Oise : vive émotion après l’incendie mortel de Noyon

Un incendie, qui s'est déclaré dans la nuit de vendredi à samedi au rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitations à Noyon (Oise), a fait un mort, deux blessés graves et 23 blessés légers. Reportage. 

Noyon, ce dimanche. Une société de nettoyage se charge de faire disparaître les traces du sinistre qui a coûté la vie à un homme, rue du Général Weygand. 
Noyon, ce dimanche. Une société de nettoyage se charge de faire disparaître les traces du sinistre qui a coûté la vie à un homme, rue du Général Weygand.  LP/C.B.

    Les esprits étaient encore marqués, ce dimanche matin, dans le quartier Beauséjour à Noyon (Oise). Nombreux sont les habitants choqués par la «scène d'horreur» à laquelle ils ont assisté. «C'est dur, je n'arrive plus à dormir, confie Mohamed. Dès que je ferme les yeux, je revois tous ces gens paniqués, qui crient à l'aide.»

    Au cours de la nuit de vendredi à samedi, vers 3 heures, un violent incendie s'est déclaré dans la résidence Gide, au 57, rue du Général Weygand. Dans la panique, plusieurs locataires se sont défenestrés. Une femme de 24 ans et son enfant en bas âge ont été grièvement blessés, mais leur pronostic vital n'est pas engagé. Un homme a été retrouvé mort dans la cage d'escalier et une dizaine de personnes ont été intoxiquées par la fumée et transportées vers différents hôpitaux. Koudiedji Ndiaye, est de ceux-là. Elle a quitté l'hôpital samedi après-midi. À sa sortie, elle a appris le décès de son mari. Elle peine à réaliser la situation mais se souvient avoir quitté l'appartement avec l'un de ses fils, dans la panique.

    «Quelqu'un a pris mon fils et l'a jeté par la fenêtre»

    «Il faisait nuit, on ne voyait rien. J'ai tout de même aperçu ma sœur au sol. Après, je n'arrivais plus à respirer à cause de la fumée. Je me suis évanouie. Quelqu'un a pris mon fils et l'a jeté par la fenêtre mais je ne sais pas qui c'était.» Sa sœur et sa nièce, toutes deux intoxiquées étaient encore à l'hôpital ce dimanche midi. Idem pour son fils, brûlé à un pied et qui avait été réceptionné en bas de l'immeuble sur un matelas.

    Ce dimanche, une entreprise de nettoyage tentait de faire disparaître les traces de l'incendie. «Normalement, les locataires (NDLR : dont la plupart ont trouvé un hébergement chez des proches) pourront rejoindre leur logement ce lundi», précise Patrick Deguise, le maire (PS) de la ville. Mais la plupart ne s'en sentent pas capables. «Mes filles et moi avons peur de retourner dans l'appartement, confie Aurore. Ça pourrait recommencer. On pourrait de nouveau se retrouver piéger. J'ai vraiment cru qu'on allait mourir.»

    Une enquête a été ouverte par la gendarmerie. Les conclusions de l'expertise devraient être connues ce lundi. Elles permettront de déterminer si l'origine de l'incendie est accidentelle ou criminelle comme le prétendent des témoins pour qui «le feu aurait été mis à des poussettes laissées dans le hall du bâtiment».