Dans l’Aube, les hôteliers notés pour réduire leur impact environnemental

L’agence départementale de tourisme a lancé une campagne d’audit des hôtels du département. La note attribuée permet aux établissements les plus vertueux de communiquer positivement auprès de leur clientèle.

Laurent Sindres-Dubois (au centre), promoteur de l’hôtel B & B de Lavau, a reçu son A, la meilleure note de l’affaichage environnemental, des mains de Christelle Taillardat et Didier Leprince, la directrice et le président de l’agence départementale de tourisme. LP/Stéphane Magnoux
Laurent Sindres-Dubois (au centre), promoteur de l’hôtel B & B de Lavau, a reçu son A, la meilleure note de l’affaichage environnemental, des mains de Christelle Taillardat et Didier Leprince, la directrice et le président de l’agence départementale de tourisme. LP/Stéphane Magnoux

    « L’hôtellerie durable, c’est pratiquement un nouveau métier. » Directrice de l’agence départementale de tourisme (ADT), Christelle Taillardat a conscience des efforts qui sont demandés aux hôtels aubois en matière de développement durable. Pour les accompagner dans cette politique vertueuse, l’ADT y consacre une part non négligeable de son budget via l’affichage environnemental. Ce dernier, initié par l’organisme Betterfly Tourism, consiste en une note, de A à E, sur l’impact environnemental des hôtels. Cette démarche, transparente, permet ensuite aux établissements de communiquer auprès de leur clientèle.

    Cinq critères sont évalués : les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau sur le site, la consommation d’eau en cycle de vie (fabrication des équipements électriques et électroniques et des consommables de l’hôtel ainsi que sa consommation d’énergie), l’appauvrissement de l’environnement en ressources fossiles non renouvelables (charbon, gaz naturel…) et la part de produits biologiques et écolabellisés utilisés.

    « Nous sommes l’un des départements les plus avancés dans cette démarche, précise Didier Leprince, le président de l’ADT. Désormais, quand un établissement voit le jour, il doit s’engager en faveur du triptyque économique, social et environnemental. » L’ADT prend entièrement à sa charge l’audit et l’affichage des performances de chaque hôtel.

    Des notes valables pendant 5 ans

    L’objectif est d’auditer les 54 établissements aubois d’ici 2026 et de leur attribuer une note. Elles sont valables pour une durée de 5 ans. Chargé de développement durable pour l’hôtellerie à l’ADT, Pierre-Alexandre Cousin occupe cette mission à 100 %. Deux autres de ses collègues ont été formés pour l’épauler quand c’est nécessaire.

    Dans un premier temps, il se rend dans les hôtels pour réaliser un pré-audit et étudier les pistes d’amélioration avant que la note ne soit posée. Surtout si elle ne s’annonce pas bonne. « On propose aux hôtels un plan d’action et on peut les guider pour obtenir telle ou telle subvention. » Il n’y a pas de petits gestes pour réduire son impact environnemental mais le spécialiste reconnaît qu’« une grande partie de la note est liée aux factures de consommation d’énergie. »

    Climatisation coupée, mousseurs, produits locaux…

    Récemment, il a audité l’hôtel B & B de Lavau, dans l’agglomération troyenne et à proximité d’un centre de marques. Tuons le suspense : l’établissement, sorti de terre il y a quelques années, a obtenu un A, soit la meilleure note. Pour le plus grand plaisir de son promoteur, Laurent Sindres-Dubois, qui a pensé le projet avec le souci du développement durable. « C’est d’autant plus remarquable qu’on est dans de l’hôtellerie économique. L’équation était tendue car la marge financière n’était pas grande », souligne Christelle Taillardat.

    L’hôtel n’a négligé aucun détail pour réduire son coût environnemental. Par exemple, un système permet de couper la climatisation d’une chambre dès qu’une fenêtre est ouverte. Le circuit court fonctionne à plein régime pour le petit-déjeuner avec de nombreux produits fabriqués dans le département comme le miel. « On a aussi installé des mousseurs sur les robinets et des chasses d’eau à double flux, complète Laurent Sindres-Dubois. On a un projet de panneaux photovoltaïques sur la toiture-terrasse. » Il ne cache pas que cette démarche est un plus sur les plateformes de réservations. « Les gens y sont de plus en plus sensibles. »

    Depuis le début de l’année, une dizaine d’hôtels de l’Aube ont été audités. Les notes vont de A à C avec une majorité de B. S’il y aura sans doute de mauvaises surprises au fil des audits, des aménagements peu coûteux, même dans des établissements anciens, peuvent améliorer sensiblement la note.