Avec IBM, Paris-Saclay étoffe son écosystème tourné vers l’innovation

Le groupe américain a inauguré ce lundi ses premiers locaux sur le territoire en présence de deux ministres. Un prochain bâtiment accueillera d’ici deux ans un centre de co-innovation avec 350 collaborateurs qui se pencheront sur l’IA.

 Orsay, le 8 avril 2019. IBM a inauguré ses premiers locaux sur le plateau de Saclay. D’ici deux ans, un bâtiment encore plus grand sortira de terre avec 350 collaborateurs qui travailleront sur la co-innovation.
Orsay, le 8 avril 2019. IBM a inauguré ses premiers locaux sur le plateau de Saclay. D’ici deux ans, un bâtiment encore plus grand sortira de terre avec 350 collaborateurs qui travailleront sur la co-innovation. LP/Cécile Chevallier.

    « Le plateau de Saclay est un des endroits où va naître la prochaine vague de l'Intelligence artificielle (IA). C'est donc important pour nous d'y être présent. » Ce lundi, IBM a inauguré ses premiers locaux à Orsay en présence de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, et de Cédric O, tout nouveau secrétaire d'Etat au numérique.

    Une première étape avant que ne sorte de terre d'ici deux ans un centre de co-innovation en IA avec 350 collaborateurs. « Nous développerons et piloterons en France, et particulièrement depuis Paris-Saclay, plusieurs projets d'envergure mondiale », annonce Nicolas Sekkaki, président d'IBM France.

    Dans les premiers bureaux du groupe pour l'instant assez modestes, les salariés de la multinationale travaillent déjà sur des projets très ambitieux. « Nous développons l'imagerie médicale en 3D notamment pour les cancers du foie, décrit un ingénieur. L'enjeu est non pas de remplacer mais d'aider les radiologues à détecter tous les cas, à augmenter le nombre de diagnostics, à optimiser leur pratique. »

    Orsay, le 8 avril 2019. IBM a déjà lancé la construction de son futur centre de co-innovation où 350 collaborateurs se pencheront sur l’IA.
    Orsay, le 8 avril 2019. IBM a déjà lancé la construction de son futur centre de co-innovation où 350 collaborateurs se pencheront sur l’IA. LP/Cécile Chevallier.

    Un peu plus loin, des collègues se penchent aussi sur l'IA pour la détection de fraude, la protection des consommateurs, gérer les greffes d'organes en proposant un meilleur routage… « L'IA, que nous traduisons plus par intelligence augmentée, se doit d'être au service de la société, estime Nicolas Sekkaki. C'est pour cette raison que nous développons des missions pour permettre aux entreprises de l'utiliser. Pour notre futur centre de co-innovation, nous avons senti que Paris-Saclay était un territoire intéressant car il se passe quelque chose de particulier. Un écosystème avec de la recherche publique, privée, des institutions académiques, des sociétés… »

    Le plateau de Saclay étoffe son vivier de grandes entreprises

    Exactement ce qu'applaudit Frédérique Vidal. « À Saclay, il y a un écosystème exceptionnel qui va de la recherche fondamentale à son application en passant par le processus d'industrialisation, se réjouit la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Le succès attirant le succès, son attractivité se construit avec de tels événements que l'inauguration d'IBM. »

    Effectivement, petit à petit, le plateau de Saclay accueille de grandes entreprises après avoir conquis universités et grandes écoles. Après Danone qui a déjà établi son centre de recherches pour les boissons dès 2002, EDF qui s'est implanté en 2015, d'autres grands groupes arrivent à Paris-Saclay : dès cette année, Total implantera ses premières équipes avant son futur centre de recherche et développement (R & D) en 2022, puis Servier établira ses laboratoires en 2021.

    « L'ambition du plateau de Saclay est de faire émerger quelque chose de complet par rapport au monde du XXIe siècle, résume Cédric Villani, député (LREM) de la 5e circonscription. La pointe de l'enseignement, de la recherche et de l'industrie, sans oublier les questions de bien-être et de l'alimentation avec son volet agricole. »