Oise : des toiles de montgolfières pour fabriquer des masques contre le Covid-19

Louis Lefèvre, gérant d’une petite entreprise d’Autrêches spécialisée dans le recyclage qui fabrique habituellement des poufs, a souhaité contribuer à la lutte contre l’épidémie.

 Louis Lefèvre (à droite), gérant de l’entreprise La tête dans les nuages, basée à Autrêches, est actuellement confiné avec ses deux couturiers en Seine-Saint-Denis. Tous trois ont modifié la production pour fabriquer des masques.
Louis Lefèvre (à droite), gérant de l’entreprise La tête dans les nuages, basée à Autrêches, est actuellement confiné avec ses deux couturiers en Seine-Saint-Denis. Tous trois ont modifié la production pour fabriquer des masques. DR

    Il ne se voyait pas traverser cette période très difficile sans faire un geste de solidarité. Louis Lefèvre gère une entreprise basée à Autrêches, près de Compiègne : La tête dans les nuages. Cette dernière, qui confectionne habituellement des poufs à base de toiles de montgolfières recyclées, a décidé de faire évoluer temporairement sa production.

    « En tant que marque engagée, on s'est interrogé sur la façon dont on pouvait participer à la lutte contre le coronavirus, indique l'homme de 28 ans, confiné avec ses deux couturiers dans leur atelier de l'Île Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). On voulait apporter notre contribution. »

    600 premiers masques pour un centre médico-social

    En entendant l'appel à l'aide d'un centre médico-social de Seine-et-Marne, « la réponse est venue toute seule » : durant les prochaines semaines, les solides textiles de sa société, stockés à Autrêches, seront utilisés pour créer bénévolement des masques lavables et réutilisables.

    Grâce à un tutoriel diffusé par le Centre hospitalier de Grenoble (Isère), le fondateur a appris sur le tas la confection de ces objets devenus capitaux en ces temps de pandémie.

    « J'ai proposé notre aide au centre de Seine-et-Marne et il a accepté, indique Louis Lefèvre. Dans un premier temps, on compte en produire 600 pour lui. On va également en distribuer aux personnes du quartier qui en ont besoin. »

    De nombreuses demandes

    Mais, depuis la diffusion d'une vidéo sur Facebook likée plus de 700 fois, dans laquelle il expose son initiative, le jeune homme a été contacté par plusieurs autres structures et entreprises franciliennes désireuses de bénéficier de ses masques bariolés.

    Pour assumer une telle demande, des membres de Mode Estime, une association de création textile avec laquelle il collabore régulièrement, ont accepté d'apporter leur soutien en utilisant les machines à coudre de leur domicile.

    « On espère trouver une dizaine de couturiers »

    « On espère trouver une dizaine de couturiers d'ici la fin de la semaine. Cela permettra d'augmenter la cadence », souffle Louis Lefèvre. « Ce ne sont pas des masques normés, précise-t-il toutefois dans sa vidéo. Même si le tissu est épais, on n'est pas en mesure d'en garantir l'efficacité. »

    Si d'autres projets du même type voient le jour dans le pays, la petite entreprise oisienne a une nouvelle fois prouvé qu'elle ne manquait ni de cœur ni d'idées. Au mois de janvier, La tête dans les nuages a d'ailleurs été soutenue par trois investisseurs à hauteur de 15 000 € chacun dans l'émission de M 6, « Qui veut être mon associé? » Parmi eux, les fondateurs de BlaBlaCar et de Meetic…