Législatives 2024 : dans l’Aube, les trois députés sortants sont réélus

Le Rassemblement national conserve deux circonscriptions sur trois dans le département à l’issue du second des élections législatives ce dimanche 7 juillet. Le front républicain a permis à la députée LR Valérie Bazin-Malgras d’obtenir un nouveau mandat.

Valérie-Bazin Malgras, députée LR sortante, a été réélue ce dimanche 8 juillet dans la 2ème circonscription de l'Aube après un 1er tour difficile. LP/Jonathan Sottas
Valérie-Bazin Malgras, députée LR sortante, a été réélue ce dimanche 8 juillet dans la 2ème circonscription de l'Aube après un 1er tour difficile. LP/Jonathan Sottas

    Après Jordan Guitton au 1er tour dans la 1re circonscription de l’Aube, le Rassemblement national (RN) pensait bien réaliser le Hat-trick en raflant les 2 autres mandats de députés du département. Peine perdue ! En ballottage très défavorable au 1er tour (27,9 % contre 44,8 % pour le RN Albéric Ferrand), Valérie Bazin Malgras, la députée LR sortante, a réussi à renverser la vapeur grâce au report des voix des macronistes et de la gauche.

    Une victoire à l’arraché avec 52,17 % des suffrages. Si l’élue auboise soutenait n’avoir jamais douté, son large sourire trahissait tout de même un certain soulagement. « C’est à chaque fois difficile, mais cette élection était vraiment dure car qui s’attendait à une dissolution le 9 juin ? Personne ! », constate-t-elle. Les 4 semaines de campagne ont été très intenses. « C’était épuisant, avec de mauvais adversaires. On s’en prend au physique, on insulte, tout ça c’est très moche. On a su rester digne et on a gagné. »



    Difficile pour la députée auboise de parler programme dans une telle incertitude nationale et après une campagne aussi tendue. La priorité est de rassembler au-delà de ses électeurs. « Je ne veux pas des extrêmes, mais je veux parler avec tout le monde. Tous pourront compter sur moi pour faire rayonner l’Aube, et la France surtout qui va en avoir un grand besoin ! ». Elle rejoint un groupe Les Républicains « Canal historique » qui, avec la droite et le centre, a limité la casse au niveau national. « Les gens comme moi qui ont décidé de ne partir ni à droite, ni à gauche, et rester bien dans leurs bottes, ont gagné », souligne-t-elle. Inquiète d’une possible instabilité politique, Valérie Bazin-Malgras s’imagine déjà retourner devant les électeurs l’année prochaine. « Evidemment qu’il y a un risque. Mais on sera là, et on gagnera encore ! »

    Cette perspective, c’est ce que perçoit également Angélique Ranc, la députée RN réélue dans la 2e circonscription de l’Aube hier. « J’ai réalisé une tournée des bureaux de votes ce dimanche. Quasiment tout le monde s’attendait soit à une démission d’Emmanuel Macron et des élections qui se dérouleraient en septembre ou octobre… Je ne pense pas qu’on sera dans cette position. Mais une dissolution d’ici un an risque probablement d’arriver », indique-t-elle. Dans un contexte de très grosse participation par rapport à sa première élection il y a deux ans, Angélique Ranc améliore légèrement son score avec 52,52 % des voix face au maire PS de La-Chapelle-Saint-Luc et candidat du front populaire Olivier Girardin.

    Les appels ou les marques de soutien du centre et de la droite n’ont donc pas changé la donne dans cette large partie du nord-ouest de l’Aube « Olivier Girardin a récupéré de nombreuses voix du premier tour de Renaissance, de LR, de Lutte Ouvrière et des écologistes, mais pas toutes ! Je pense que c’est une belle coalition et un beau barrage républicain qu’il y a eu dans notre département », ironise Angélique Ranc. Reste désormais à travailler dans une assemblée nationale disparate, où le Rassemblement national progresse, mais bien en deçà de ses espérances. « On l’a démontré au cours de ces 2 dernières années avec un groupe parlementaire de 88 députés », se souvient-elle. « Le fait de siéger un maximum de temps dans l’hémicycle, y compris de nuit, a démonté que nous pouvions faire adopter ou rejeter certains amendements. Nous ne changerons pas notre façon de travailler, en siégeant avec assiduité et beaucoup de volonté et d’enthousiasme, y compris au sein des commissions. La configuration prévue le nécessitera encore davantage ».