Paris : des œuvres d’art s’incrustent dans les lieux sportifs de la capitale

Peintures murales, mosaïques, tableaux… Dans le cadre de l’Olympiade culturelle, 24 œuvres contemporaines ont investi des centres sportifs du quotidien des Parisiens. Une volonté d’embellissement des structures qui veut aussi rapprocher les mondes de la culture et du sport.

L'œuvre "Des bras ondulatoires", d'Eva Taulois, à la piscine Saint-Merri. DR/Collectif Le Réseau
L'œuvre "Des bras ondulatoires", d'Eva Taulois, à la piscine Saint-Merri. DR/Collectif Le Réseau

    Entre deux longueurs à la piscine Saint-Merri, dans le IVe arrondissement de Paris, les nageurs peuvent désormais apercevoir une impressionnante peinture murale, en clin d’œil à leur pratique. Des bras ondulatoires (2024), l’œuvre d’Eva Taulois, recouvre la façade du solarium du centre aquatique. C’est l’une des 24 commandes de la Ville de Paris, qui a souhaité que l’art investisse les sites sportifs de la capitale dans le cadre des Jeux olympiques.



    Au total, un budget de 250 000 € a été mis sur la table pour financer les productions qui se disséminent dans différents centres sportifs, non concernés par des épreuves olympiques : à l’intérieur des gymnases de quartier, sur les murs de terrains en plein air, ect. « L’objectif, c’est de porter les valeurs de l’olympisme grâce au tissu culturel parisien, dans des lieux de proximité des Parisiens », détaille Carine Rolland, adjointe à la culture à la mairie de Paris, qui a lancé le projet dès 2021.

    « Plus c’est joli, plus on en prend soin »

    Au playground des Halles, les jeunes basketteurs amateurs driblent depuis un an autour des graphismes créés par les élèves de l’Ecole de communication visuelle de la ville de Paris (EPSAA). Les étudiants ont imaginé différentes manières de représenter les anneaux olympiques pour habiller les grilles du terrain. « Les places pour les épreuves coûtent trop chères. Avec ces œuvres, on a plus l’impression d’être concernés par les Jeux », témoigne Sofiane, 17 ans, un habitué des paniers. La Ville n’a cessé de répéter son ambition de Jeux qu’elle souhaite « populaires ».

    Au playground des Halles (4e), les réalisations des élèves de l'EPSAA sont affichées depuis un an.
    Au playground des Halles (4e), les réalisations des élèves de l'EPSAA sont affichées depuis un an. fredmauviel

    Faire dialoguer art et sport n’avait pourtant au départ rien d’anodin. « Les deux mondes se regardaient un peu de travers, ça a permis de les rapprocher », explique Pierre Rabadan, adjoint aux sports et aux JO à la mairie de Paris. L’ancien rugbyman professionnel insiste sur les points communs des deux pratiques : « La performance, c’est autant sportif qu’artistique. Et plus nos équipements sont jolis, plus on en prend soin. Ça crée un sentiment d’appartenance. »

    Associant le Fonds d’art contemporain de la Ville, les Ateliers de Paris et les écoles d’art, les 24 œuvres ont vocation à rester après les Jeux, autant que ce pont construit entre culture et sport, veut croire Nicolas Bonnet Oulaldj, élu à la mairie en charge notamment des métiers de l’art : « Si on regarde le skate, le breakdance, le basket 3X3, ce sont des sports qui viennent de l’art, du street-art. Les liens sont naturels. » Reste à savoir si ces liaisons se propageront encore après les Jeux, synonyme d’un réel héritage olympique.