Noyon : il étrangle sa compagne, son chien prend la défense de sa maîtresse et l’attaque

Le 10 juillet, à Noyon (Oise), Sébastien, 29 ans, a été interpellé pour conduite en état d’ivresse. Venue le chercher à la gendarmerie, sa compagne témoigne alors des violences conjugales qu’elle subit. Le trentenaire a été condamné ce jeudi à 12 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans, par le tribunal correctionnel de Compiègne.

Le 11 juillet 2024, Sébastien a été condamné par le tribunal de Compiègne pour violences conjugales et conduite en état d'ivresse.
Le 11 juillet 2024, Sébastien a été condamné par le tribunal de Compiègne pour violences conjugales et conduite en état d'ivresse.

    L’affaire est tristement banale. Sébastien, 29 ans, a été condamné à de 12 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, et à une injonction de soins, pour violences conjugales et conduite en état d’ivresse par le tribunal correctionnel de Compiègne (Oise).

    La veille, à Noyon, la gendarmerie, intriguée par la trajectoire d’un véhicule, interpelle ce jeune homme. Il est en état d’ivresse manifeste. Les forces de l’ordre sont alors loin de se douter qu’à ces faits viendra s’ajouter une affaire de violences conjugales.



    Au moment de son arrestation, Sébastien est en train de passer un appel vidéo à sa compagne. À travers son écran, la jeune femme dit avoir aperçu la lumière des gyrophares. Sébastien lui explique alors qu’il est ivre et lui demande de rapidement venir le chercher à la gendarmerie.

    À son arrivée à la brigade, les gendarmes remarquent des ecchymoses sur le cou de la jeune femme. Patiemment, les gendarmes parviennent à la faire parler. Elle se confie à eux décrivant un conjoint doux comme un agneau, sauf après quelques bières : il devient alors très violent.

    Le chien pour unique témoin

    Plus tôt dans la soirée, le jour de son interpellation, Sébastien a étranglé sa compagne. Sous la pression exercée sur son cou, cette dernière a chuté et s’est cogné la tête sur la table basse. Le chien du trentenaire est l’unique témoin de cette violente scène. L’animal attaque son maître pour l’arrêter et le mord. Le jeune homme dit ne se souvenir de rien.

    « Je me sens comme un con, je me dégoûte », dit-il à la barre. La juge l’interroge : « Vous lui dites que vous l’aimez après l’avoir frappée ? » « Oui », répond le jeune homme en baissant la tête. « Ça me fait mal d’être comme ça », admet-il. Dans la salle, sa compagne est présente. Mutique, elle ne lâche pas des yeux son conjoint. Lui ne la regarde jamais. Malgré l’insistance de la juge, elle refuse de se porter partie civile.



    Dans son réquisitoire, le procureur avance : « La conduite en état d’ivresse est accessoire à côté des violences conjugales qui marquent par leur intensité. » Et d’ajouter, « même le chien avait conscience que la situation n’était pas normale. Sébastien est dans un cycle classique : après un épisode de violences, il s’excuse, se plaint et menace de se suicider. »

    « Je suis d’accord avec vos réquisitions », plaide l’avocat du prévenu. « Il a besoin d’une épée de Damoclès au-dessus de la tête. » Quant au chien, le conseil de Sébastien demande à la cour de ne pas s’attarder sur « ce point de détail ».

    À l’issue de l’audience, Sébastien a été condamné à 12 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, une injonction de soins psychologiques et addictologiques, ainsi qu’à l’interdiction d’approcher sa compagne et de suivre un stage civique sur violences conjugales.