C’est quoi, le réchauffement climatique ? 25 questions-réponses pour tout comprendre

Petit tour des fondamentaux pour tout savoir de la crise climatique, sa nature, ses conséquences, et nos marges de manœuvre, à l’occasion de la COP28.

L'activité humaine (ici, une photo de la centrale de Neurath, en Allemagne, prise ce mardi), est la première responsable du dérèglement du climat. AFP/Ina Fassbender
L'activité humaine (ici, une photo de la centrale de Neurath, en Allemagne, prise ce mardi), est la première responsable du dérèglement du climat. AFP/Ina Fassbender

    Si une poignée d’irréductibles persistent à contester l’incontestable responsabilité humaine dans le péril climatique actuel, il n’y a plus grand monde pour douter de son existence, après deux années de météo sens dessus dessous, y compris dans nos régions tempérées. Mais pour combattre un phénomène, il ne faut pas seulement l’accepter, il faut le comprendre. Quand a démarré ce réchauffement ? Quels en sont les ressorts précis ? Quelles sont ses conséquences sur la météo ? Et sur la biodiversité ? Peut-on enfin atténuer son impact ? Et à quoi servent vraiment les conférences sur le climat, les fameuses COP dont la 28e édition s’ouvre cette semaine à Dubaï ? Voici une petite foire aux questions, avec nos réponses simples mais pas simplistes.

    1. Qu’appelle-t-on réchauffement climatique ?

    Commençons par le commencement : la température moyenne de l’air à la surface de la Terre a tendance à augmenter depuis plusieurs décennies, à la fois à l’échelle planétaire mais aussi dans chaque région du globe. Depuis la période préindustrielle (1850-1900), elle a grimpé d’environ 1,1 °C au niveau mondial et d’1,7 °C en France, par exemple. La plus grande partie de cette hausse date des soixante dernières années. On parle donc de réchauffement, mais c’est en fait toute une transformation du climat qui est à l’œuvre.

    2. Réchauffement, dérèglement, changement : comment faut-il l’appeler ?

    Cette hausse des températures moyennes accroît la fréquence et/ou l’intensité des phénomènes météo extrêmes, tels que des canicules et des sécheresses mais aussi des tempêtes, des inondations, et même des vagues de froid ! C’est pour cette raison que de nombreux scientifiques préfèrent parler de « changement » ou de « dérèglement climatique », afin d’englober plus large que le simple « réchauffement ». L’expression « changement climatique » (ou « climate change », en anglais) est d’ailleurs utilisée par les Nations unies, par exemple.

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    3. Le climat s’est-il déjà réchauffé avant ?

    Bien sûr. Notre monde a déjà été plus chaud et plus froid qu’aujourd’hui. Rien que sur les 400 000 dernières années, les variations astronomiques ont produit 4 cycles à peu près identiques, pendant lesquels il a fait assez froid (en moyenne 5 °C de moins qu’aujourd’hui), puis nettement plus chaud pendant 10 000 à 20 000 ans », explique le spécialiste du changement climatique et de l’énergie Jean-Marc Jancovici. La température a donc bel et bien subi des hauts et des bas au fil du temps. « Depuis la disparition des dinosaures, à la fin de l’ère secondaire, il y a 67 millions d’années, il semble qu’il ait fait généralement plus chaud que maintenant, avec une moyenne qui a pu être jusqu’à 10 °C plus élevée qu’aujourd’hui. Mais la variation ne s’est pas faite sur un siècle ! »

    4. À quelle vitesse les températures augmentent-elles ?

    Le réchauffement climatique n’est donc pas qu’une question de degrés, c’est surtout une question de vitesse. Le climat est en effet en train de changer à un rythme jamais vu depuis au moins 2 000 ans, comme le montre le graphique ci-dessous, produit par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), et paru en 2021. Néanmoins, le réchauffement n’accélère pas au niveau mondial ces dernières décennies, même si ces conséquences sont de plus en plus visibles.

    5. Qu’est-ce qui provoque ce réchauffement, cette fois-ci ?

    Le changement climatique peut être un processus naturel dans lequel la température, les précipitations, le vent et d’autres éléments varient sur des siècles. Mais nous assistons aujourd’hui à un réchauffement rapide sans précédent dû aux activités humaines, principalement lié aux émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles.

    6. Comment fonctionne l’effet de serre ?

    Les émissions croissantes de gaz à effet de serre dues à l’activité humaine agissent comme une couverture enroulée autour de la terre, emprisonnant la chaleur du soleil et augmentant les températures. Parmi les exemples de gaz à effet de serre figurent le dioxyde de carbone et le méthane, qui proviennent de la combustion de fossiles tels que l’essence pour conduire une voiture ou le charbon pour chauffer un bâtiment. Le défrichement des terres et des forêts peut également libérer du dioxyde de carbone. Les décharges de déchets sont une autre source. L’énergie, l’industrie, l’agriculture, et notamment l’élevage, et l’élimination des déchets comptent parmi les principaux émetteurs.

    7. L’humain est-il forcément le responsable ?

    En 2001, le Giec confirmait dans son troisième rapport d’évaluation l’origine anthropique du réchauffement, et donc l’impact de nos émissions massives de gaz à effet de serre sur le climat. Il estimait alors que l’élévation de température enregistrée depuis un siècle était déjà, pour une large part, très probablement le début de ce processus. Les concentrations de gaz à effet de serre sont à leur plus haut niveau depuis 2 millions d’années et continuent d’augmenter. En conséquence, la Terre est environ 1,1 °C plus chaude qu’elle ne l’était au XIXe siècle et la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée. La trajectoire actuelle de nos émissions de dioxyde de carbone pourrait augmenter la température mondiale jusqu’à 4,4 °C d’ici la fin du siècle.

    8. Pourquoi certains le contestent ?

    En France, 18 % de l’opinion publique conteste l’origine anthropique du dérèglement climatique, selon l’Agence de la transition écologique. Plusieurs types d’arguments sont brandis. Si on laisse de côté le scénario complotiste du mensonge d’État, qui n’a jamais été étayé, certains avancent le caractère cyclique, normal et donc non grave du phénomène, battu en brèche par l’intégralité des rapports du Giec.

    Autre idée qui circule, et de plus en plus : le réchauffement est réel mais les activités humaines n’en seraient pas à l’origine, nos émissions de gaz à effet de serre étant régulées et absorbées par les écosystèmes. Qu’en penser ? Les océans et forêts ont effectivement une capacité d’absorption du CO2, mais pas suffisamment grande pour tout compenser et changer la donne.

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    D’autres, enfin, mettent en avant la complexité de la science climatique pour mettre en doute les modèles du Giec. C’est le cas du Nobel de physique John Clauser, spécialiste de la physique quantique. Ces dernières années, dans la foulée de la crise sanitaire, une contestation plus idéologique du réchauffement, portée par la méfiance envers l’État, a également percé, notamment dans les milieux conservateurs.

    9. Quels sont les scénarios d’augmentation de température à venir ?

    Le dernier rapport du Giec, encore lui, présente cinq trajectoires. Les deux scénarios d’émissions élevées et très élevées nous envoient à une température moyenne de +3,6 °C et + 4,4 °C (par rapport à l’époque préindustrielle) en 2100. À l’opposé, on a deux scénarios d’émissions faibles et très faibles, prévoyant une augmentation de température de 1,8 °C ou de 1,4 °C, moyennant une coupe drastique dès cette décennie. Au milieu, un scénario intermédiaire qu’on appelle « business as usual » (« si rien ne change »), anticipe +2,7 °C en 2100. Ce sont des hypothèses réalistes dont se servent les scientifiques pour évaluer les effets sur le niveau de la mer, les risques de feux de forêts, la qualité de nos récoltes,… Il ne s’agit pas de chemins obligatoires, dans le sens où l’on peut très bien aboutir à un réchauffement global de +1,9 °C comme de + 3,8°C.

    10. Quelles sont les conséquences concrètes sur le climat ?

    On craint selon l’ampleur du réchauffement des vagues de chaleur et canicules plus nombreuses. Les saisons chaudes seront plus longues, les saisons froides plus courtes. Mais il n’y a pas que la température : comme l’atmosphère réchauffée peut contenir plus d’humidité dans l’air, le cycle de l’eau se verra bouleversé : les précipitations augmenteront aux hautes latitudes, alors qu’une baisse est projetée dans une grande partie des régions subtropicales. Les moussons pourraient être transformées. Une étude publiée le 27 novembre dans le Journal of Climate confirme que « l’intensité et la fréquence des fortes pluies augmentent de façon exponentielle avec chaque hausse du réchauffement mondial », affirmant même que ces conséquences « pourraient être bien pires que nous le pensions ».

    11. Quelles régions seront les plus touchées ?

    Le réchauffement ne sera pas du même ordre pour tout le monde. Il est plus prononcé sur les terres émergées que sur l’ensemble du globe, et, dans l’Arctique par exemple, il est au moins deux fois plus rapide. Les hausses les plus fortes de précipitations surviendront dans les latitudes élevées comme le nord du Canada. Près de l’équateur, les scientifiques envisagent plutôt des pluies moins abondantes. En France, le Nord, la Bretagne comme les outre-mer, aidés par l’effet de la mer, seront moins réchauffés que le reste du pays. Autre spécificité, dans les villes, la hausse du thermomètre du fait des îlots de chaleur pourrait être plus rapide.



    12. Pourquoi la biodiversité est-elle menacée ?

    Perturbation des écosystèmes, acidification des océans, suppression d’espèces ou au contraire prolifération d’autres… Le réchauffement climatique perturbe et menace le monde du vivant. Vingt à 30 % des espèces animales et végétales sont menacées d’extinction ou déjà en déclin alarmant. Dans de nombreuses régions du globe, la production agricole est en baisse en raison de sécheresses accrues, de la migration de ravageurs et de maladies, des incendies… Le réchauffement contribue aussi à des risques sanitaires accrus notamment en raison de l’avancée d’insectes vecteurs de maladies.

    13. Faut-il craindre des phénomènes extrêmes ?

    Cette catégorie regroupe à la fois les événements climatiques très prononcés sur une longue période d’au moins plusieurs semaines, comme les sécheresses, mais aussi ceux très violents sur une plus courte durée, comme les vagues de chaleur, les tempêtes ou encore les inondations. Tous ces phénomènes extrêmes « se manifestent désormais à un rythme jamais vu et qui va s’accélérer avec le réchauffement de la planète », anticipe l’Organisation météorologique mondiale. Plutôt que de les craindre, il vaut mieux anticiper et chercher à mieux s’y préparer.

    14. La météo de tous les jours est-elle déjà impactée par le réchauffement ?

    Il faut bien distinguer le climat et la météo. La température moyenne a tendance à grimper au fil des années : c’est le climat. Mais il peut faire, chaque jour, plus ou moins chaud par rapport à ces valeurs moyennes et habituelles pour saison : c’est la météo. Autrement dit, on peut toujours vivre des vagues de froid dans un climat qui se réchauffe. Simplement, celles-ci sont de moins en moins intenses et fréquentes. À l’inverse, les vagues de chaleur sont de plus en fortes et régulières. C’est en cela que notre météo est déjà impactée par le réchauffement climatique.

    15. Pourquoi le réchauffement va-t-il mécaniquement provoquer une montée des eaux ?

    Pour deux raisons principales. La première, c’est que le réchauffement climatique fait progressivement fondre la glace de mer (banquise) et la glace de terre (calottes et glaciers). Dans ce deuxième cas, l’eau douce fondue qui en découle plonge dans les océans, et fait donc monter leur niveau. La deuxième raison vient du fait que la température de l’eau grimpe en raison du réchauffement, comme celle de l’atmosphère. Du coup, le précieux liquide se dilate : il prend davantage de place, contribuant aussi à faire grimper le niveau de la mer. D’ici la fin du siècle, la hausse pourrait atteindre entre 30 cm et 1 m en moyenne dans le monde, selon les scénarios du Giec.

    16. Quels sont les engagements actuels des États ?

    La feuille de route des États, aujourd’hui, prévoit pour 2030 un niveau des émissions de gaz à effet de serre (GES) inférieur de 2 % à celui de 2019. Bien loin de l’objectif préconisé par les scientifiques, soit -43 %. De plus en plus de pays promettent d’atteindre au milieu du siècle la neutralité carbone - cela consiste à réduire au maximum les émissions et compenser celles existantes, en plantant de nouveaux arbres par exemple. C’est le cas de la France.

    17. Sur quoi les États sont-ils principalement en désaccord ?

    Sur deux questions qui sont précisément au cœur de la COP de Dubaï. Premièrement, la sortie des fossiles : tout le monde ne désire pas un accord mondial, pourtant jugé nécessaire, sur l’élimination progressive des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole). L’objectif de triplement de la production d’énergies renouvelables d’ici à 2030, poussé notamment pas les États-Unis et les Émirats arabes unis, ne fait pas plus l’unanimité.

    Deuxième gros point de clivage : le Nord et le Sud s’écharpent sur la question du financement de l’aide au plus pauvres. C’est-à-dire le principe d’accorder des financements nécessaires aux pays du Sud, historiquement peu responsables, pour leur permettre de s’adapter aux impacts des dérèglements climatiques. En 2009, les pays riches et industrialisés ont promis d’octroyer 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Mais cette promesse peine à voir le jour.

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    18. Quels sont les engagements et la position de la France ?

    Notre pays s’est engagé à ne pas rejeter plus de gaz réchauffant qu’il n’est capable d’en absorber par ses forêts par exemple d’ici 2050. Pour atteindre cette neutralité carbone, il faudrait diviser par six les émissions par rapport à 1990. C’est loin d’être fait. L’État français a d’ailleurs déjà été condamné pour « inaction climatique », les juges ayant estimé qu’il n’avait pas respecté ses propres engagements sur la période 2015-2018. À Dubaï, la délégation française a prévu de porter le triplement des capacités renouvelables dans le monde d’ici 2030 ; celui du nucléaire d’ici 2050, la fin des financements privés pour des centrales à charbon et la préservation des puits de carbone (océan, forêt, prairies,… ).

    19. À quoi servent les COP ?

    À rien, diront les plus caustiques. À parler, discuter et négocier des objectifs partagés entre États, ce qui n’est pas rien, rétorqueront les plus optimistes. Chaque année depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992 - sauf en 2020 à cause de la pandémie de Covid - la COP permet en tout cas à tous les projecteurs de se braquer sur la cause environnementale. Deux accords majeurs marquent l’histoire de ces COP : le protocole de Kyoto en 1997, qui obligeait les pays à réduire de 5,2 % les émissions de gaz à effet de serre dans le monde d’ici 2020 par rapport à 1990, et l’accord de Paris signé en 2015, qui enjoint les pays à mettre tout en œuvre pour limiter le réchauffement planétaire sous la barre de 1,5 degré. Des promesses qui, une décennie plus tard, ont rarement été tenues.

    20. C’est quoi, le Giec ?

    Incontournable, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est un organisme créé en 1988 qui réunit près de 200 scientifiques bénévoles chargés d’éclairer la société civile et les gouvernements sur les questions du changement du climat et ses conséquences. Ces experts se répartissent en trois groupes de travail qui publient chacun des rapports sur le processus du changement climatique, ses impacts et l’adaptation à ce changement et, enfin, les moyens d’en atténuer les effets. Imaginé comme une source d’information indépendante compilant la littérature scientifique disponible, le Giec est peu à peu devenu l’épouvantail des climatosceptiques.

    21. Peut-on inverser le réchauffement ?

    Si le monde entier s’arrêtait dans un délai extrêmement court d’émettre des gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait être entravé, jugent les climatologues. Autant dire que la réponse est non, tant les activités humaines sont aujourd’hui émettrices et les engagements pris par les États ne sont pas tenus. Par ailleurs, certaines dynamiques déjà enclenchées sont irréversibles, comme l’élévation du niveau de la mer « en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires », selon le dernier rapport du Giec.



    La fonte des calottes est l’exemple parfait du cercle vicieux : non seulement l’eau douce fondue fait monter le niveau de la mer, mais la diminution de la surface de glace entraîne une diminution de sa capacité à renvoyer une partie des rayons solaires vers l’espace, et donc une augmentation du réchauffement. Enfin, de nombreux observateurs s’accordent à dire que si les avancées technologiques sont réelles pour lutter contre les émissions de gaz à effets de serre, l’idée qu’une invention encore à naître qui nous sortirait, seule, de l’ornière, relève de la technolâtrie.

    22. Peut-on atténuer le réchauffement ?

    Inverser la courbe paraît hors de portée à court terme, mais limiter son impact est encore possible, si des décisions importantes sont prises pour cette décennie : « Si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C, il faudrait avoir réduit de 48 % nos émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019 », établit notamment le Giec dans son dernier rapport. Transition vers l’électrique, réduction de la consommation de viande… Les leviers sont multiples et impliquent de véritables bascules dans la manière dont on se déplace, dont on se loge, ou encore dont on mange, la manière dont on produit et dont on consomme les biens. Attention toutefois, les tendances actuelles ne sont pas du tout compatibles avec la stabilisation du réchauffement, selon le Giec.

    23. Peut-on s’adapter au réchauffement ?

    C’est la grande nouveauté cette année, en tout cas en France. Pour la première fois, le gouvernement, en l’occurrence le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, a annoncé qu’il fallait se préparer d’ici 2100 en métropole à une élévation de 4 °C de la température depuis 1900, ce qui correspond à une hausse de 3 °C au niveau mondial. Constat rare pour un responsable politique en place, car il est aussi un aveu d’impuissance. Mais comment s’adapter, concrètement ? En rendant plus résilientes aux futurs aléas les infrastructures (végétalisation, isolation, ventilation), les populations (formation, assurance…) et encore les entreprises.

    24. La planète va-t-elle devenir inhabitable ?

    Non. Même si les théories de l’effondrement sont à la mode, la situation est suffisamment sérieuse pour ne pas sombrer dans le catastrophisme. Une étude inédite, publiée au printemps dernier, a mesuré pour la première fois avec précision les effets du réchauffement sur la mortalité de certaines populations. Sur la base d’une population mondiale estimée à 9,5 milliards d’individus en 2100, les chercheurs estiment qu’en cas de réchauffement climatique limité à + 1,5 °C, 15 % ou un sixième de la population mondiale se retrouverait, d’ici la fin du siècle, en danger, c’est-à-dire soumise à des températures particulièrement élevées.



    À +2,7 °C, le scénario le plus probable en tenant compte des « politiques actuelles », le taux passerait à 22 % de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes. Dans un scénario encore plus pessimiste, à + 3,6 °C ou même + 4,4 °C, « la moitié de la population mondiale serait concernée ».

    25. Que faut-il dire aux enfants ?

    La vérité… avec pédagogie, bien sûr. Quels que soient les scénarios, la génération qui vient subira tout au long de son existence les conséquences de ce dérèglement climatique. Et devra donc s’y adapter.