Paris 2024 : le baron Pierre de Coubertin entrera au musée Grévin en juin

    INFO LE PARISIEN. L’inventeur des Jeux olympiques modernes, figure controversée en raison de certains de ses propos jugés misogynes et racistes, va faire son entrée au célèbre musée parisien de cire.

    Paris. La statue, en cours de réalisation, du baron Pierre de Coubertin avant son entrée au Musée Grevin. DR
    Paris. La statue, en cours de réalisation, du baron Pierre de Coubertin avant son entrée au Musée Grevin. DR

      Le baron Pierre de Coubertin, fondateur, en 1894, des Jeux olympiques modernes, va faire son entrée au musée Grévin à Paris (IXe arrondissement) au milieu du mois de juin, à quelques semaines de l’ouverture des Jeux de la 33e Olympiade organisées dans la capitale hexagonale. Sa statue de cire est en cours de réalisation dans les ateliers de fabrication situés, eux, dans le XIIIe arrondissement.

      Un modèle de la (petite) taille du baron (1m62), un mouleur, un sculpteur, une perruquière, une implanteuse de cheveux… ont été mobilisés. Les concepteurs ont travaillé sur une photographie très connue où il apparaît les bras croisés, avec sa moustache étirée et sa raie dans les cheveux bien marquée. « On le représente à l’âge de 31 ans », précise Valérie Chéreau, responsable des ateliers de création du musée Grévin. Il portera un maillot qui correspond à « la maille de l’époque ».



      Le Français à qui l’on doit la célèbre formule « L’important, c’est de participer » qu’il n’a pourtant jamais prononcée, retrouvera au musée Grévin deux stars de l’olympisme et du judo, Teddy Riner (3 médailles d’or à Londres, Rio et Tokyo) et Clarisse Agbégnénou (2 médailles d’or à Tokyo) mais aussi des légendes du sport à l’instar des footballeurs Zinédine Zidane et Kylian Mbappé ou le nageur handisport Théo Curin, fraîchement exposé.

      Ses descendants s’efforcent de le réhabiliter

      Cette entrée a été encouragée par les descendants de l’historien et pédagogue décédé en 1937 en Suisse, réunis au sein de l’Association familiale Pierre de Coubertin. Elle est l’un des premiers hommages, en cette année olympique en France, au baron qui est devenu, au fil des décennies, une personnalité très controversée. Des historiens qui ont disséqué tous ses écrits l’accusent de racisme et de sexisme, lui reprochent aussi ses sorties colonialistes et son soutien aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 dans l’Allemagne nazie et à la gloire d’Adolf Hitler.

      Ses descendants tentent aujourd’hui de redorer son blason en présentant une figure plus nuancée que certaines de ses déclarations. « Pierre de Coubertin n’était pas quelqu’un de lisse. Il a évolué tout au long de sa vie, il a souvent changé d’avis. Mais il est plus beaucoup plus complexe que les quelques phrases qu’on sort et ressort à chaque fois. On le réduit à des écrits qui choquent avec notre regard d’aujourd’hui. À l’époque ils ne choquaient pas. Il faut les remettre dans leur contexte, leur époque », tente de corriger Diane de Navacelle de Coubertin, son arrière-arrière-petite nièce qui s’efforce de réhabiliter son aïeul.

      La statue, en cours de réalisation, du baron Pierre de Coubertin avant son entrée au Musée Grévin.
      La statue, en cours de réalisation, du baron Pierre de Coubertin avant son entrée au Musée Grévin. Musée Grévin

      Si Pierre de Coubertin a, entre autres exemples, bien dit qu’« une olympiade femelle » serait « inintéressante, inesthétique et incorrecte », c’est le même qui a affirmé qu’il « convient de travailler à l’égalité des sexes ». Quand ses pourfendeurs le décrivent comme « un dangereux réac », ses défendeurs, au contraire, voient en lui un « brillant visionnaire ».

      Au sommet de l’exécutif comme au sein du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP), on préfère, pour l’heure, garde ses distances avec ce baron devenu encombrant. Il est très peu présent dans la communication de Paris 2024. En revanche, il est très populaire en Suisse, sur les terres du Comité international olympique (CIO) qu’il a présidé de 1896 à 1925.