Législatives : Gérard Larcher s’oppose à la nomination d’un Premier ministre du Nouveau Front populaire

Le président du Sénat soutient le choix d’Emmanuel Macron de prolonger, pour l’heure, le mandat de Gabriel Attal.

Le président du Sénat Gérard Larcher estime que le futur gouvernement devrait être nommé après l'été. LP/Philippe Lavieille
Le président du Sénat Gérard Larcher estime que le futur gouvernement devrait être nommé après l'été. LP/Philippe Lavieille

    Soutenir sans approuver. Le patron du Sénat Gérard Larcher a défendu Emmanuel Macron sorti du silence trois jours après les élections législatives. Le chef de l’État affirmait que « personne n’a emporté » les élections législatives, bien que le Nouveau Front populaire (NFP) soit arrivé en tête. Il appelait les « forces républicaines » à « bâtir une majorité solide ».

    « Le président (Emmanuel Macron) fait un constat : personne n’a de majorité relative », a noté le Républicain sur BFMTV/RMC ce jeudi. « Il faut se donner un peu de temps pour répondre aux angoisses des Français », a approuvé le sénateur. Le Nouveau Front populaire a obtenu 174 sièges, Ensemble 162 et le RN et ses alliés 143 au soir du second tour de dimanche. Les Républicains, rebaptisés « la Droite républicaine », disposent de 63 députés.

    VidéoBâtir « une majorité solide » : Macron sort du silence dans une lettre aux Français

    Gérard Larcher rejoint Emmanuel Macron sur son opposition à la nomination d’un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire. « Cela ne correspond pas à la volonté des Français », a martelé le président du Sénat. Selon lui, l’union de la gauche est arrivée en tête des voix uniquement pour faire barrage au RN. Quant à l’identité du futur Premier ministre, le sénateur ne cite aucun nom, confirmant juste qu’il souhaite rester président du Sénat.

    Le Républicain a dénoncé le projet d’abrogation de la réforme des retraites voulue par le NFP (mais aussi le Rassemblement national) et la « haine des flics » prônée selon lui par La France insoumise. Il appellera à la « censure » en cas de gouvernement issu du NFP.

    « Le président nous a mis dans le pétrin »

    Pour Gérard Larcher, « la solution viendra du Parlement ». « Il faut sortir de la verticalité (du pouvoir), je l’ai dit les yeux dans les yeux au président », affirme celui qui a désapprouvé la décision de dissoudre de l’Assemblée nationale. « Le président a fait une faute, je lui ai dit. Il nous a mis dans le pétrin, à lui de nous en sortir », a-t-il jugé.



    Le sénateur des Yvelines souhaite une stabilité gouvernementale jusqu’à la rentrée. « Il faut enjamber l’été », invoque-t-il.

    Ensuite, le vote du budget à l’automne devra être « un moment de responsabilité parlementaire » pour « éviter un risque de déroute financière » de la France. Il évoque la future composition d’un gouvernement « le moins politique possible » qui pourrait s’accorder sur des textes, au cas par cas. Laurent Wauquiez, élu président du groupe à l’Assemblée nationale, a d’ores et déjà refusé de participer « à des coalitions gouvernementales ».

    Gérard Larcher a pris également une certaine distance avec Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre avait reconnu avoir dîné avec Marine Le Pen, dans un cadre privé, il y a quelques mois. « Je n’aurais pas dîné avec Marine Le Pen », commente-t-il, sobrement.