Roussel a proposé au NFP le nom d’Huguette Bello pour Matignon, Mélenchon estime qu’elle est une « solution »

Le n°1 du Parti communiste juge que la présidente de La Réunion ferait une excellente Première ministre. La France insoumise semble y être favorable : Jean-Luc Mélenchon estime qu’elle est une « solution » et qu’elle « coche de nombreuses cases ».

Huguette Bello avec Manon Aubry, lors de la Convention pour l'Union Populaire au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis) lors de la campagne des élections européennes, le 16 mars 2024. LP/Olivier CORSAN.
Huguette Bello avec Manon Aubry, lors de la Convention pour l'Union Populaire au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis) lors de la campagne des élections européennes, le 16 mars 2024. LP/Olivier CORSAN.

    Fera-t-elle consensus ? La présidente de La Réunion Huguette Bello a « l’étoffe » pour devenir Première ministre a estimé le patron du Parti communiste Fabien Roussel vendredi. Députée au sein du groupe communiste durant 23 ans avant de présider le conseil régional de La Réunion, elle « a l’épaisseur pour pouvoir remplir cette fonction », à la tête d’un gouvernement de gauche, a-t-il jugé.

    À la tête d’une collectivité « qui affronte d’énormes difficultés, elle sait ce que c’est que de lutter contre les logements insalubres, la précarité, la pauvreté », a souligné Fabien Roussel, qui a expliqué avoir évoqué cette option « il y a deux nuits de cela » lors des tractations entre partenaires de gauche.



    « Elle sait ce que c’est que le Parlement et construire des majorités. Elle est respectée, elle a de l’autorité. Et je sais que quand le président de la République réunit les présidents de région, elle est à ses côtés. Le président de la République ne pourra pas dire qu’elle n’est pas républicaine », a encore plaidé le n°1 du PCF. Un nom qui enthousiasme aussi le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat qui voit en Huguette Bello « une femme de caractère et d’expérience, élue nationale, élue locale, d’Outre-Mer, qui incarne le meilleur de la République ».

    Son « franc-parler fait du bien à la démocratie »

    La France insoumise, dont Huguette Bello est proche au point d’avoir figuré sur la liste aux dernières européennes, est favorable à cette candidature. Jean-Luc Mélenchon a estimé vendredi soir qu’elle était une « solution » et qu’ellle « coche de nombreuses cases » pour devenir Première ministre.

    Devant des militants réunis à Paris, l’Insoumis a loué le parcours de l’ancienne députée communiste, une « femme racisée et féministe antiraciste ». « Insoumis, communistes et verts », « trois formations au moins sont d’accord » pour soutenir la candidature d’Huguette Bello pour Matignon, a-t-il assuré, en demandant aux socialistes de prendre en « considération » cette « solution ».

    Marine Tondelier serait « sensible aussi à cette proposition », avait indiqué Fabien Roussel, plus tôt dans la journée. Signe d’ouverture ? L’ancienne cheffe de file des députés PS Valérie Rabault a estimé sur X qu’Huguette Bello « devrait pouvoir mettre tout le monde d’accord », forte de sa connaissance des « rouages politiques de l’Assemblée » et de son « franc-parler qui fait du bien à la démocratie et de solides convictions ».

    Les socialistes derrière Olivier Faure

    Le Parti socialiste semble cependant se ranger depuis plusieurs jours derrière le nom de son premier secrétaire Olivier Faure, alors que les négociations s’enlisent.

    « Ça avance un petit peu plus depuis quelques heures, c’est une bonne chose », a assuré Fabien Roussel. Mais « je le dis à mes partenaires : c’est trop long, nous prenons trop de temps et pendant ce temps-là, le président de la République manigance et ils sont en train d’essayer de construire une majorité avec la droite, Les Républicains, pour quelque part kidnapper l’élection », a-t-il mis en garde, toujours sur BFMTV.

    « Il y a urgence. Donc ça suffit. Maintenant, il faut débloquer la situation et vite proposer une personnalité qui nous rassemble tous », a-t-il insisté.

    « S’il y a une attente dans le pays, elle s’exprime d’abord à l’égard du président de la République, qui multiplie les prises de parole depuis dimanche pour effacer le résultat des législatives », a pour sa part dénoncé sur BFMTV le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, qui assume le temps pris par le NFP pour former une équipe gouvernementale. Interrogé sur le temps qu’il faudra pour former cette équipe, il a répondu qu’il n’aimait pas « fixer des deadlines ».