixit Frédéric Adam. Pour les membres de la délégation qui seront logés dans les hôtels de la ville, il y aura un système de livraison. » Les 400 membres de la délégation brésilienne ne séjourneront pas tous à Troyes simultanément mais il y aura tout de même 250 personnes à nourrir quotidiennement au plus fort de l’activité.



    La plupart des aliments seront achetés sur place à des producteurs locaux, à l’exception des denrées spécifiques à la cuisine brésilienne, tels les haricots noirs. « Pour ça, on va essayer de trouver des fournisseurs portugais », souligne Monique Moreira, la nutritionniste de la sélection brésilienne. Les repérages de cette semaine sont l’un des étages de la fusée qui doit envoyer les sportifs brésiliens sur les podiums. « C’était important de découvrir où seront préparés les repas et de quels ingrédients nous disposerons sur place », souligne la jeune femme.



    Les sportifs, qui consomment entre 2 000 et 3 500 calories quotidiennes en fonction des disciplines, seront comme des coqs en pâte à proximité de la capitale. En tout, ce sont près de 10 000 repas qui seront servis à la délégation brésilienne dont 500 kg de haricots noirs, 4 tonnes de viande blanche et autant de viande rouge, ainsi qu’une tonne de riz. Les premières arrivées sont prévues vers le 12 août. Pour la quantité de Champagne nécessaire, ce sera proportionnel aux médailles !