Oise : un mort et plusieurs blessés dans un incendie à Noyon

Un incendie, qui s'est déclaré dans la nuit de vendredi à samedi au rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitations à Noyon (Oise), a fait un mort, deux blessés graves et 23 blessés légers.

Noyon, ce samedi matin. Frédéric et David, aidés d’un troisième habitant du quartier ont rattrapé sur ce matelas deux enfants, qui avaient sauté de l’immeuble pour échapper à l’incendie. 
Noyon, ce samedi matin. Frédéric et David, aidés d’un troisième habitant du quartier ont rattrapé sur ce matelas deux enfants, qui avaient sauté de l’immeuble pour échapper à l’incendie.  LP/C.B.

    «On leur a dit de ne pas sauter, de rester sur le balcon en attendant l'arrivée des pompiers. Mais ils ne nous ont pas écoutés», regrette David Robert. Cet habitant du quartier Beauséjour à Noyon (Oise) a secouru des voisins pris au piège par les flammes et la fumée. Un incendie s'est déclaré dans la résidence Gide, au 57 de la rue du Général Weygand, dans la nuit de vendredi à samedi vers 3 heures. Le feu a démarré dans un local au rez-de-chaussé de cet immeuble de quatre étages géré par la Maison du CIL, qui accueille dix logements.

    «Je ne dormais pas, je regardais la télévision. Soudain, j'ai entendu une dame crier au feu. Alors j'ai rassemblé tous les enfants dans une même pièce, témoigne une victime. Mes soeurs avaient quitté l'appartement. Je n'ai pas pu les rejoindre car il y avait trop de fumée. On les a retrouvé au sol, elles ont perdu connaissance.»

    «Personne n'a pu rattraper l'enfant, il est trombé à même le sol »

    Dans la panique, plusieurs locataires se sont défenestrés. Une femme de 24 ans et son enfant en bas âge ont sauté du dernier étage. Grièvement blessés, ils ont été transportés dans les centres hospitaliers d'Amiens (Somme) et de Compiègne. «Personne n'a pu rattraper l'enfant. Il est tombé comme ça, à même le sol. Ça a fait schlack. Ses yeux se levaient, c'était impressionnant», confie Frédéric Wallez.

    Avec deux autres habitants du quartier, il a réceptionné deux autres enfants sur un matelas, prêté par une locataire du rez-de-chaussée pour amortir le choc de la chute. «Un homme a réussi à descendre balcon par balcon, se souvient Frédéric Wallez. Mais quatre autres adultes ont sauté.» «Ils étaient à terre, poursuit David Robert. Une femme gémissait aidez-moi, mais on ne pouvait rien faire.»

    À l'arrivée des secours, les flammes sont rapidement maîtrisées mais le bilan humain est lourd. Le corps brûlé d'un homme est découvert dans la cage d'escalier. Et une vingtaine de personnes ont été transportées vers les hôpitaux de Noyon, Compiègne, Amiens (Somme), Soissons (Aisne) et Saint-Quentin (Aisne). Douze d'entre elles ont été incommodées par la fumée. «Le quartier a été solidaire, souligne Ouanissa. Tout le monde sortait des couvertures pour les victimes, ça m'a touché de voir ça.» Avec son mari Mohamed, ils ont accueilli dans leur appartement plusieurs enfants, victimes de l'incendie. «Ça a été choquant pour eux. Le plus petit ne parle presque pas.C'est la première fois que l'on voit quelque chose d'aussi grave ici», poursuit Ouanissa.

    Pas de détecteur de fuméee dans les parties communes

    L'émotion était vive ce samedi matin dans le quartier. Certains pointaient du doigt le fait qu'il n'y ait pas de détecteur de fumée dans les parties communes des immeubles. D'autres se plaignaient de l'insécurité en général. «Ça fait 38 ans que je vis à Beauséjour. Avant, le quartier portait bien son nom, mais depuis plusieurs années, c'est du n'importe quoi. Des voitures brûlent, les poubelles aussi et parfois, j'entends des tirs», raconte un retraité.

    Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour comprendre la façon dont a démarré l'incendie. Elle est menée par la compagnie de Compiègne et la section de recherches d'Amiens. Selon des témoins, le feu aurait été mis à des poussettes, laissées dans le hall de l'immeuble. Les victimes ont été relogées chez des proches en attendant de pouvoir rejoindre leur logement.