« On n’a jamais été aussi près d’un passage à l’acte » : le conjoint violent condamné après des menaces de mort

L’homme de 30 ans était jugé pour des violences sur son ex-compagne et leur fille, ainsi que pour des menaces de mort. Il purgera une peine de 15 mois dont 10 assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans. Il exécutera la peine ferme à domicile sous bracelet électronique.

Durant son audition par les gendarmes, la victime a décrit des scènes qui allaient jusqu’à l’étranglement, elle assure même que son conjoint lui mettait parfois un couteau sous la gorge. (Illustration) LP/S.G.
Durant son audition par les gendarmes, la victime a décrit des scènes qui allaient jusqu’à l’étranglement, elle assure même que son conjoint lui mettait parfois un couteau sous la gorge. (Illustration) LP/S.G.

    Au cœur du huis clos familial, la violence était devenue monnaie courante. Mais cette nuit du 5 au 6 mai dernier, c’est l’agression de trop. Celle qui met fin à sept années d’une relation toxique et empreinte de violences régulières. Ce vendredi 31 mai, Julien C., 30 ans, comparaissait devant le tribunal de Senlis. Depuis les faits, il avait été placé en détention provisoire.

    « On n’a jamais été aussi près d’un passage à l’acte », s’est inquiété le procureur de la république. Lors de cette énième scène de violence conjugale, Julien C., passe ses nerfs sur sa compagne. Il l’a saisie par le cou, par les joues. La pousse à plusieurs reprises. « L’expertise psychologique de madame est assez parlante, car il est bien noté qu’elle a eu peur de mourir sous ses coups », avance Me Fabrice Ayikoue, avocat de la plaignante.

    Tout est prétexte à la violence

    La veille de l’agression, le prévenu l’avait menacée de mort. « Je vais te tuer, je vais te crever devant tes enfants », profère-t-il dans l’un des messages vocaux lus par la juge durant l’audience. Lui se défend : « C’est vraiment sous l’effet de la colère, il n’y a pas une seule fois où j’ai pensé un mot de ce que j’ai dit », rétorque-t-il. Quant à l’agression : « Je l’ai attrapé par les joues pour l’embrasser, pas pour la violenter. Et je l’ai attrapée par la nuque parce qu’elle était baissée, je ne l’ai pas étranglée. »

    La victime, qui s’est constituée partie civile mais ne s’est pas présentée à l’audience, dénonce des violences physiques et psychiques régulières. Durant son audition par les gendarmes, elle décrit des scènes qui allaient jusqu’à l’étranglement, elle assure même qu’il lui mettait parfois un couteau sous la gorge. La grossesse de sa compagne qu’il refuse d’accepter, la peur de la voir sortir seule… Tout est prétexte au déferlement de violence.

    Il violente sa fille

    Ses deux enfants n’y échappent pas. Âgée de 3 ans, la fille du couple est victime de violentes claques sur le crâne et d’insultes, devant son petit frère, le jour des faits. L’association SOS jeunesses s’est constituée partie civile pour les deux jeunes victimes. Le prévenu nie avoir battu sa fille, assurant n’avoir « jamais mis plus qu’une fessée. »

    L’homme a été condamné à 15 mois de prison dont 10 assortis d’un sursis probatoire de deux ans. La peine ferme, il l’exécutera à domicile sous bracelet électronique. Le tribunal lui a également signifié la révocation de la peine sursis simple de deux mois d’une précédente condamnation en 2019, là aussi il l’effectuera en détention à domicile.

    Il devra s’acquitter de dommages et intérêts à hauteur de 500 euros pour sa fille et 200 euros pour son fils, qu’il versera à l’association SOS jeunesse. En outre, il a interdiction de paraître au domicile de son ex-compagne et ses enfants, ainsi que d’entrer en contact avec eux.