Un policier attaqué au couteau près des Champs-Élysées, l’agresseur abattu

Un policier a été gravement blessé, rue Vernet (VIIIe arrondissement) par un homme armé d’un couteau. L’assaillant, visé par un tir de riposte, est mort des suites de ses blessures, a confirmé le parquet de Paris. L’attaque n’aurait pas de « motivation terroriste », a précisé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.

    Un policier a été gravement blessé au couteau ce jeudi rue Vernet, près des Champs-Élysées, à Paris (VIIIe arrondissement), a appris Le Parisien de sources policières, confirmant une information d’Actu17. Les forces de l’ordre ont riposté et maîtrisé l’assaillant en le blessant mortellement. Le policier touché a été transporté en état d’urgence absolue, mais sans pronostic vital engagé, à l’hôpital Lariboisière, à Paris (Xe arrondissement).

    Ce jeudi soir, vers 19 heures, les forces de l’ordre avaient été requises par la sécurité du magasin Louis Vuitton (du groupe LVMH, propriétaire du Parisien/Aujourd’hui en France) de l’avenue des Champs-Élysées, après qu’un homme armé d’un couteau a été repéré. « On ne sait pas s’il voulait acheter quelque chose », précise une source proche de l’enquête. Un équipage du Service des compagnies de circulation de la Direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de Police de Paris (DOPC) s’est aussitôt rendu sur place. Ce service assure beaucoup de patrouilles de sécurisation, fait de la répression routière mais a également la charge de fluidifier la circulation.

    Pas de « motivation terroriste »

    C’est lors de son interpellation que l’homme, âgé de 27 ans, aurait refusé de montrer l’intérieur de son sac. Il a ensuite sorti un couteau et grièvement blessé un policier à l’oreille, la nuque et une clavicule. Selon Hubert Jimenez, syndicaliste chez Un1té en tant que coordinateur DOPC, son collègue a été atteint aux cervicales. « Un autre a été blessé au genou en tombant », dit-il. Un fonctionnaire a alors fait usage de son arme de service, blessant grièvement le mis en cause à l’abdomen. Ce dernier a été pris en charge par les secours avec son pronostic vital engagé. L’homme a succombé à ses blessures peu après 21 heures, information confirmée ce jeudi soir par le parquet de Paris. Une enquête pour « tentative de meurtre » a été ouverte et confiée au 1er District de police judiciaire (DPJ). L’attaque n’a pas de « motivation terroriste » ou de « lien avec les Jeux olympiques », a précisé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.

    Au moment des faits, Hatem, chauffeur privé, n’était pas loin de là. « J’ai entendu un coup de feu. Je pensais que c’était des pétards. Je suis hyperchoqué », confie-t-il ce jeudi soir. Alors qu’il attend dans son véhicule stationné rue Vernet pour récupérer des clients qui dînent au Fouquet’s ce jeudi soir, le conducteur de VTC sort de son véhicule, intrigué par ce bruit. « J’ai remonté la rue et vu des policiers armés. Un homme au sol. Et, un peu plus loin, un policier assis, entouré de ses collègues, qui lui pressent de nombreuses compresses au niveau de la tête. »

    Le policier « est en sang », raconte le témoin. « Il crie, il a mal. Tous ses collègues sont autour de lui. » L’homme n’en revient pas. « Je ne m’attendais pas à ça, c’est la première fois que je vois une chose pareille. Quand j’ai vu les policiers avec les armes, j’ai compris. Il a pété un câble le mec. » Depuis, Hatem attend à proximité. « Mes clients ne veulent plus sortir du restaurant, ils ont peur. »

    De très jeunes policiers

    Élias, assis derrière un Plexiglas dans son bureau de change, a lui aussi entendu « des tirs ». « Deux ou trois minutes après, j’ai entendu les sirènes de la police. Beaucoup. » Pour lui, malgré le nombre de policiers déployés dans la capitale, « ce n’est pas très safe ». La très forte présence des policiers et gendarmes sur l’avenue inquiète le commerçant plus qu’elle ne le rassure. « Ça fait déjà trois agressions en une semaine. On craint un peu. On a aussi un peu peur que ça dissuade les touristes. Ça fait beaucoup. Mais on garde espoir quand même, et on croise les doigts pour que les choses se passent sainement. »

    Le policier qui a fait feu est sorti de l’école il y a une semaine et en était à sa deuxième vacation. Il avait commencé à patrouiller mercredi dans les rues de la capitale. La formation de sa promotion, la 270e, avait été écourtée pour faire face aux besoins, très denses, en effectifs à l’occasion des Jeux olympiques. Le jeune homme a été longuement entendu dans la soirée.

    « Un policier a été victime d’une attaque dans le VIIIe arrondissement de Paris alors qu’il intervenait suite à un appel d’agents sécurisant une boutique », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur X. « L’auteur a immédiatement été neutralisé par des policiers en sécurisation. Soutien indéfectible », poursuit-il.

    Un large périmètre de sécurité a été déployé dans le secteur et les secours étaient encore sur place, ce jeudi soir. Le long des Champs-Élysées, les gendarmes invitaient les passants à emprunter le trottoir d’en face. Beaucoup de vigiles des magasins alentour sont sortis, choqués, de leurs établissements. « On m’a dit qu’un mec qui était dans un magasin faisait du bazar. Le commerçant a appelé la police. Le mec a sorti un couteau. Il a touché [le policier] », raconte un passant, montrant le haut du corps. « Et ils ont tiré. »

    « Les policiers sont les premiers visés par les attaques aux couteaux. On a beau interpeller et s’acharner à réduire l’insécurité dans les rues, ça ne s’arrête jamais. Et avec les JO qui approchent à grand pas, j’ai de réelles craintes pour mes collègues… », a réagi Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Un1té.