Fin de l’occupation à la fac de Nanterre

Après presque neuf mois de mobilisation pour les « sans fac », le bâtiment occupé par les étudiants et leurs soutiens est désormais vide.

En juin dernier, plusieurs dizaines d'étudiants avaient investi un autre bâtiment. LP/David Livois
En juin dernier, plusieurs dizaines d'étudiants avaient investi un autre bâtiment. LP/David Livois

    Le bras de fer aura duré plus d’une année universitaire. L’occupation de la tour Grappin, le bâtiment administratif de la fac de Nanterre, est officiellement terminée. C’est ce qu’a annoncé la présidence de l’université de Paris Nanterre dans un communiqué publié jeudi sur les réseaux sociaux. Depuis fin octobre, à l’initiative de l’Unef, des étudiants y avaient élu domicile dans le cadre du mouvement des sans-fac.

    « Pendant près de neuf mois, les occupants et les personnes extérieures qui les ont soutenus ont porté atteinte aux conditions de travail et d’étude de toute notre communauté universitaire et infligé une souffrance inqualifiable aux personnels », déclare la direction.

    En face, l’Unef ne semble pas près de rendre les armes. « La fin de l’occupation n’est pas la fin du conflit, prévient Victor Mendez, président de l’Unef Nanterre. La lutte continue. Le bilan de tout cela est que le combat porte ses fruits. Ces dernières semaines, nous avons obtenu la résolution de nombreux dossiers. » Au final, ce sont plus de 75 étudiants, dont selon l’Unef « une grande partie à Nanterre », qui ont obtenu une inscription dans la filière de leur choix.

    Un appel à la mobilisation

    La présidence de l’université, elle, estime que « l’occupation visait à imposer l’inscription d’un groupe de personnes choisi par l’organisation étudiante, dans la filière de leur choix et uniquement à l’Université Paris Nanterre », et que « les occupants et leurs soutiens ont considéré que leur lutte était plus importante que les études des autres étudiants ». L’Unef y voit au contraire une « lutte pour le droit à étudier et contre la sélection à la fac ».

    Au fil des mois, les dossiers avaient peu à peu abouti et le bâtiment était quasiment déserté. Mardi, des agents de sécurité se sont rendus dans la tour en question. Une action jugée « ridicule » par l’Unef. « Ridicule car l’utilisation de vigiles, pince-monseigneur et déboulonnage s’est faite pour rentrer dans un lieu qui était vide depuis plusieurs jours. En effet, les sans-facs et leurs soutiens avaient fait le choix de quitter les lieux », tacle le syndicat étudiant.

    Les semaines qui viennent devraient être chargées. « Nous demandons des négociations pour les trois dossiers restants et des discussions pour la rentrée prochaine », insiste Victor Mendez qui appelle en outre, dès maintenant, « à une vaste mobilisation nationale contre la sélection et pour davantage de places en fac ».