Ce métier recrute : 2 000 postes à saisir à l’Assurance maladie d’ici 2027

C’est une énorme opération de séduction qui a débuté à la fin du mois dernier. L’Assurance maladie est en pleine phase de recrutement sur tout un panel de postes et notamment dans la lutte contre les fraudes.

Juline Vouillot est la responsable de la lutte contre la fraude à la CPAM de Paris. CPAM 75/Tom Corbin
Juline Vouillot est la responsable de la lutte contre la fraude à la CPAM de Paris. CPAM 75/Tom Corbin

    L’Assurance maladie. On la connaît tous pour sortir, plus ou moins régulièrement, notre carte d’assuré lors de visites médicales ou pour cliquer de temps à autre sur ameli.fr. Parfois on sourit, parfois on râle. Mais a-t-on déjà envisagé de travailler pour ce service public ? On connaît d’ailleurs assez peu les métiers qui se cachent derrière les lettres CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie). Une campagne vient d’être lancée avec pour objectif 2 000 nouveaux arrivants d’ici 2027.

    « Nous recherchons des profils différents, attaque Richard Vieau, directeur des ressources humaines de l’Assurance maladie qui totalise 26 années de présence dans cette institution. Il y a des postes de téléconseillers, beaucoup même. Nous ne cherchons pas à vendre quoi que ce soit comme dans les centres d’appels mais à répondre aux demandes, aux questions qui nous sont posées et même, pourquoi pas, à aller plus loin pour débloquer des situations complexes chez l’assuré. » Pour effectuer cette mission précieuse, comptez 23 000 euros brut annuels pour débuter et 30 000 euros par la suite en moyenne.

    Les gestionnaires conseils, ceux qui prennent en charge les paiements mais aussi tous les événements exceptionnels comme les déménagements ou les naissances, sont aussi fortement demandés. Ils contrôlent également et sont des experts dans leur domaine. Généralement de formation bac + 2, ils sont rémunérés comme leurs collègues téléconseillers.

    Priorité à la lutte contre la fraude

    « Nous avons aussi besoin de managers de proximité pour piloter ces équipes de 15 à 20 personnes, poursuit le DRH. Le salaire moyen est de 43 000 euros brut annuels. Des spécialistes des systèmes d’information comme des développeurs ou des maîtres d’œuvre informatique sont aussi attendus car nous voulons vraiment désormais développer en interne nos propres outils. »

    Des infirmières peuvent également intégrer l’Assurance maladie. Ce sont d’ailleurs 600 postes qui sont à pourvoir rien que sur cette branche. Leur salaire moyen tourne autour de 37 000 euros brut annuels.

    « Dans nos études, 90 % de nos collaborateurs se disent fiers de leurs missions et heureux de leur qualité de vie. On peut bénéficier du télétravail et d’horaires variables. Nous offrons beaucoup de souplesse », insiste Richard Vieau. Sans oublier que tous les postes sont à saisir un peu partout dans l’Hexagone et qu’une fois entré, des mobilités sont possibles.

    Il est également un domaine dans lequel l’Assurance maladie a décidé d’accélérer son recrutement : celui de la lutte contre la fraude. Cette section est gérée pour la CPAM de Paris par Juline Vouillot : « Nous avons plusieurs pôles. Le premier est celui chargé de la détection et des investigations. À partir de nos outils, sur la base d’un signalement, nous vérifions les données administratives, les facturations et nous réalisons une fiche de synthèse s’il y a suspicion de fraude. »

    Des agents assermentés mènent l’enquête

    En 2023, celle-ci a coûté quelque 25 millions d’euros à la Caisse parisienne ! Un chiffre impressionnant. D’une manière générale, les deux tiers du montant sont captés par des professionnels de santé indélicats, même si, en nombre, ils ne représentent qu’un tiers des fraudeurs, le reste étant constitué de particuliers.

    Un pôle enquête, avec des agents agréés et assermentés, prend le relais. Ces personnes se déplacent et auditionnent. Elles mènent des investigations pour tout vérifier et peuvent même organiser des confrontations. Ce sont ensuite les femmes et les hommes du pôle suites et contentieux qui prennent le relais et décident des poursuites, des demandes de sanctions pénales, de pénalités financières ou de déconventionnement. Ces trois pôles recrutent car leur mission est devenue au fil du temps de plus en plus essentielle.



    À tel point qu’un pôle interrégional d’enquêteurs judiciaires va également voir le jour en septembre prochain. Celui de Paris aura pour compétence l’Île-de-France mais aussi la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. « Ce sont 13 personnes qui officieront, précise la responsable. Nous devons adapter nos moyens d’enquête aux fraudes. Aujourd’hui, sur Snapchat ou d’autres réseaux sociaux, on peut trouver de faux arrêts maladie et sur le dark web de fausses ordonnances… »

    Pour lutter contre ces pratiques, « il nous faut des spécialistes de la cybersécurité, des personnes avec une expérience de la police, des compétences dans la data notamment », assène Juline Vouillot. Si la première équipe a déjà été sélectionnée, une seconde phase de recrutement sera lancée après l’été. Si le métier de cyberenquêteur vous tente, la CPAM vous tend les bras. Renseignements : https://www.lasecurecrute.fr