Tarek, assassiné en terrasse pour un vol de téléphone : un suspect mis en examen et écroué

Cet homme de 44 ans vivait dans un foyer près du bar où l’agression mortelle a eu lieu dimanche rue d’Avron à Paris (XXe). Arrêté dès le lendemain, il est resté silencieux lors de sa garde à vue.

Tarek, un habitué du Zinc 62 situé rue d'Avron (XXe) a été poignardé à mort, dimanche soir, par un homme qui lui aurait dérobé son téléphone. DR
Tarek, un habitué du Zinc 62 situé rue d'Avron (XXe) a été poignardé à mort, dimanche soir, par un homme qui lui aurait dérobé son téléphone. DR

    Cela lui a pris quelques secondes pour voler ce téléphone portable. Et cela pourrait lui coûter, finalement, quelques années de prison. Un homme de 44 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi dans le cadre de l’enquête pour assassinat ouverte par le parquet de Paris après la mort du client d’un bistrot dimanche, rue d’Avron (XXe). Il avait été interpellé dès le lendemain après des investigations menées par le deuxième district de police judiciaire (2ème DPJ).

    Tarek, un Tunisien d’une trentaine d’années, avait été poignardé à mort alors qu’il buvait un thé à la terrasse du Zinc 62, un petit bar-restaurant sans histoire. Il venait de s’embrouiller avec un autre client de l’établissement que Tarek accusait d’avoir volé son téléphone.

    Il était parti récupérer l’arme du crime

    Le Tunisien avait laissé son portable sur le comptoir du bistrot pour aller aux toilettes. En ressortant, l’appareil n’était plus là. Il a cru l’apercevoir dans la poche d’un autre client. Et évidemment, une dispute avait éclaté dans la foulée. Tarek avait lancé « des noms d’oiseau, des injures » à son voleur, nous avait raconté un des témoins de la scène.

    Vexé d’être accusé de la sorte, l’homme était sorti du bar avant de revenir « dix minutes plus tard avec un couteau », selon le même témoin. Il avait alors poignardé sa victime au thorax, avant d’enfourcher son vélo et de quitter les lieux. Grièvement blessé, Tarek s’était aussitôt levé de sa chaise, avait fait quelques pas en direction du comptoir, avant de s’écrouler dans la salle. Son décès avait été déclaré dans la soirée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

    Silencieux lors de sa garde à vue

    Une mort qui avait évidemment choqué les copains de la victime. Ils décrivaient Tarek comme quelqu’un de « gentil et de travailleur ». Il répétait qu’il allait bientôt aller voir sa mère en Tunisie.

    Le suspect arrêté vivait non loin du bistrot où le drame s’était noué. Il avait commencé depuis la fin du mois de juin à travailler dans une boulangerie mais ne s’y était plus présenté depuis la fin de la semaine dernière. Il rencontrait, apparemment, des problèmes d’argent. Voulait-il vraiment assassiner sa victime ? Lors de sa garde à vue, il serait resté silencieux. Ses avocats, Roxane Best et Charles Sabbe, n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment, « le temps que l’instruction fasse la lumière sur la mort de la victime ».