Oise : maisons fissurées et sols qui bougent, les victimes de la sécheresse face à « une menace invisible »

Avec six nouvelles communes reconnues en état de catastrophe naturelle cette semaine, cela porte à 23 le nombre de villes et villages de l’Oise où la sécheresse a fait des dégâts l’an passé. Reportage à Maisoncelle-Tuilerie.

Maisoncelle-Tuilerie (Oise), le jeudi 14 septembre. André Vigne, à gauche, est propriétaire d'une maison concernée par les fissures. Le maire du village, Gérard Levoir, l'aide dans les démarches. LP/Florent Heib
Maisoncelle-Tuilerie (Oise), le jeudi 14 septembre. André Vigne, à gauche, est propriétaire d'une maison concernée par les fissures. Le maire du village, Gérard Levoir, l'aide dans les démarches. LP/Florent Heib

    Au moment d’emménager dans leur pavillon de Maisoncelle-Tuilerie, il y a trois ans, ils pensaient couler des jours heureux. Depuis, les deux retraités ont vite déchanté. « C’est arrivé assez brutalement au mois de juillet de l’année dernière. Au début, on a découvert une fissure derrière le canapé. Un jour, j’ai dit à mon mari : C’est bizarre, j’ai l’impression que le parquet s’écarte et d’un seul coup… » Agnès Vigne marque un silence, fait mine de chanceler sur le sol du salon gondolé, puis reprend. « Un jour, c’est l’escalier qui a fissuré. Chaque fois, on découvre de nouvelles choses. »

    Ensuite, c’est allé de mal en pis. « C’est simple, c’est une catastrophe. Il y en a partout », s’alarme-t-elle. Sur la façade de la maison, les murs intérieurs… Des fissures parsèment la bâtisse. Sans parler du sol, qui penche par endroits. « La dalle a bougé. Ça s’affaisse, la porte du garage ne peut plus s’ouvrir », constate André Vigne. Retour au salon, la pièce la plus touchée. Il passe son doigt sur le côté de l’armoire. Un espace entre le mur et le haut du meuble est apparu. Le niveau l’atteste : la bulle tire vers le côté, le sol n’est plus droit.