« C’était un peu pour chambrer » : pourquoi France-Argentine s’est terminé en bagarre générale

À l’issue d’un match tendu, une bagarre a éclaté au coup de sifflet final et abouti à l’expulsion d’Enzo Millot. Le milieu de terrain français ratera la demi-finale dans trois jours, à Lyon, contre l’Égypte, provoquant l’énervement de Thierry Henry…

    Une grosse bagarre pendant le match… et même après. Ce vendredi face à l’Argentine (1-0) en quart de finale du tournoi olympique, les Bleus du foot ont sorti une grosse partie pour se hisser en demi-finale et poursuivre leur rêve olympique.

    Il y avait de l’euphorie au coup de sifflet final. Un peu trop, même, puisque le milieu de terrain Enzo Millot, surexcité, a hérité d’un carton rouge qui le privera de la demie contre l’Égypte, dans trois jours à Lyon (ce lundi, à 21 heures), après s’être écharpé avec le banc argentin.

    « Tu ne peux pas mettre ton équipe en porte-à-faux comme ça »

    « C’était un peu pour chambrer, on est tous partis célébrer devant leur banc, réagissait à chaud le joueur de Stuttgart. L’arbitre est sévère, mais ce n’est pas grave, maintenant on va soutenir l’équipe. » La pilule a plus de mal à passer chez son entraîneur Thierry Henry qui n’a pas manqué de le dire face aux micros après la rencontre.

    « De temps en temps, on veut des émotions, mais celle de la fin m’a un peu énervé. L’arbitre me dit qu’Enzo prend un rouge et s’il prend un rouge ça veut dire qu’il a fait quelque chose. Tu ne peux pas mettre ton équipe en porte-à-faux comme ça. Si tu prends un rouge, un réserviste ne peut pas rentrer. Un rouge sur le banc, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Tu prends un rouge quand un joueur part en contre et tu manges un deuxième jaune. Mais pas un rouge comme ça ! »



    C’est d’autant plus contrariant que les Bleus seront aussi privés de Manu Koné suspendu contre l’Égypte après une accumulation de cartons jaunes. Il faudra encore s’adapter en relançant des joueurs sortis du banc. « C’est dommage. Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai juste vu l’échauffourée avec mes coéquipiers », expliquait le capitaine Alexandre Lacazette en zone mixte.

    Le contexte a sans doute pesé alors qu’Arnaud Kalimuendo avait promis une ambiance « électrique » après la polémique des chants racistes des joueurs de l’Albiceleste. Les deux nations se sont rendues coup pour coup pendant le match mais sans jamais dépasser les limites.

    « Il y a une grande rivalité qui s’est créée avec tout ce qui a pu se dire ces dernières semaines. C’était notre victoire sur le terrain et en dehors, reconnaît Lacazette, remplacé à la 80e minute. On a envie d’être concentré sur les JO mais on sait également ce qui a été dit. Je trouve ça dommage en 2024. On fait confiance à la Fifa. Il y avait peut-être une motivation en plus… »

    Cet excès d’euphorie entache un peu la belle victoire des Français mais ne doit pas faire oublier tout le reste. Les Bleus viennent d’enchaîner quatre victoires et quatre clean-sheets en autant de matchs. Une performance qu’aucune autre équipe n’a réalisée depuis le début du tournoi. Après les « Barjots » du handball, « les fous » du foot comme les surnomme Henry sont en train d’écrire leur histoire… Prochain rendez-vous ce lundi, à Lyon, face à l’Égypte.