Législatives dans l’Aube : le Rassemblement national en position de force

Le faux suspense aura duré jusqu’à un peu plus de 23 heures ce dimanche 30 juin… le temps que les résultats définitifs des bureaux troyens n’arrivent à la préfecture. Au final, la victoire dès le 1er tour du député sortant RN Jordan Guitton ne faisait guère de doute. Le jeune homme de 29 ans a écrasé le scrutin (53,84 %) loin devant ses principaux adversaires, Philippe Beury pour la majorité présidentielle Ensemble (18,79 %), Alice Barry pour le Nouveau Front Populaire (14,32 %) et Chris Manieri-Bigorgne pour Les Républicains (11,70 %). « C’est un immense honneur pour moi que d’être élu dans la circonscription où je suis né, où je vis et j’ai grandi (à Mailly-le-Camp et Arcis-sur-Aube), après avoir travaillé 2 ans dans mon territoire » confie-t-il ému.

Ses priorités ? Répondre aux attentes des citoyens. « Ça fait des années qu’elles sont les mêmes, pouvoir d’achat, sécurité, mettre fin à l’immigration, le domaine de la santé dans l’Aube qui est une grosse problématique, et ce qui ne fonctionne plus dans le monde économique, une personne qui travaille ne gagne plus suffisamment d’argent pour finir le mois, ce qui m’est insupportable ». Jordan Guitton appelle les électeurs de la 2e et de la 3e circonscription de l’Aube à soutenir les candidats RN. « Si l’Aube porte 3 candidats, nous aurons une potentielle majorité à l’Assemblée Nationale », soutient-il.

Le RN en ballottage favorable dans les 2es et 3es circonscriptions

Dans la 2e circonscription, Albéric Ferrand a réussi son implantation, du moins pour le 1er tour. Peu connu sur le territoire, l’ancien assistant parlementaire de Jordan Guitton à l’Assemblée Nationale, âgé de 27 ans, a été porté par la vague nationale RN. Il est arrivé largement en tête avec 44,83 % des suffrages, loin devant la députée sortante Les Républicains, Valérie Bazin-Malgras (27,93 %). La vice-présidente LR veut jouer de son implantation locale et compte « sur le bon sens des électeurs » pour tenter de renverser la tendance, notamment en comptant sur les reports de voix. En 3e position, Samira Sebbari, candidate du Nouveau Front Populaire (16,56 %) a appelé à faire barrage au Rassemblement national, tout comme la 4e du scrutin Salomé Fontaine-Garcia pour Ensemble (9,48 %), après avoir tergiversé dans un 1er temps. « Le Rassemblement national n’aura jamais de vote de ma part, parce que leurs idées sont trop dangereuses pour la démocratie ».

Impliqué dans cette campagne des législatives, Philippe Pichery, le président du conseil départemental (centre droit non étiqueté) soutient les candidats opposés au RN au 2nd tour, y compris Olivier Girardin, le maire PS et candidat du Nouveau Front Populaire dans la 3e circonscription. Il est arrivé 2e (24,39 %) derrière la députée RN sortante Angélique Ranc, (43,33 %). « C’est un collègue du conseil départemental, certes d’opposition, mais qui est un élu réfléchi et qui a beaucoup d’expérience. S’il est élu, j’espère que l’on pourra collaborer ensemble pour le bien des habitants de ce département », indique Philippe Pichery. Là aussi, la question du report des voix sera décisive, comme celles de Luc Scherrer pour Ensemble (16,7 %) qui soutiendra Olivier Girardin, mais aussi le LR Didier Leprince (8,76 %), le divers droite Olivier Richard (3,60 %) ou encore l’écologiste centriste Nelly Collot-Touzé (2,32 %). De son côté, Angélique Ranc va poursuivre sa campagne. « Il est important de faire part du danger qu’est l’extrême gauche », plaide la candidate RN.