Championnats d’Europe d’athlétisme : les Français n’en finissent plus de se sublimer

    Quatre nouvelles médailles, une en argent et trois en bronze, s’ajoutent à la collection de l’équipe de France d’athlétisme, qui compte 13 récompenses avant la dernière journée.

    Makenson Gletty, époustoufflant, a décroché la médaille de bronze européenne en décathlon. REUTERS
    Makenson Gletty, époustoufflant, a décroché la médaille de bronze européenne en décathlon. REUTERS

      Il fallait bien un stade surchauffé grâce aux performances de l’idole de pays, le sauteur en hauteur Gianmarco Tamberi, qui en plus d’une médaille d’or a offert un véritable show au public romain, pour que Makenson Gletty puisse fêter sa première médaille de bronze européenne. On espérait voir Kevin Mayer réaliser enfin les minima pour les Jeux de Paris (mission réussie avec 8 476), on a surtout découvert une force de la nature, bourrée de talent.

      Du haut de son 1,92 m, Makenson Gletty a crevé l’écran, alors que la France a décroché quatre nouvelles médailles (elle en a 13 au total), avec également l’argent de Louise Maraval sur 400 m haies le bronze de Thomas Gogois au triple saut et Hélène Parisot, sur 200 m. Après une belle première journée lundi, Gletty est passé par tous les états, et a frôlé la correctionnelle dès la première épreuve de la 2e journée, le 110 m haies. Pour ne pas avoir entendu les ordres du starter, le Niçois a d’abord terminé loin derrière tout le monde, avant d’être finalement autorisé à recourir et de battre son record personnel.

      Un premier championnat « chez les grands » comme elle le signalait avant le début des Championnats d’Europe et une première médaille, en argent, sur le 400 m haies… À 22 ans, Louise Maraval - seulement un an et demi de 400 m haies au compteur - n’en finit plus d’épater. Le 22 mai dernier à Marseille, elle s’était offerte en 54′44, la 2e performance française de tous les temps sur la distance, 29 ans après les 53′'21 de Marie-José Pérec.

      À Rome, Louise Maraval a participé à la vague bleue, celle qui notamment met en avant des jeunes filles décomplexées comme Auriana Lazraq Khlass, médaillée d’argent en heptathlon à 25 ans ou Rose Loga, 21, 3e au marteau. « Je savais que derrière Femke Bol (NDLR : intouchable en 52′'49), c’était jouable, j’ai réussi à faire ma course, à rester concentrée sur mes intentions, raconte l’ancienne spécialiste des épreuves combinées. J’ai fait une dernière ligne droite comme j’aime bien. Et je vais récupérer car demain il y a le relais 4 x 400 m avec de belles choses à aller chercher. » La jeune femme n’est presque pas impressionnée.

      « C’est ce que je voulais en abordant la course, quand je m’élance, c’est pour être sur le podium. Et sur une course comme ça, je savais que je pouvais m’éclater, c’est ce que j’ai fait. L’année dernière, j’ai fait vice-championne d’Europe chez les U 23, là chez les grandes, ma transition est réussie ! » Louise Maraval se projette déjà sur les Jeux. « Je suis heureuse de faire deux courses à ce niveau-là (NDLR : elle a battu son record personnel en demi-finale, puis en finale), pour les Jeux c’est bien car il faudra enchaîner des courses à haut niveau. Je sais que le chrono peut encore descendre. » La jeune femme avait à peine quitté le stade, filant pour récupérer avant la finale du 4 x 400 m de mercredi où la France jouera une médaille, que Thomas Gogois a décidé de prendre sa part dans le renouveau bleu.

      Le Français de 25 ans, qui à la rentrée avait quitté l’Insep pour retrouver son cocon de l’Amiens UC et l’entraîneur de ses débuts, Alain Doré, a explosé son record personnel au triple saut (17, 38 m), pour décrocher le bronze dans un concours complètement dingue, réalisant au passage les minima olympiques. « J’espère que ma maman est fière de moi », a t-il lâché, avant que les larmes coulent sur les joues d’Hélène Parisot. La soirée touchait à sa fin, lorsque la Française, bouleversée déjà de se qualifier à 31 ans pour sa première finale, a pris la 3e place du 200 m. Les mains sur son visage, la jeune femme peinait à y croire. La voilà qualifiée pour les JO. Il faudra bien s’y faire, l’équipe de France d’athlétisme, celle qu’on avait tant aimée en 2010 à Barcelone (18 médailles) puis à Zurich en 2014 (23 médailles) est bien de retour.