Marche silencieuse à Nanterre samedi : la mère de Nahel appelle au « calme » et au « recueillement »

Mounia Merzouk, maman de l’adolescent abattu en juin 2023 par un policier, organise un rassemblement ce samedi. Elle appelle les participants à la plus grande retenue, en cette veille du premier tour des élections législatives anticipées.

Nanterre (Hauts-de-Seine), le 19 novembre 2023. Un an après la mort de son fils, Mounia Merzouk organise un défilé calme en mémoire de Nahel. LP/Olivier Arandel
Nanterre (Hauts-de-Seine), le 19 novembre 2023. Un an après la mort de son fils, Mounia Merzouk organise un défilé calme en mémoire de Nahel. LP/Olivier Arandel

    « J’appelle au calme, à la dignité et au recueillement. » Ce vendredi, Mounia Merzouk, contactée par Le Parisien, martèle à nouveau ses mots d’ordre, à la veille de la marche qu’elle organise, ce samedi, à Nanterre (Hauts-de-Seine), un an après la mort de son fils unique. Le 27 juin 2023, Nahel, 17 ans, avait été abattu par un policier, après un refus d’obtempérer. Ce drame avait provoqué une flambée de violences urbaines dans toute la France, les plus graves depuis 2005.

    Comme elle l’avait annoncé le 21 juin dans nos colonnes, Mounia appelle à une « marche silencieuse » dédiée à la mémoire de Nahel. En cette veille du premier tour des élections législatives anticipées, soumise au silence électoral, personne ne sera autorisé à s’exprimer. À l’exception de Mounia, et des « copains de Nahel », s’ils le souhaitent, insiste l’organisatrice. « Je demanderai que la justice fasse son travail. Dans le mot justice, il y a juste », glisse Mounia. Elle appelle les participants à la plus grande retenue. « Cette marche, c’est pour Nahel. Et uniquement pour Nahel », exhorte-t-elle.

    « Exigence de justice »

    Contactée, la préfecture des Hauts-de-Seine indique avoir « bien réceptionné la déclaration préalable du rassemblement ». « Il n’y a pas de motif pour l’interdire, il aura bien lieu », annonce cette source préfectorale ce vendredi. Le parcours a été modifié. Le cortège se retrouvera à 14 heures à l’esplanade Charles-de-Gaulle – et non au 74, avenue Pablo-Picasso, comme initialement prévu. Il s’ébranlera ensuite en direction du boulevard Pesaro, avant de terminer sa déambulation place Nelson-Mandela, à l’endroit où la Mercedes jaune vif conduite par Nahel a fini sa course, le jour des faits.

    Le maire (DVG) de Nanterre, Raphaël Adam, élu en octobre à la suite de Patrick Jarry, sera présent à la marche si « la maman [de Nahel le] souhaite », souligne-t-on dans son entourage. « Je n’oublie aucun des mots de Patrick Jarry qui a porté, nuits et jours, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, la voix des Nanterriens et notre exigence de justice. Pour Nahel. Mais, aussi, pour toute la jeunesse de Nanterre », avait écrit l’édile dans l’éditorial de « Nanterre Info », le journal municipal, en juin.

    Après quatre mois de détention provisoire, Florian M., le policier mis en examen pour meurtre, a retrouvé la liberté en novembre et a été placé sous contrôle judiciaire. En mai dernier, la reconstitution des faits a été organisée à Nanterre. L’information judiciaire se poursuit.