À Compiègne, une femme tuée à coups de hachette par l’homme qu’elle hébergeait

Le meurtrier présumé, âgé de 40 ans, s’est livré vendredi au commissariat de Compiègne, indiquant avoir eu une violente dispute avec la victime. Les circonstances du drame et les liens qui unissent les deux protagonistes restent flous. Le voisinage, lui, évoque un duo de marginaux.

Le drame s'est noué au 6e étage d'un immeuble de la rue de l'Amiral-Wemyss à Compiègne, dans le quartier des Maréchaux. LP/Hervé Sénamaud
Le drame s'est noué au 6e étage d'un immeuble de la rue de l'Amiral-Wemyss à Compiègne, dans le quartier des Maréchaux. LP/Hervé Sénamaud

    Dans l’immeuble situé au numéro 6 de la rue de l’Amiral-Wemyss de Compiègne, elle se faisait appeler Angelina ou Dadou mais était née sous le prénom de David. Le corps de cette femme en transition âgée de 55 ans a été retrouvé, vendredi en milieu de matinée, couvert de plaies dans un appartement du 6e étage.

    Quelques minutes plus tôt, un homme de 40 ans s’était présenté au commissariat de Compiègne pour s’accuser de violences à l’encontre de la femme qui vivait là.

    Un contexte d’alcoolisation récurrent

    Des violences fatales, puisque les policiers arrivés sur place ne pourront que constater son décès, laissant la place aux spécialistes de la police scientifique pour le reste de la journée, le temps d’effectuer toutes les constatations nécessaires dans ce type de situation.

    Le meurtrier présumé a été immédiatement placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête menée par les policiers du commissariat de Compiègne. Les circonstances du drame restent pour l’instant méconnues, mais le voisinage décrit un duo au mode de vie plutôt marginal et un contexte d’alcoolisation récurrent.

    La victime et l'auteur présumé étaient connus du voisinage. Ce dernier se plaignait du tapage que le duo pouvait faire.
    La victime et l'auteur présumé étaient connus du voisinage. Ce dernier se plaignait du tapage que le duo pouvait faire. LP/H.S.

    « Nous avions déjà fait des pétitions auprès du bailleur, à cause du bruit et de la présence de personnes étrangères à l’immeuble, souligne une voisine. Angelina avait l’habitude d’ouvrir sa porte à n’importe qui, il y a eu des personnes sans domicile fixe qui venaient là et refusaient de partir ensuite. »

    Des nuisances qui ne rendaient pas la victime extrêmement populaire dans le bâtiment. Depuis environ un an, elle hébergeait le meurtrier présumé. « Un type bizarre mais plutôt calme, se souvient une autre résidente. Il me semble qu’il était sous tutelle ou sous curatelle. Il lui arrivait de faire la manche dans la rue ou près du centre commercial. »

    « On entendait souvent des disputes »

    « Une fois, il a même sonné chez moi pour me demander un téléphone portable, raconte une voisine. J’habite au-dessus et on entendait souvent du bruit, des disputes. Je ne suis pas plus surprise que cela qu’il y ait eu un drame mais j’avais plus peur d’Angelina, qui me semblait plus agressive et violente que l’homme qu’elle hébergeait. En tout cas, je n’ai rien entendu vendredi ou la nuit d’avant. J’ai compris qu’il se passait quelque chose lorsque les policiers sont venus sonner à ma porte pour me demander si j’avais vu ou entendu quelque chose. »

    La victime vivait à cet endroit depuis près de vingt ans. Les liens entre Angelina et son meurtrier présumé demeurent sujets à caution, elle-même indiquait fréquemment « qu’elle n’entretenait pas de relation amoureuse » avec celui qu’elle hébergeait. Un homme connu de la justice et qui aurait également des antécédents d’ordre psychiatrique. Le parquet de Compiègne se borne, pour l’instant, à rappeler « qu’une enquête est en cours », sans préjuger d’un éventuel contexte de féminicide. Le pôle criminel du parquet de Senlis devrait prochainement être saisi du dossier.