Législatives : la fracture

Un climat délétère règne depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Il faudrait pourtant éviter que la France bascule dans l’affrontement à l’issue du second tour des législatives. L’édito de Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France.

Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien
Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien

    Le 6 janvier 2021, contestant sa défaite, les partisans les plus radicaux de Donald Trump envahissent le Capitole dans une tentative de coup d’État. C’est une onde de choc, la première démocratie au monde serait plus fragile qu’on ne le pensait. Rien de comparable, mais ces derniers jours la préfecture de police de Paris s’est résolue à interdire une manifestation d’« antifas » qui appelaient à converger sur l’Assemblée, et jamais une telle violence en campagne électorale n’avait été atteinte : plus de cinquante candidats ou militants agressés physiquement.

    Cela dit beaucoup du climat délétère. Depuis trois semaines, la politique ne s’est pas grandie. Entre des programmes indigents ou totalement irréalistes, des candidats lunaires et parfois pathétiques, des alliances de circonstance, des couleuvres que l’on avale jusqu’à l’indigestion… rien n’aura été à la hauteur des enjeux, surtout pas le débat. Or quand on n’a plus les mots, ni l’esprit ou les idées, reste l’invective.