L’ouragan Béryl se renforce juste avant de toucher le Mexique et de se diriger vers les États-Unis

Béryl est redevenu un ouragan majeur avant de toucher terre dans la péninsule du Yucatan et va ensuite faiblir, avant de se renforcer une nouvelle fois en traversant le golfe du Mexique.

Cancun (Mexique), jeudi. Le drapeau rouge est hissé sur une plage à l'approche de l'ouragan. Reuters/Paola Chiomante
Cancun (Mexique), jeudi. Le drapeau rouge est hissé sur une plage à l'approche de l'ouragan. Reuters/Paola Chiomante

L’ouragan Béryl sévit depuis une semaine dans l’océan Atlantique. Après la partie sud des Petites Antilles, la Jamaïque et les leurs abords, le monstre météorologique balaye ce vendredi la péninsule du Yucatan, au sud-est du Mexique.

Depuis qu’il a atteint, en début de semaine, la catégorie 5, la plus élevée, à l’approche de la Jamaïque, Béryl a faibli jusqu’à la catégorie 2. Mais jeudi soir, à l’approche des côtes mexicaines, il a commencé à se renforcer une nouvelle fois. Ce vendredi matin heure de Paris, il est de nouveau en catégorie 3, ce qui correspond à une puissance faisant de Béryl un ouragan dit majeur.



C’est l’échelle de Saffir-Simpson qui établit les cinq catégories différentes des ouragans. Elles correspondent en premier lieu à des niveaux de puissance des vents, mais aussi à la hauteur d’élévation du niveau de la mer, ainsi qu’à l’importance des dégâts. Dans le cas d’un ouragan de catégorie 3, le vent souffle entre 178 km/h et 208 km/h sur une minute en moyenne. Les rafales sont donc supérieures. Ce vendredi matin, Béryl souffle à 185 km/h en moyenne.

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Le NHC, le Centre américain des ouragans, a prévenu que le Yucatan allait subir des conditions tempétueuses « dangereuses ». Il a également mis en garde contre les « dommages » causés par le niveau des vagues. Il a conseillé de trouver un abri sûr. Lors du passage d’un ouragan, plus encore que le vent, ce sont les vagues et les inondations causées par les submersions marines et les précipitations, qui constituent le principal danger pour les vies humaines.

Les touristes quittent la zone

Au Mexique, les touristes ont commencé à quitter Tulum jeudi. Environ 100 vols nationaux et internationaux prévus entre jeudi et ce vendredi ont été annulés au départ de l’aéroport de Cancun, le deuxième aéroport le plus important du pays. L’aéroport de Tulum a suspendu ses activités. L’armée a déployé environ 8 000 soldats, affirmant disposer de réserves alimentaires et d’eau potable à distribuer à la population.

Les classes ont été suspendues dans la région et des centres d’accueil ont été mis en place, tant pour les touristes que pour la population locale. À Cancun, des achats dans la panique de produits de première nécessité ont été enregistrés ces derniers jours dans les supermarchés. Des hôtels ont protégé leurs fenêtres à titre préventif.

Direction le nord-est du Mexique et le sud du Texas

En parcourant les terres du Yucatan, Béryl va s’affaiblir, faute de bénéficier de l’eau chaude de l’océan pour se régénérer. Il pourrait être rétrogradé au stade de tempête tropicale. Mais en parcourant ensuite le Golfe du Mexique, il devrait encore une fois s’intensifier et redevenir un ouragan avant de toucher terre dimanche et lundi dans le nord-est du Mexique et le sud du Texas, aux États-Unis, comme le montre cette carte fournie par le NHC.

/NHC
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Béryl est devenu l’ouragan le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains. Pour les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d’ouragans plus puissants.

L’observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s’annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus. L’Atlantique Nord est depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur record.