Législatives : « Le RN a encore la capacité d’avoir la majorité absolue », affirme Marine Le Pen

La députée du Pas-de-Calais dénonce ce jeudi matin les nombreux appels au barrage contre l’extrême droite. Elle a aussi qualifié les propos « inadmissibles » de certains candidats RN de « maladresses ».

Marine Le Pen (ici en 2023) dénonce « l’opération de désistements massifs » mise en place afin d’empêcher une plus grande représentation du RN à l’Assemblée nationale. LP/Fred Dugit
Marine Le Pen (ici en 2023) dénonce « l’opération de désistements massifs » mise en place afin d’empêcher une plus grande représentation du RN à l’Assemblée nationale. LP/Fred Dugit

    À trois jours du second tour des élections législatives, Marine Le Pen y croit encore. « Le RN a encore la capacité d’avoir la majorité absolue », affirme la cheffe du Rassemblement national ce jeudi sur RMC et BFMTV, qui espère mobiliser les électeurs abstentionnistes. Lors du premier tour, l’abstention a atteint 33,29 % d’après les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur.

    Marine Le Pen a décoché ses flèches envers le Nouveau Front populaire (NFP). Elle dénonce « l’opération de désistements massifs » mise en place afin d’empêcher une plus grande représentation du RN à l’Assemblée nationale. « Le peuple est majeur on ne peut pas lui tordre le bras dans le dos comme font les partis en retirant les candidats », dénonce la députée du Pas-de-Calais réélue au premier tour.

    De nombreux candidats, à commencer par ceux du NFP, ont annoncé leur retrait alors qu’ils étaient placés en troisième position, conformément à la consigne édictée par l’alliance de gauche dès le soir du premier tour. Du côté de la majorité sortante, les consignes ont été à géométrie variable dans les circonscriptions.



    L’élue ne croit pas à une grande coalition de la gauche, du centre et de la droite, une « alliance contre nature ». « C’est le grand rêve d’Emmanuel Macron : former un parti unique pour conserver le pouvoir contre la volonté du peuple mais sur quel projet ? » s’interroge-t-elle. Pour elle, le programme politique serait à dominante LFI et Jean-Luc Mélenchon : « fin de la loi anti-squats, régularisation des clandestins… », égraine-t-elle. Les Français ont « le choix entre le bourbier ou la majorité absolue pour le RN », répète-t-elle.

    Marine Le Pen reconnaît une ambiance de campagne « terrifiante » dont elle rend responsable « l’extrême gauche ». Plusieurs candidats et militants de tous bords ont été agressés. L’équipe de Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, a été agressée mercredi soir lors d’une opération de collage dans les Hauts-de-Seine. La fondatrice du RN fait une promesse : le futur gouvernement d’extrême droite, s’il est formé, ne « mettra pas une cible dans le dos » aux partis d’opposition.

    « Des propos maladroits » de certains candidats

    Plusieurs candidats du RN ont été épinglés pour leurs déclarations sulfureuses. « Il y a des propos inadmissibles qui entraîneront des sanctions, reconnaît Marine Le Pen, mais d’autres sont des maladresses. » Paule Veyre de Soras, candidate en Mayenne qualifiée pour le second tour, s’était défendue d’être raciste expliquant avoir « comme ophtalmo un juif et j’ai comme dentiste un musulman ».

    « C’est maladroit mais objectivement ce n’est pas une preuve de racisme », balaye Marine Le Pen qui défend la plupart de ses candidats. « Ce sont des braves gens qui se présentent. L’Assemblée nationale n’est pas à l’image de l’ENA (l’École nationale de l’administration qui forme les hauts fonctionnaires) mais elle doit être à l’image de la France », poursuit-elle. En revanche, le candidat en Alsace qui a jugé que « le point de détail de l’histoire » de Jean-Marie Le Pen n’est pas un propos antisémite sera convoqué par le parti en vue d’une sanction.