Ce métier recrute : mécanicien auto

À son compte ou dans un garage, le métier est accessible dès le CAP. Mais les plus motivés peuvent pousser jusqu’au BTS, voire à la licence professionnelle.

Un CAP suffit pour entrer dans la vie active et même pour ouvrir sa propre entreprise. Istock
Un CAP suffit pour entrer dans la vie active et même pour ouvrir sa propre entreprise. Istock

    À tous ceux qui aiment démonter un moteur, résoudre les énigmes de la mécanique et satisfaire un client qui repart en confiance au volant de sa voiture, le métier de mécanicien auto est grand ouvert. Sans aucun risque de chômage. La filière de la maintenance automobile recrute 15 000 personnes par an, dont 2 500 jeunes issus des différents cursus, et dénombre 8 000 postes non pourvus, selon l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA).

    Le candidat à cette profession rejoindrait l’armée des 97 515 mécaniciens et techniciens qui œuvrent en France, presque tous en CDI (96 % des salariés bénéficient d’un tel contrat).

    Pour cela, quelques qualités se révèlent indispensables, outre une appétence évidente pour la mécanique. « Il faut avoir un goût pour la recherche afin de poser un diagnostic, être consciencieux et méticuleux, avoir le souci de bien faire. Enfin, se montrer à l’aise avec la clientèle à qui l’on doit parfois expliquer son intervention », énumère Niluphar Ahmadi, du service ingénierie des certifications à l’ANFA.

    « Il est nécessaire aussi d’être animé par une soif de connaissances techniques, insiste Yoan Coutinho, chef de travaux au centre de formation d’apprentis (CFA) de l’Aforpa, à Guyancourt (Yvelines). Et nous leur répétons aussi : vous avez la sécurité d’une personne entre vos mains. »

    Dès l’âge de 15 ans

    Le métier reste assez physique. « Mais nous disposons aujourd’hui d’outils facilitateurs qui permettent de réaliser en 2 heures ce qui en prenait 4 auparavant », souligne Niluphar Ahmadi. Et les femmes sont les bienvenues. « Nous comptons 4 à 5 % de jeunes filles dans nos effectifs, indique Yoan Coutinho, de l’Aforpa. Les entreprises qui ont joué le jeu sont très satisfaites d’accueillir des femmes car elles sont méticuleuses, consciencieuses, organisées. Et les employeurs apprécient leur contact client. »



    Pour s’y mettre, pas besoin d’attendre sa majorité. Les formations sont accessibles dès l’âge de 15 ans, à la sortie du collège. Un CAP suffit pour entrer dans la vie active et même ouvrir sa propre entreprise !

    Les élèves peuvent opter pour un lycée professionnel ou l’apprentissage en CFA. Dans ce dernier cas, la formation se déroule en alternance : une semaine sur les bancs du centre, la suivante en entreprise. « Vous pouvez décrocher un CAP maintenance des véhicules en 2 ans, un bac pro en 3 ans, puis un BTS en 2 ans, expose Yoan Coutinho. Il existe, entre le bac pro et le BTS, un titre à finalité professionnelle technicien expert après-vente auto (TEAVA). Et on peut pousser jusqu’à la licence organisation et management des services de l’automobile. »

    Sans oublier les certificats de branche délivrés par des organismes comme l’ANFA. « Avec ceux-ci, il y a davantage de pratique, de maîtrise du geste. On passe plus de temps en atelier, ils favorisent une insertion rapide et fournissent des compétences additionnelles au candidat qui a un CAP », détaille Niluphar Ahmadi.

    En 2030, huit voitures sur dix seront encore thermiques

    Concrètement, les tâches confiées aux titulaires de ces différents diplômes ne sont pas les mêmes. « Avec un CAP, on va faire de l’entretien courant, de la grosse mécanique avec de l’aide et un peu de contrôle électrique (charge de la batterie, éclairage…). Tandis qu’avec un bac pro, on réalise la grosse mécanique en autonomie, un peu de diagnostics avec un expert en appui. L’auto évolue, avec les voitures à faibles rejets, les électriques, c’est pourquoi nous conseillons aux étudiants d’aller plus loin que le CAP. Demain, il faudra savoir changer un pack batterie complet de voiture électrique… ».

    Pour l’instant, il n’existe pas de formation entièrement consacrée à l’entretien de ces derniers véhicules. « Il faut avoir un peu plus qu’un bac pour cela, prévient Yoan Coutinho. Aujourd’hui, ce sont les constructeurs qui forment leurs propres techniciens spécialisés dans les voitures électriques. Il y a beaucoup de spécificités propres aux marques et aux modèles ». Néanmoins, avec le titre TEAVA, « nous délivrons un avis favorable à l’intervention sur véhicules électriques, précise le chef de travaux. Après, il faut encore que le salarié obtienne une habilitation de son employeur, et celle-ci ne le suit pas toute sa carrière, il faut la renouveler. »

    Les professionnels de la formation s’accordent à dire que la filière accompagne une transition progressive. Car les moteurs traditionnels ont encore de beaux jours devant eux. « L’âge moyen du parc automobile français est de 10,6 ans, rappelle Nilufar Ahmadi. En 2030, huit voitures sur dix seront encore thermiques. »

    À vous de jouer : informations supplémentaires à propos des formations et des métiers sur www.anfa-auto.fr ; www.metiers-services-auto.com ; www.aforpa.fr.

    Il embauche

    Paulo Monteiro, Patron de Diag Auto Services

    À la tête d’un garage multimarques membre du réseau de l’équipementier Bosch, à Crosne (Essonne), Paulo Monteiro souhaite étoffer son équipe. « Nous sommes 12 mais nous devrions atteindre un effectif de 14, je cherche un mécanicien et un commercial », indique-t-il.

    Le profil. « Je viens de recruter un jeune mécanicien sorti de bac pro, maintenant j’ai besoin de quelqu’un qui affiche une dizaine d’années d’expérience. D’habitude, je ne prends que des bacs pro, très peu de CAP, car le niveau de technicité dans l’automobile a beaucoup monté. Mais avec une telle ancienneté, le diplôme n’est pas nécessaire. Le poste est en CDI. » Attention ! Le patron prévient que la fonction reste éprouvante. « Ça reste un métier dur, physique, on est dans l’effort. Et ils n’ont pas le droit à l’erreur, c’est une question de sécurité. »

    La rémunération. « Le salaire dépend des capacités, de l’expérience, du CV. En sortie d’école, ça démarre à 2000 euros brut. Mais pour le profil confirmé que je recherche, nous sommes dans une fourchette de 2 500 euros à 2 800 euros brut. »

    L’évolution. « C’est au bon vouloir de chacun. La progression, c’est devenir technicien. Et de toute façon, je veux que le personnel suive au minimum une à deux formations par an. Il faut maîtriser les nouvelles technologies. C’est d’autant plus important que nous sommes agréés pour les véhicules hybrides électriques depuis 2013. Mais en dehors de ce domaine-ci, la technique ne cesse d’évoluer ; on le voit par exemple pour les boîtes de vitesses qui sont de plus en plus automatiques, dans les nouveaux systèmes d’injection essence. »

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Courbevoie
    ISTEC
    Commerce / Gestion / Management
    Paris
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully