Crise de l’immobilier : 1 agence sur 24 a fait faillite en un an

1 120 entreprises immobilières ont fermé définitivement leurs portes ces douze derniers mois en raison de la crise du secteur, selon des données publiées par la FNAIM. Le pic ne serait pas encore atteint.

Alors que l'on a assisté à un recul de près d’un tiers (32 %) des ventes en deux ans, les fermetures d'agences immobilières ont fortement augmenté, avec une hausse de 112 % en un an et quatre fois plus en trois ans (Illustration). LP/Enzo Sultan
Alors que l'on a assisté à un recul de près d’un tiers (32 %) des ventes en deux ans, les fermetures d'agences immobilières ont fortement augmenté, avec une hausse de 112 % en un an et quatre fois plus en trois ans (Illustration). LP/Enzo Sultan

    Chute d’activité, effondrement du nombre des crédits, ventes annulées ou suspendues… Les agences sont aux premières loges de la grave crise que traverse le secteur immobilier depuis la remontée des taux d’intérêt en janvier 2022. 1 120 d’entre elles (sur 26 400 entreprises avec le code activité agences immobilières en 2022 et 5 945 entreprises avec le code activité administrateurs de biens) ont mis fin à leur activité ces douze derniers mois selon le cabinet d’études Altares.

    Cela représente « 1 agence immobilière sur 24, une hausse de 112 % en un an et quatre fois plus en trois ans », s’inquiète Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Dans le même temps, un administrateur de biens sur 110 a fait faillite, un chiffre en hausse de 35 % en un an.

    -15 % d’agents commerciaux en un an

    Le nombre des collaborateurs dits « agents commerciaux », un statut très fréquemment employé moins protecteur que le salariat, a lui aussi chuté de 15 % en un an, passant de plus de 90 000 attestations de cartes professionnelles accordées par la Chambre de commerce et d’industrie à son plus haut en 2023 à moins de 79 000 en avril 2024. Les salariés ne sont pas ou peu concernés, avec un volume d’attestations enregistrées stable en un an à un peu moins de 66 000 cartes recensées en avril, selon les données communiquées par la FNAIM.



    Ces hausses de défaillances d’entreprises « sont liées essentiellement à la hausse des taux, relevés en plus de deux ans de 1 % à 4 % (hors frais, assurance et garanties) mais aussi au remboursement des Prêts garantis par l’État (dispositif d’aide mis en place par le gouvernement pour surmonter la crise du Covid et l’arrêt d’activité) et aux remboursements des Urssaf », souligne le patron du syndicat professionnel.

    Compte tenu de la gravité de la crise, la fédération anticipe 1 400 liquidations d’entreprises cette année, soit légèrement plus que ce que la profession avait enregistré lors de la crise des subprimes avec un pic historique de 1 385 faillites en juillet 2009 sur un an. Elle table également sur une baisse des prix de 5 % à 7 % et un « atterrissage » du nombre des transactions à 800 000 en 2024, soit un recul de près d’un tiers (32 %) des ventes en deux ans. « Un phénomène qui n’est arrivé qu’une fois en cinquante ans », précise-t-elle, lors justement de la crise des subprimes en 2008-2009.