Euro d’athlétisme : en quête d’un billet olympique ou de médailles, Mayer et les Bleus en mission à Rome

    L’équipe de France d’athlétisme se teste à l’occasion des Championnats d’Europe, qui débutent vendredi à Rome. Avec plus d’une centaine d’athlètes tout en comptant quelques absents, comme Renaud Lavillenie.

    Kevin Mayer tentera de réaliser les minima à Rome et de se qualifier ainsi pour les JO de Paris.. (Anthony Dibon/Icon Sport)
    Kevin Mayer tentera de réaliser les minima à Rome et de se qualifier ainsi pour les JO de Paris.. (Anthony Dibon/Icon Sport)

      Les Championnats d’Europe d’athlétisme débutent ce vendredi à Rome, en Italie, avec dès la première journée, une chance de médaille pour la France sur le 4 x 400 m mixte. Avec plus d’une centaine de sélectionnés, la délégation tricolore pourrait s’offrir plusieurs podiums, à moins de cinquante jours désormais des Jeux olympiques de Paris. « J’ai cette philosophie qui est de ne pas m’attacher au nombre de médailles, d’autant qu’on sélectionne de façon assez large et que chaque athlète doit avoir le comportement qui correspond à ses ambitions, avance Romain Barras, le directeur de la haute performance. Le contexte est moins relevé qu’aux JO, mais on ne demande pas à chaque sportif de décrocher une médaille. On a malgré tout sélectionné des athlètes qui ont le potentiel pour entrer dans le Top 16. »

      Les objectifs seront donc variés : certains viendront chercher un podium et de la confiance avant la grande messe olympique, d’autres découvrir la scène européenne, alors que quelques athlètes espèrent réaliser les minima pour les Jeux ou prendre au moins des points au ranking. C’est notamment le cas de Quentin Bigot et Alexandra Tavernier au marteau, de Jules Pommery au saut en longueur, ou des perchistes. C’est aussi le pari du décathlonien Kevin Mayer qui, malgré un palmarès long comme le bras, sera à Rome lundi et mardi dans le but de décrocher son ticket pour Paris. Soit en passant par les minima (8 460 points), soit en s’installant au moins dans la Top List (8 200 pourraient suffire). Le pari est risqué pour celui qui espérait se débarrasser de ce fardeau en Australie puis aux États-Unis cet hiver, mais réalisable, Mayer n’étant jamais aussi bon que lorsqu’il est dos au mur.



      Alors que les JO sont dans tous les esprits, la particularité de ces Championnats d’Europe est qu’ils sont inscrits tôt dans le calendrier, certains athlètes débutant à peine leur saison. C’est notamment le cas d’Alice Finot, prétendante à une médaille sur 3 000 m steeple, bien qu’elle n’ait pas encore couru sur cette distance. Ludi Vaillant (400 m haies) sera quant à lui absent, l’événement ne s’intégrant pas forcément à sa préparation. Même choix pour Renaud Lavillenie, de retour après une opération de la cuisse gauche en septembre. Si le perchiste de 37 ans s’est rapproché des minima olympiques (5, 72 m pour 5, 82 m), le médaillé d’or des JO de Londres en 2012, avait choisi de faire l’impasse sur le rendez-vous continental (qui comporte des qualifications et une finale), afin de poursuivre sa préparation.

      Sasha Zhoya espérait s’inviter sur son premier podium international, mais a préféré s’abstenir, en raison d’une gêne au tendon d’Achille. Les spécialistes de 800 m, Rénelle Lamote et Benjamin Robert, de retour de blessure, et Wilhem Belocian, sur 110 m haies, ne seront pas non plus à Rome. « Ils ont la sagesse de ne pas venir pour ne pas aggraver une situation, note Romain Barras. C’est parfois un crève-cœur pour eux de ne pas être à Rome, mais leur objectif est clair, c’est d’être brillant aux Jeux. On a beaucoup échangé avec leurs coachs, et leur décision est très intelligente. Pour faire plusieurs tours aux Championnats d’Europe, il faut avoir la caisse suffisante, ne pas être prêt à cela à cette période, n’est pas grave. » D’autant que le vrai rendez-vous fixé par le Directeur du haut niveau, se situe du côté d’Angers, fin juin. Lors des Championnats de France, tous les athlètes devront montrer leur état de forme, et parfois même terminer sur le podium dans certaines disciplines, comme le 800 m, le 110 m haies et la perche, où la concurrence est plutôt féroce.