« Nous n’avons rien à envier » : avec les Jeux de l’Aube, les collégiens ont vécu « leur » olympiade

Imaginés à l’automne 2019 mais concrétisé en juin 2021 en raison de la crise sanitaire, les Jeux de l’Aube connaissent leur épilogue cette semaine. Pendant trois ans, 160 collégiens se sont mis dans la peau d’athlètes olympiques et paralympiques.

Les Jeux de l'Aube se tiennent cette semaine à Troyes (Aube) où les 16 établissements et 150 collégiens sélectionnés participent à des mini-Jeux olympiques. LP/Stéphane Magnoux
Les Jeux de l'Aube se tiennent cette semaine à Troyes (Aube) où les 16 établissements et 150 collégiens sélectionnés participent à des mini-Jeux olympiques. LP/Stéphane Magnoux

    Les délégations défilent les unes après les autres dans une CIME (complexe international multisport escalade) de Rosières-près-Troyes aux gradins bien remplis et à l’ambiance surchauffée. Les porte-drapeaux de 16 collèges de l’Aube affichent fièrement leurs couleurs, sous la houlette de Bernard Champenois, champion paralympique de cyclisme à Sydney en 2000, qui porte haut la flamme… académique.

    Ce lundi 13 mai, c’était jour de cérémonie d’ouverture pour les Jeux de l’Aube. Plus de 150 collégiens, représentant 16 établissements, dont 2 privés, ont touché du doigt le travail et l’investissement de plusieurs années. Les Jeux de l’Aube se tiennent jusqu’à vendredi en plusieurs endroits de l’agglomération troyenne. Ancien footballeur professionnel passé notamment par Châteauroux et Troyes, Frédéric Adam, le directeur du centre sportif de l’Aube, a eu l’idée de ce projet unique en France.



    Les premières bases ont été posées à l’automne 2019, sur l’élan de l’attribution des Jeux de 2024 à la France. Malheureusement, la crise sanitaire a retardé le lancement du projet. Ce n’est qu’en juin 2021 que les collégiens se sont retrouvés une première fois pour des joutes sportives. Le principe de ces Jeux de l’Aube était de sélectionner dix élèves par établissements participants (5 garçons et 5 filles). En sixième lors de l’année scolaire 2020-2021, ils sont désormais aux portes du lycée et ont vécu de nombreux moments de partage autour du sport durant ces trois années.

    « Vous vous souviendrez longtemps de cette journée, a lancé dans son propos liminaire Philippe Pichery, le président du conseil départemental de l’Aube ce lundi. Demain, c’est à vous qu’appartiendra la mission de changer le monde. » Huit journées de rassemblement ont pu être organisées avant cette semaine finale. Épaulé par le CDOS (Comité départemental olympique et sportif) et l’UNSS (Union nationale du sport scolaire), le conseil départemental a pris en charge le transport, la restauration et l’hébergement des délégations lors de chaque rassemblement.



    L’une des missions de ces Jeux de l’Aube était d’inciter les jeunes à s’inscrire à l’UNSS. Le Covid est passé par là mais l’outil a servi à relancer une dynamique fortement dégradée. « Avant la crise sanitaire, on comptait 7 000 adhérents dans le département, dixit Jean-Marc Bussy, le directeur départemental de l’UNSS. On est descendus jusqu’à 4 000. Désormais, on est remonté à 6 400. » Comme un symbole, la cérémonie d’ouverture de ces Jeux de l’Aube a eu lieu deux mois, jour pour jour, avant le passage de la flamme olympique dans le département.

    Huit disciplines sont au menu de cette semaine d’épilogue. Par-delà la compétition, ce sont les valeurs de l’olympisme que les jeunes sélectionnés ont pour mission de transmettre à travers ces Jeux de l’Aube. Directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) dans le département, Aline Vo Quang a insisté sur le « respect de tous. » « Quand j’ai vu la flamme olympique arriver à Marseille, le 8 mai, à bord du Belem, j’ai pensé que nous n’avions rien à envier dans l’Aube », a-t-elle lâché avec émotion. Après avoir disputé ces mini-Jeux olympiques, les collégiens vivront les « vrais » Jeux. Le 31 juillet, ils assisteront à différentes compétitions olympiques à l’invitation du conseil départemental. Histoire de prolonger la magie de cette aventure pas comme les autres.