« Il faut combattre le RN » : une fresque offerte par des élèves lyonnais à une députée fait polémique, une enquête ouverte

L’enseignante d’une école primaire de Lyon a remis une fresque, réalisée par ses élèves et portant des messages politiques, à la députée écologiste Marie-Charlotte Garin. Le rectorat a ouvert une enquête.

La députée écologiste Marie-Charlotte Garin a présenté une fresque qui lui a été offerte par des élèves. X
La députée écologiste Marie-Charlotte Garin a présenté une fresque qui lui a été offerte par des élèves. X

    « Il faut combattre le RN », « vous êtes la meilleure députée »… Le rectorat de Lyon a ouvert une enquête pour des soupçons de manquement à l’obligation de neutralité, après qu’une institutrice d’une école primaire a remis une fresque à une députée, a révélé vendredi BFMTV.

    La députée écologiste du Nouveau Front populaire Marie-Charlotte Garin, réélue dans la 3e circonscription du Rhône, a publié jeudi une vidéo – depuis retirée – sur son compte X (ex-Twitter), où on la voit dérouler cette fresque réalisée par des enfants de l’école Gilbert Dru, située dans le VIIe arrondissement de Lyon.

    Sur cette fresque, qui lui a été remise par une institutrice de l’établissement lors de la proclamation dimanche des résultats des législatives, sont inscrits des messages tels que « Il faut combattre le RN », « continuez, vous êtes sur la bonne voie », « on compte sur vous, fini les racistes et les fascistes », « vous êtes la meilleure députée », ou « empêcher l’R de la N ».

    « Libres d’écrire ce qu’ils voulaient »

    La vidéo a suscité les réactions indignées de plusieurs élus de droite de la Métropole lyonnaise. La conseillère municipale d’opposition à Lyon, Béatrice de Montille (LR), a ainsi dénoncé sur X « l’instrumentalisation de nos écoles par l’extrême gauche ». « Il serait bien entendu intolérable que des enfants de 6 à 10 ans aient rédigé, sur le temps scolaire, ces messages à caractère politique », a pour sa part affirmé le maire LR d’Écully, une commune de la métropole de Lyon, Sébastien Michel.

    Le rectorat a ouvert une enquête et a indiqué à BFMTV être « actuellement en train d’étudier les éléments pour savoir s’il y a eu manquement à l’obligation de neutralité ou non ». Les enseignants du public doivent respecter cette obligation, qui leur interdit de « manifester (leurs) convictions qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques, à l’égard des usagers et de ses collègues », rappelle le site service public.

    Sollicitée par le média, l’élue a indiqué que les enfants l’avaient vue « plusieurs fois en plusieurs semaines. Ça crée du lien forcément, ils s’attachent à une figure sans penser au parti ». « Ils devaient m’écrire une carte et finalement ils ont fait cette fresque, leur maîtresse les a laissés libre d’écrire ce qu’ils voulaient avec des mots issus de leur spectacle mais aussi des mots d’encouragement », a également affirmé la députée, qui avait accompagné les élèves à l’Assemblée nationale dans le cadre d’un projet de classe.