Escalade, BMX et maintenant la gymnastique : les équipements sportifs de standing fleurissent à Troyes

Le complexe de gymnastique inauguré le 5 avril fait passer Troyes et le département de l’Aube dans une autre dimension. Le bâtiment pourra accueillir des compétitions nationales et internationales de tout premier plan. Un effet collatéral de l’attribution des Jeux olympiques et paralympiques à la France.

Sur l'élan des Jeux de Paris 2024, Troyes a investi dans une salle de gymnastique ultra-moderne. Le Brésil et le Kazakhstan vont venir y préparer les Jeux olympiques. LP/Stéphane Magnoux
Sur l'élan des Jeux de Paris 2024, Troyes a investi dans une salle de gymnastique ultra-moderne. Le Brésil et le Kazakhstan vont venir y préparer les Jeux olympiques. LP/Stéphane Magnoux

    Sur le praticable, Rebeca Andrade multiplie les acrobaties. Ce vendredi 5 avril pour l’inauguration du gymnase, l’assistance est sous le charme de la Brésilienne. Depuis le 1er avril et jusqu’à la fin de cette semaine, le tout nouveau complexe gymnique de Troyes est mis à la disposition de l’équipe de gymnastique brésilienne pour le tester. Rebeca Andrade, 25 ans, reviendra dans l’Aube avec ses compatriotes du 7 au 19 juillet pour les tout derniers réglages avant les Jeux olympiques de Paris 2024 avec quelques entraînements ouverts au public. C’est une authentique championne qui a posé ses valides dans l’Aube ces derniers jours.

    Il y a trois ans à Tokyo, Rebeca Andrade était montée sur la plus haute marche du podium aux Jeux de Tokyo au saut de cheval et avait aussi décroché l’argent au concours général individuel. Elle est aussi multiple championne du monde (saut de cheval en 2023 et 2021, concours général individuel en 2022). Parmi les meilleures nations mondiales, le Brésil n’a donc pas choisi les installations troyennes au hasard. La présence des gymnastes sud-américains valide la stratégie du territoire de miser sur des sports ayant le vent en poupe en vue des Jeux de Paris 2024 pour faire sortir de terre de nouveaux équipements. C’était le cas du BMX, de l’escalade et donc de la gymnastique.

    Le nouveau complexe gymnique a coûté 12,3 millions d’euros dont un peu plus de 4 millions pour la ville et autant pour le conseil départemental ainsi que près de 2 millions de la région et 1,1 million pour Troyes Champagne Métropole. Lancés lors du premier semestre 2022, les travaux se sont achevés, dans les délais impartis, en décembre 2023.

    Avec ses 4 200 m2 de superficie totale et ses trois salles d’évolution, le bâtiment est dans le haut du panier hexagonal. « On est dans le top 3 national, a lâché James Blateau, le président de la Fédération française de gymnastique lors de l’inauguration, avec enthousiasme. C’est un très bel équipement pour les entraînements mais aussi les compétitions malgré un nombre de places limité en gradins (500 places assises). Cela permettra d’assurer les compétitions départementales et régionales sans souci, les compétitions nationales demandant un très bon matériel mais pas forcément des gradins très nombreux ainsi que des matchs internationaux. »

    Des compétitions nationales et internationales en vue

    Les 18 et 19 mai, la finale du Top 12 national, soit le gratin des clubs, aura lieu au complexe gymnique. Le 29 juin, ce sera un match international masculin avec la France, la Grande-Bretagne, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne. Le Kazakhstan devrait aussi en être. Ses athlètes ont récemment officialisé leur présence à Troyes, durant la deuxième quinzaine de juin, sur la route menant à Paris 2024. Grand amateur de sport mais pragmatique quand il s’agit d’argent public, François Baroin, le maire de Troyes, voit dans cet équipement un compromis idéal. « C’est un bon équilibre entre un important investissement acceptable pour les collectivités locales et une ambition légitime de compétitions au moins européennes et peut-être mondiales. »



    Pour les évènements au cahier des charges trop exigeant pour le nouveau complexe gymnique, la ville, en convention avec la Fédération française de gymnastique pour accueillir de grosses manifestations chaque année, a des solutions. « Nous avons des projections de Championnats de France et de matchs internationaux, dixit James Blateau. Ce ne sera pas forcément dans cette salle mais à Troyes. » Les regards se tournent vers le Cube, le parc des expositions au cœur de Troyes. Dans les tuyaux : les « France » par équipes en 2025, un match international féminin en 2026 et les Championnats de France individuels en 2027.

    Appelé à faire rayonner la ville sur les plans national et international, cet équipement vise aussi à développer la gymnastique et ses disciplines affinitaires dans l’Aube. Elles comptent actuellement 2 100 licenciés. « La gymnastique est un sport universel avec une fédération qui continue de monter, complète François Baroin. On avait besoin d’un cadre sécurisé. Les pratiquants sont de jeunes athlètes qui pratiquent à un très haut niveau des disciplines extrêmement exigeantes. On voulait être au rendez-vous de cette promesse d’investir pour l’avenir et les jeunes gymnastes pas uniquement troyens ou aubois mais aussi français ».