Sermaise, « le village le plus pollué de France » raconté dans un documentaire diffusé ce samedi à Dourdan

Depuis 50 ans, ce village vit sous la menace de 2 000 fûts toxiques enterrés sur le site de l’ancienne usine Gerber. Le collectif Orbia milite pour transformer ce « désastre écologique en réussite d’aménagement ».

Sermaise, mardi 12 avril 2022. François Le Theule, propriétaire du moulin de la Mercerie et d'une partie du site pollué par l'entreprise Gerber, se bat pour donner un nouvel avenir à cette parcelle de 4 ha. Il témoigne dans le documentaire diffusé ce samedi après-midi au cinéma Le Parterre de Dourdan. LP/Florian Garcia
Sermaise, mardi 12 avril 2022. François Le Theule, propriétaire du moulin de la Mercerie et d'une partie du site pollué par l'entreprise Gerber, se bat pour donner un nouvel avenir à cette parcelle de 4 ha. Il témoigne dans le documentaire diffusé ce samedi après-midi au cinéma Le Parterre de Dourdan. LP/Florian Garcia

    « À 40 km de Paris, depuis 50 ans, des citoyens luttent pour la dépollution du site et tentent de mobiliser les autorités, décennies après décennies. Découvrez l’histoire du village le plus pollué de France. » Sur fond de musique à suspense plaquée sur des images d’archives, c’est ainsi que démarre la bande-annonce du documentaire « Pollution Sermaise ! ». Ce documentaire de 53 minutes sera diffusé ce samedi 22 juin à 14 heures au cinéma le Parterre à Dourdan.



    « Il a pour vocation de relater les événements relatifs à la pollution de notre territoire, il y a maintenant plus de 50 ans, sur le site de l’ancienne entreprise des produits chimiques du Hurepoix, indique le collectif Orbia, qui s’est constitué en 2022 sous l’impulsion de l’association Sermaise environnement. Mais aussi à faire bouger les lignes et convaincre enfin nos élus de se saisir de ce désastre écologique pour le transformer en une réussite d’aménagement du site. Possiblement en un parc municipal, au bord de l’Orge, en plein centre bourg de Sermaise, accessible via une voie verte, pour le plus grand plaisir des promeneurs et des habitants. »

    Des entretiens avec les acteurs de l’époque

    Constitué d’entretiens de personnalités contemporaines des événements et d’images d’archives, le documentaire réalisé par Hugo Bariller vise à revenir sur les raisons qui font que l’on qualifie toujours Sermaise de « village le plus pollué de France ».

    En 1934, une usine de savon s’installe sur une parcelle de 4 ha dans cette commune du sud de l’Essonne, située près de Dourdan. Dans les années 1960, cette société familiale obtient l’autorisation de traiter des solvants, mais sans capacité de stockage, les fûts sont entreposés à même le sol. À partir des années 1970, les plaintes des riverains affluent. Face à la mobilisation d’associations environnementales, le préfet de l’époque ordonne l’évacuation des fûts pleins. Une majorité est alors enterrée. L’entreprise cesse toute activité dans les années 1980, et les autorités demandent que les fûts soient recouverts. Les premières traces de pollution au tétrachlorure de carbone, un solvant très dangereux, sont détectées en 1983.

    Le collectif Orbia se bat pour « un projet de renaturation »

    En 1984, la station de captage des eaux potables de Sermaise est fermée, celle de Saint-Chéron le sera en 1992 à cause de la pollution qui touche les nappes phréatiques. En 1992, plus de 3 600 fûts sont excavés et des aménagements hydrauliques sont réalisés. Mais au début des années 2000, de nouvelles études montrent qu’environ 2000 fûts restent enterrés sur le site.

    Ayant repris le flambeau de plusieurs associations écologistes locales, le collectif Orbia se bat pour « un projet global de renaturation ». « La friche industrielle du lieu-dit du Moulin de la mercerie pourrait être cédée à la collectivité territoriale, en charge de son aménagement, avec la garantie d’une dépollution par les services de l’État », souhaite le collectif. Entrée 5 euros, réservation sur le site https://www.cinemaleparterre.fr/