« Je n’avais jamais fait de chaudronnerie » : chez Safran Compiègne, on forme les salariés en reconversion

Avant d’être soudeur ou ajusteur, ils étaient maraîcher, pizzaïolo, coiffeuse, vendeur de modèles réduits… Tous voulaient changer de carrière et ont été formés directement chez leur employeur, l’un des leaders mondiaux de l’aéronautique.

Compiègne (Oise), jeudi 18 avril. Laurent, 59 ans, a vendu pendant trente-cinq ans des modèles réduits. Mais après une longue maladie, il a dû quitter son entreprise. Il est désormais ajusteur chez Safran. LP/S.F.
Compiègne (Oise), jeudi 18 avril. Laurent, 59 ans, a vendu pendant trente-cinq ans des modèles réduits. Mais après une longue maladie, il a dû quitter son entreprise. Il est désormais ajusteur chez Safran. LP/S.F.

    Dans les ateliers de Safran Aerosystems, sur le site de Compiègne (Oise), tous les salariés n’ont pas été calibrés pour les métiers de l’industrie. Il y a encore six ans, Isabelle, aujourd’hui devenue soudeuse, était coiffeuse. « Ce n’est pas un métier pour lequel on gagne beaucoup, je ne voulais pas être smicarde toute ma vie. Je voulais un meilleur salaire. » Pourtant, elle se heurte à certaines difficultés. « Il a fallu que j’insiste auprès de Pôle emploi car on ne me proposait que des postes d’aide soignante, soupire-t-elle. Mais j’ai bien fait. Même si je navigue dans un milieu masculin, j’ai mon caractère et je me sens plus épanouie maintenant. »

    Isabelle a bénéficié d’une formation interne à l’entreprise, lancée en 2018. Une décision prise face à des candidatures aux offres d’emploi qui ne se bousculaient pas. En cause, notamment, un déficit de notoriété des professions industrielles et de leurs spécificités considérées comme trop techniques.