« Tahitigate » : « Je ne suis pas allée au bout du monde mais au bout de la France », réagit Anne Hidalgo

Invitée sur le plateau de « Quotidien » sur TMC ce mercredi soir, la maire (PS) de Paris s’est exprimée au sujet de son voyage polémique de trois semaines en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie entre octobre et novembre.

La maire (PS) de Paris était l'invitée de l'émission "Quotidien" sur TMC ce mercredi 22 novembre. Capture d'écran/TMC
La maire (PS) de Paris était l'invitée de l'émission "Quotidien" sur TMC ce mercredi 22 novembre. Capture d'écran/TMC

    C’est un « boulet » qu’elle « traîne depuis son retour de Polynésie », ainsi que le présente ce mercredi soir Yann Barthès, le présentateur de l’émission « Quotidien » diffusée sur TMC. Invitée en plateau, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo s’est exprimée, pour la première fois à la télévision, sur son déplacement, en octobre et novembre, en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti - un voyage polémique désormais plus connu sous le nom de « Tahitigate ».

    « Je ne suis pas allée au bout du monde, mais au bout de la France, a notamment déclaré la maire de la capitale face à Yann Barthès. Je dis aux Parisiens : C’était très utile de le faire, je le maintiens, je le soutiens. »

    Cette intervention télévisée a lieu quelques semaines après un épisode politique délicat pour la maire de Paris, occasionné par son déplacement dans le Pacifique sud à des fins professionnelles, mais dont l’enchevêtrement avec un déplacement privé dans la même région a questionné jusque dans son camp politique.

    « Je ne publie pas d’agenda »

    À la question « pourquoi ce voyage ? », l’édile socialiste a ainsi rappelé qu’elle était « invitée sur les deux sites comme maire de Paris, en Nouvelle-Calédonie et à l’Île des Pins où nous avons un cimetière qui abrite les corps des révolutionnaires de la commune de Paris qui ont été envoyés au bagne. La Ville de Paris finance ce cimetière ».

    Questionnée en direct sur le fait que « personne ne savait », qu’elle était en déplacement en Polynésie française, Anne Hidalgo a répondu qu’il « n’y avait rien à cacher ». « Je ne publie pas d’agenda », a-t-elle confié. Autre argument de son déplacement à l’autre bout du monde, la maire évoque l’organisation de la prochaine Nuit Blanche, en juin prochain, « un événement majeur », qui débutera à Nouméa et se terminera en Polynésie.



    Quant au site qui accueillera l’épreuve de surf pendant les Jeux olympiques de 2024, où elle ne s’est finalement pas rendue, Anne Hidalgo explique qu’elle « n’a pas séché la visite » mais que la contestation, relative à l’installation d’une nouvelle tour en plein lagon, « était virulente » et le président de la Polynésie « m’a dit qu’il préférait que je ne vienne pas sur place », se justifie-t-elle.

    « Je n’ai pas mélangé »

    Une partie de ce voyage était aussi consacrée aux vacances de la maire de Paris. « Je n’ai pas mélangé, j’ai payé ma partie personnelle du séjour, j’ai de la famille sur place, a-t-elle répondu. De temps en temps, on en a besoin et là, je vais rentrer dans un tunnel jusqu’aux Jeux. »

    Au sujet des 60 000 euros du déplacement professionnel, « c’est le budget de la Ville », a rétorqué Anne Hidalgo avant d’envoyer un petit tacle à Rachida Dati, présidente du groupe d’opposition Changer Paris, elle-même invitée à Quotidien la semaine passée.

    « Elle fait quelque chose de très trumpien, de tous pourris. Moi, je ne suis pas pourrie, mes équipes non plus, je suis capable de justifier à la facture près, à la virgule près toutes les dépenses qui me concernent. Madame Dati a un peu de mal à justifier cette somme de 900 000 euros qu’elle a touchée », souligne Anne Hidalgo évoquant la mise en examen pour corruption et trafic d’influence de son opposante. « Quand on attaque ma famille, ma vie privée, je deviens très féroce. »

    Le Parquet national financier sollicité

    Mais si la commission de déontologie de la Ville de Paris a rendu des conclusions favorables à la maire après ce « Tahitigate », le Parquet national financier a depuis été plusieurs fois sollicité pour faire la lumière sur ce voyage. Ce mercredi, c’est le député de Paris Sylvain Maillard qui a annoncé demander des comptes. Il a, à son tour, saisi la justice.